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Entretien avec Gianluca Grimalda, le scientifique qui ne prend pas l’avion et qui a été licencié : “Je me bats pour ne pas polluer, je ferai appel”

Entretien avec Gianluca Grimalda, le scientifique qui ne prend pas l’avion et qui a été licencié : “Je me bats pour ne pas polluer, je ferai appel”

2023-10-12 19:30:53

BERLIN – À la fin Gianluca Grimalda il a été viré. L’Institut für Weltwirtschaft (IfW) de Kiel a attendu un moment que la fureur autour de son cas se calme et lui a notifié le 11 octobre la résiliation de son contrat de recherche. L’économiste milanais se trouve toujours en Papouasie-Nouvelle-Guinée, où il attend le passage du cargo, première étape d’un très long voyage qu’il devra affronter pour retourner en Europe. Grimalda a été expulsé parce qu’il refusait de prendre l’avion : il avait demandé à pouvoir revenir par d’autres moyens, il avait proposé de partir deux mois sans salaire pour pouvoir revenir sans mettre les pieds dans un avion. Mais l’institut de recherche allemand était catégorique. À République le chercheur raconte immédiatement sa réaction à l’expulsion de Kiel. Mais il révèle aussi ce qu’il comprenait de la désobéissance civile. «Je ne ferai jamais de barrages routiers – dit-il -. Lorsque j’ai entamé une grève de la faim de trois jours, j’ai obtenu un effet bien plus important.” Et maintenant, avec son licenciement sensationnel…

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Grimalda, comment vas-tu ?

«Je suis encore un peu choqué. Ils ne m’ont même pas envoyé de deuxième convocation, comme c’était normal. Ils n’ont pas changé d’avis, j’avais l’illusion depuis un moment. Ils m’ont viré sur-le-champ. Mais je ferai appel. Même si je ne pense pas avoir de grandes chances.”

Pensez-vous qu’ils voulaient se débarrasser d’un militant contre le changement climatique ? Pendant votre temps libre, vous êtes allé à Wolfsburg pour protester contre les voitures de luxe comme Porsche. Et il a participé à l’occupation d’un aéroport privé. L’institut IfW prend de l’argent à Volkswagen, qui contrôle Porsche…

“Honnêtement, je ne sais pas. Même si le directeur administratif m’avait dit clairement qu’après mes actes de désobéissance civile, ils ne me laisseraient plus rien faire. D’ailleurs, c’est la même personne qui m’a notifié mon licenciement.”

Qu’est-ce qu’il va faire maintenant?

« Je suis affilié à un institut de recherche irlandais et je dispose encore de financements européens pour un projet. Bref, je devrais pouvoir réunir un an de salaire. Et de toute façon, même si je restais au chômage, ça valait le coup.”

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En effet, son cas a fait le tour du monde. Alors va-t-il lui aussi poursuivre ses actions de désobéissance civile ?

“Dépend. J’ai également beaucoup lu sur cette forme de militantisme et des recherches indiquent que les actions les plus radicales obtiennent en réalité le soutien de mouvements plus modérés tels que Fridays for Future ou Greenpeace”.

Il n’occuperait donc plus un aéroport et ne resterait plus devant une Porsche ?

« Donc, cette forme de désobéissance civile était mon besoin. Mais j’ai aussi compris qu’en faisant une grève de la faim de trois jours, j’obtenais beaucoup plus d’effet qu’avec l’occupation de l’aéroport. Bref, je ne ferai jamais de barrages routiers, comme ceux de dernière génération. Mais avec mon licenciement, je pense que ma crédibilité personnelle a augmenté. Et c’est important pour mon avenir en tant que militant.”



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