Très peu d’études ont été menées pour étudier le lien entre l’éclairage public et la criminalité. Dans la plupart des communes où les lampadaires ont été coupés la nuit, il n’a pas été constaté de hausse de la délinquance, encore moins de la criminalité. Ce serait même l’inverse, selon certains élus ayant décidé de mettre en place une extinction des feux.
Alors que plusieurs maires des Yvelines s’apprêtent à couper l’éclairage public tout ou une partie de la nuit, notamment dans les villages, afin de faire des économies d’énergie, c’est donc sur le sentiment d’insécurité que certains opposants s’appuient. « Je me mets à la place de la femme qui rentre seule de la gare dans une rue totalement noire et je comprends son opposition », admet un policier de terrain, qui intervient dans les Yvelines. Mais selon lui, la situation doit être appréciée différemment selon les zones.
Garder la lumière pour prévenir les guets-apens
À la campagne ou dans les communes tranquilles, l’extinction des feux serait sans conséquence. « Les cambriolages ont lieu généralement en journée. En plus, les voleurs ont besoin d’un minimum de lumière pour opérer, explique-t-il. Et les cambrioleurs qui vont se balader avec une lampe torche vont être facilement repérés. En outre, cela a des effets positifs sur la sécurité routière. Tout le monde en a fait l’expérience : quand il fait noir, on roule moins vite. »
Mais en ville ou dans les quartiers sensibles, c’est différent, assure cet habitué des zones compliquées. D’une part parce qu’on y trouve plus de personnes qui déambulent à pied et ont besoin d’être rassurées. D’autre part parce que les policiers ont besoin d’un minimum de lumière pour prévenir les guets-apens. « On le voit bien en cas d’émeute urbaine : la première chose que les voyous font, c’est de couper la lumière. Quand nous sommes aveugles, nous sommes vulnérables. »