(Agence Ecofin) – Dans l’actualité santé en Afrique cette semaine : en Namibie, une remarquable augmentation de l’espérance de vie depuis 2001 ; au Nigeria, la fièvre de Lassa connaît une forte baisse, tandis qu’au Soudan, une épidémie de choléra complexifie la situation déjà précarisée par le conflit armé. En Zambie, c’est plutôt à une double épidémie d’anthrax et de choléra qu’il faut faire face. Enfin, le virus Zika continue de sévir au Sénégal et au Mali.
Namibie : l’espérance de vie a augmenté de 12 ans depuis 2001
La Namibie a enregistré des progrès significatifs en matière d’amélioration de la santé publique au cours des 33 dernières années, avec une augmentation remarquable de l’espérance de vie de la population de 12 ans depuis 2001. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans un communiqué daté du vendredi 29 décembre 2023, la Namibie, en Afrique australe, a vu son espérance de vie moyenne passer de 51 ans en 2001 à 63 ans en 2020.
Ce succès est attribué aux efforts du gouvernement namibien dans le domaine de la santé publique, y compris d’importants investissements dans la lutte contre la pandémie du VIH, qui ont entraîné une réduction spectaculaire de 65 % des nouvelles infections. Les décès liés au VIH ont également chuté de 74 % depuis 2004, a-t-on ajouté. “La Namibie est l’un des premiers pays à forte charge à aborder le contrôle de l’épidémie selon la cascade de traitement 95-95-95 de l’ONUSIDA, avec 92 % des personnes vivant avec le VIH connaissant leur statut, 99 % d’entre elles recevant un traitement contre le VIH et 94 % de ceux sous traitement ayant une charge virale indétectable“, a déclaré le Dr Mary Brantuo, la responsable de l’OMS en Namibie.
La Namibie a également maintenu son statut de pays exempt de poliomyélite depuis octobre 2008, avec une couverture nationale de la vaccination dépassant les taux mondiaux recommandés, garantissant ainsi une meilleure survie des enfants.
Ces réussites dans le domaine de la santé publique ont été mises en lumière lors de la 11e conférence annuelle des Nations unies pour les lycéens, organisée en collaboration avec l’OMS en Namibie, le Centre d’information des Nations unies (UNIC), la Haute Commission britannique en Namibie et le ministère de l’Éducation, des Arts et de la Culture.
Cependant, on souligne que la croissance du fardeau des maladies chroniques et des pandémies représente un défi pour les systèmes de santé publique. Un défi qui nécessite des approches innovantes pour améliorer la santé de la population.
Fièvre de Lassa au Nigeria : forte baisse constatée
Au Nigeria, l’épidémie de fièvre de Lassa se poursuit dans plusieurs États, mais une forte baisse des cas a été enregistrée. Selon le dernier rapport du Centre nigérian de prévention des maladies (NCDC), à la 50e semaine de l’année, le nombre de nouveaux cas confirmés de fièvre de Lassa a considérablement diminué, passant de 21 cas signalés lors de la semaine épidémiologique 49 de 2023, à seulement 10 cas. Ces cas ont été recensés dans divers États, notamment Ondo, Edo, Taraba, Delta, Benue et Ebonyi, indique-t-on.
Cumulativement, de la semaine 1 à la semaine 50 de 2023, un total de 206 décès liés à la fièvre de Lassa ont été signalés. Le taux de létalité calculé pour cette période s’élève à 17,3 %, soit moins que celui de 2022 à la même période (18,3 %).
Tout au long de l’année 2023, la fièvre de Lassa s’est propagée dans 28 États du Nigeria, touchant un total de 120 zones de gouvernement local. Parmi ces cas, une part significative, soit 76 %, provenait de seulement trois États : Ondo, Edo et Bauchi. Plus précisément, Ondo représentait 35 % des cas confirmés, Edo 28 % et Bauchi 13 %. Dans le détail, la tranche d’âge la plus touchée est celle des 21-30 ans, bien que des cas aient été signalés chez des personnes de 1 à 93 ans. L’âge médian des personnes touchées est de 32 ans.
Pour rappel, la transmission du virus de la fièvre de Lassa se produit lorsque les individus sont en contact avec les excréments de l’hôte réservoir (un rongeur) ou lorsqu’ils se trouvent dans des établissements de santé.
Soudan : une épidémie de choléra compliquée par le conflit
Au lundi 25 décembre 2023, le ministère soudanais de la Santé a annoncé que le nombre de cas confirmés de choléra avait atteint 8267 et le nombre de décès s’élevait à 224, selon des sources médiatiques locales. L’autorité sanitaire a également mentionné que l’épidémie s’était propagée dans 46 localités de 9 États soudanais au 23 décembre 2023. Cette augmentation de l’incidence représente une augmentation estimée de 104 % depuis le 23 novembre 2023. Cette épidémie se déploie dans un contexte où le récent conflit armé, en cours, expose un grand nombre de personnes déplacées vivant dans des camps de plusieurs États, à un risque élevé de choléra en raison de la surpopulation et des conditions d’hygiène et d’assainissement précaires.
En Zambie : le choléra aggravé par l’anthrax
Plus au sud, en Zambie, qui est déjà aux prises avec sa pire épidémie d’anthrax en plus de 10 ans, voit désormais son nombre de décès augmenter en raison du choléra. Selon les rapports de santé récents, 4 personnes sont décédées du choléra à Lusaka, la capitale du pays, en l’espace de 24 heures. Cela porte le nombre total de décès dus au choléra à 64 dans tout le pays depuis le début de cette année 2023.
La double épidémie d’anthrax et de choléra représente une crise sanitaire pour la Zambie. Dans le but de lutter contre la maladie diarrhéique (due à la consommation d’aliments ou d’eau contaminés par des bactéries spécifiques), le gouvernement zambien a agi en distribuant du chlore pour purifier l’eau dans les régions les plus touchées par l’épidémie. Le ministre de la Santé a lancé un appel à la population, l’exhortant à respecter des pratiques d’hygiène strictes pour contribuer à endiguer la propagation de la maladie.
Notons qu’outre la Zambie, d’autres pays africains, notamment le Kenya, le Malawi, l’Ouganda et le Zimbabwe, ont également signalé des cas d’anthrax cette année. Ces cas se sont accumulés à environ 1100 cas suspects et 20 décès, soulignant la gravité de la situation et nécessitant une réponse coordonnée à travers le continent.
Virus Zika au Sénégal et au Mali
Le virus Zika continue de se manifester dans la région d’Afrique de l’Ouest, notamment au Sénégal et au Mali, selon un récent rapport épidémiologique de la CEDEAO. Au Sénégal, au 7 décembre 2023, l’Institut Pasteur de Dakar a confirmé deux cas du virus Zika. Le premier cas, dans le district de Sokone (région de Fatick), concerne une femme d’âge non spécifié, et le deuxième cas, dans la région de Sédhiou, concerne une femme de 18 ans. Les autorités sanitaires sénégalaises ont réagi en menant des enquêtes, en prenant en charge les cas et en communiquant sur les risques.
Au Mali, les premiers cas confirmés de virus Zika ont été signalés le 1er décembre 2023, suivis de neuf autres cas le 4 décembre 2023. Les 12 cas provenaient du district de Bamako et de la région de Koulikoro, dont deux cas de co-infection avec la dengue. Les autorités maliennes ont recommandé des mesures préventives telles que la notification rapide des cas potentiels, la sensibilisation du public et la lutte contre les habitats des moustiques vecteurs.
Au total, il y a eu 15 cas confirmés de virus Zika dans la région de la CEDEAO en 2023, sans décès signalés.
Le virus Zika, transmis par les moustiques, continue de représenter une menace pour la santé publique dans la région, nécessitant une surveillance continue et des mesures de prévention pour limiter sa propagation.
Ayi Renaud Dossavi
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2023-12-30 13:38:00
