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ESTHER 2 : LES ORIGINES, une suite dispensable

ESTHER 2 : LES ORIGINES, une suite dispensable

Si le premier volet présentait un antagoniste féminin, sadique et sans morale en tout point jouissif, ESTHER 2 : LES ORIGINES déçoit autant par son scénario inconsistant que par son manque d’ambition horrifique.

Treize années se sont écoulées depuis la sortie d’Esther premier du nom… Un thriller moyen déguisé en film d’horreur par des as du marketing, pourtant devenu culte auprès d’une génération – qui vivait certainement là ses premiers frissons cinématographiques. Qu’on se le dise, Esther n’a jamais été un chef-d’œuvre de l’épouvante. Il avait néanmoins le mérite de se conclure sur la mort de l’antagoniste principale et offrait ainsi une fin satisfaisante, qui étouffait en même temps dans l’œuf tout projet d’une suite quelconque. C’était sans compter sur la tentation du préquelle.

Photo du film ESTHER 2 : LES ORIGINES

Crédits : Studiocanal GmbH/Paramount Pictures/Steve Ackerman

Auto ESTHER 2 nous rejoue la partition des « origines »comme Hannibal ou Annabelle des années avant lui, mais ne tire malheureusement aucune leçon des échecs de ses prédécesseurs. En effet, ce nouvel opus commet l’infamie de nous tromper sur la marchandise en reproduisant l’intrigue du premier film, à quelques variations près. ESTHER 2 : LES ORIGINES débute dans un hôpital psychiatrique, où notre naine meurtrière sème visiblement le chaos. On aimerait en voir plus… Malheureusement, à peine y avons-nous mis les pieds que le film nous emmène déjà en Amérique, dans une famille similaire à celle de l’épisode précédent. Arnaque pure et simple.

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Photo du film ESTHERPhoto du film ESTHER

Ni bon, ni beau

D’autant plus que, lorsque le scénario pourrait briller par certains aspects, il ne réussit qu’à s’y embourber et tire en longueur une intrigue passablement vaine, où la plupart des enjeux s’avèrent rushés en quelques minutes à peine. Pourtant, certaines idées auraient mérité d’être approfondies. Notamment cette volonté de faire d’Esther une victime, prise à son propre piège. Malheureusement, le film perd trop de temps en sous-intrigues inutiles pour y accorder une attention suffisante. Dommage, car il s’agissait certainement du ressort narratif le plus intriguant.

Photo du film ESTHER 2 : LES ORIGINES

Photo du film ESTHER 2 : LES ORIGINES

Crédits : Studiocanal GmbH/Paramount Pictures/Steve Ackerman

S’il ne constitue pas nécessairement une œuvre marquante, le premier Esther avait néanmoins le mérite de régaler son spectateur grâce au sadisme de son antagoniste. Ce deuxième volet ne nous offre même pas ce plaisir, puisque la sauvagerie d’Esther n’apparaît que furtivement. De même, les effets numériques s’avèrent tellement factices qu’on ne croit pas une seule seconde à la moindre effusion de sang. Le film abuse également des plans débullés et du flou d’arrière-plan, au point que certaines scènes en deviennent illisibles.

Pur produit commercial

À la vision d’ESTHER 2 : LES ORIGINESles intentions de réalisation paraissent éminemment concentrées sur la seconde partie du récit, où Esther usurpe l’identité d’une jeune américaine disparue. On en tient pour preuve quelques belles trouvailles visuelles, comme ces portraits peints à la lumière noire ou ces plans subjectifs derrière une grille d’aération, qui figurent la présence d’un rat. Rat avec lequel Esther sympathise, dans une tentative maladroite d’humaniser un tant soit peu le personnage. Malheureusement, ces quelques fulgurances ne parviennent pas à sauver le spectateur de l’ennui, au point qu’il en vient à regarder sa montre.

Photo du film ESTHER 2 : LES ORIGINES

Photo du film ESTHER 2 : LES ORIGINES

Crédits : Studiocanal GmbH/Paramount Pictures/Steve Ackerman

ESTHER 2 : LES ORIGINES ne se hisse donc jamais à la hauteur de ses ambitions et il en résulte un film d’horreur moyen comme il en existe tant. Un pur produit commercial, sans âme, avec pour seul objectif de capitaliser sur la nostalgie d’un succès passé. Il s’inscrit ainsi dans la lignée des précédents ouvrages de son réalisateur, Guillaume Brent Bell. Un éternel faiseur du cinéma d’horreur, avec à son actif des métrages comme Le garçon ou Le démon intérieur. Ni bon, ni mauvais, ESTHER 2 : LES ORIGINES finira, à coup sûr, par occuper des après-midi pluvieuses planqué sous un plaid devant Netflix.

Lily Nelson

Titre original : Orphelin : premier meurtre
Réalisation : Guillaume Brent Bell
Scénario : David Coggeshall, Alex Mace
Acteurs principaux : Isabelle Fuhrman, Julia Stiles, Rossif Sutherland
Date de sortie : 17 août 2022
Durée : 1h39min

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