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ENTRETIEN. Quand Ben Mazué et Grand Corps Malade s’écrivent

ENTRETIEN. Quand Ben Mazué et Grand Corps Malade s’écrivent

Pendant plus d’un an, les auteurs, compositeurs et amis Ben Mazué et Grand Corps Malade se sont astreints à s’écrire chaque semaine pour se raconter et échanger sur leurs visions de leurs métiers et de la vie en général. Entretien.

Dans vos échanges, on apprend que Fabien Marsaud ( Grand Corps Malade ) est le meilleur remonteur de moral de France, c’est vrai Ben ?

Bien sûr ! Il y a des gens qui te rendent plus avenant, plus cool. Quand je suis avec Fabien, j’ai l’impression que mon moral est meilleur.

Fabienne ?

Je ne sais pas trop, sûrement un peu. C’est une histoire de synergie. Peut-être que je suis le meilleur remonteur de moral de France pour le caractère de Ben. Il se trouve qu’il y a une complémentarité entre nous qui fait qu’on s’entend bien et qu’on se fait du bien.

Ben, vous écrivez : « Les gens se cherchent et se trouvent par petits bouts tout au long de leur vie »…

Nous avons un point commun avec Fabien : nous ne nous destinions pas à être artistes. Nous avons fait des études qui nous ont menés à un métier que nous n’exerçons plus (médecin pour Ben, le sport pour Fabien). Moi ça m’a pris un peu de temps pour trouver qui j’étais, par petits bouts justement. Car oui, ça peut prendre du temps. Oui, on peut changer d’avis et ce n’est pas grave.

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Sur l’écriture de vos chansons, Fabien écrit : « Je cherche le subtil dosage entre me livrer sincèrement et ne pas trop me dévoiler. » Et Ben : « Je puise dans mes émotions, celles que je veux partager, sans me soucier de ce que ça va révéler sur ma vie privée »…

Fabienne : Ben se laisse beaucoup porter par son émotion, sans trop se poser de questions, quitte à être un peu trop impudique, à exposer certaines choses, notamment de son entourage. Moi, c’est surtout là que je fais attention.

Ben : La différence c’est que pour moi, le succès a pris beaucoup de temps. Donc, je n’avais pas de problème à écrire ce que je voulais, il n’y avait pas grand monde à mes concerts. Quand l’album La femme idéalequi porte essentiellement sur ma compagne, a un peu plus marché, la question s’est posée. Après, quand mon actualité intérieure a été la rupture amoureuse, il était hors de question que je n’en fasse pas la matière de mon disque suivant. J’ai cette chance, à la différence d’un banquier, de pouvoir me servir de ma souffrance. Je l’ai quand même fait écouter à la personne concernée. Si elle avait dit non, je ne l’aurais pas sorti.

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J’aime beaucoup cette expression de Fabien : « Être connu ne m’apporte aucun plaisir particulier. Être reconnu est un privilège »…

Je l’ai compris très vite. Quand les gens vous apostrophent dans la rue pour vous dire qu’ils vous ont reconnu, c’est un peu chiant. Quand ils vous disent qu’ils vous ont vu à la télé, je n’éprouve aucun plaisir, c’est même un peu gênant. Alors que – c’est ce que j’écris dans le livre – quand quelqu’un vous parle d’une chanson ou d’une phrase, en disant avoir l’impression que vous l’avez écrite pour lui, que ça lui a fait du bien, qu’il la connaît par cœur, c’est une reconnaissance absolue et c’est pour ça que je fais ce métier.

Dans le disque-livre que vous avez sorti, avec Gaël Faye, il y a une illustration qui montre Fabien en montagne, Ben en rivière et Gaël en forêt. Qu’en pensez-vous ?

Fabienne : C’est la vision d’illustratrice de Charlotte Moreau qui nous a regardé évoluer en studio. La montagne, ça me va. Par ma condition physique, c’est vrai que je suis quelqu’un de pas très mobile. Ben en studio, il virevolte un peu. Il a besoin de faire les cent pas, pas moi. Et puis si cette montagne génère une espèce d’image de mec posé, un peu serein, je le prends avec plaisir, ça me va bien.
Ben : Le mouvement, oui. Si Fabien écrit assez calmement, moi je suis obligé de tourner en rond. Gaël, c’est un peu différent. Il n’écrit pas sur son téléphone, mais au stylo, sur un cahier. Et il a besoin de s’isoler. Il prend beaucoup de temps pour préparer, pour être parfait au moment d’enregistrer.

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Les correspondantsJC Lattès, 212 pages, 17 €.

Éphémèrelivre-disque 7 titres, Anouche/Sony.

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