Encre et aquarelle : l’exposition événement de Dominique Duplantier au Didam de Bayonne

“Je ne pensais jamais pouvoir rassembler tout ça !” Alors que l’exposition au Didam de Bayonne n’a pas encore ouvert ses portes, le basco-landais Dominique Duplantier regarde, un brin ébahi, une soixantaine de ses dessins, gravures et plans de ville accrochés aux murs du musée. Ce sont plus de 50 ans de carrière qui sont ainsi retracés à travers l’exposition, intitulée “Encre et aquarelle”qui a ouvert ses portes ce vendredi 1er mars, et les refermera le 21 avril.

Reconstituer le puzzle

L’artiste qui n’avait jusque là réalisé qu’une rétrospective sur dix ans de travail, à Pau, a dû se mettre en quête de dizaines de ses dessins. “Je ne savais même plus où ils étaientj’en avais oublié certains !”lance-t-il. Pendant deux ans, accompagné de l’historienne Sophie Cazaumayou et de la docteur en histoire de l’art Odile Contamin, qui font office de commissaires d’exposition, ils se sont mis en quête de reconstituer le puzzle.

“C’était un peu un jeu de piste ! lance Dominique Duplantier. On en a récupéré beaucoup chez un collectionneur, un archiviste, à Soustons dans les Landes. Il y en avait à Paris, Bordeaux, Toulouse, même un à Taïwan dont j’ai pu avoir la version numérisée.” “Il nous était impossible d’avoir la chronologie exacte alors on organisé l’exposition, et le livre qui va avec, par thèmes”précise Odile Contamin.

Œuvre foisonnante

Parmi les grands dessins à l’encre de Chine, le regard du spectateur pourrait parfois se perdre, tant les détails sont foisonnants, tout en noir et blanc. L’artiste lui-même le reconnait : “quand j’achetais un papier pour dessiner, pour moi, il devait être plein à ras bord !” Il faut parfois plisser les yeux pour apercevoir certains des personnages récurrents, comme Mickey ou Napoléon.

“Ce qu’on retrouve partout chez Dominique Duplantier, c’est la contradiction permanente, lance Sophie Cazaumayou, entre les foules et les personnages isolés, les défilés de soldats face aux bagnards et à des danseurs en pleine explosion de mouvement.”

L’architecture basque au cœur

Aux côtés des œuvres sorties tout droit de son imaginaire, Dominique Duplantier a tenu à exposer ce qui a constitué une quinzaine d’années de sa vie : ses travaux d’édition, des plans de villes notamment réalisés pour les guides Gallimard. “J’étais fasciné par le plan Turgot de Paris, le premier à représenter une ville avec autant d’exactitudeexplique l’artiste. Je me suis dit : pourquoi je ne ferais pas la même chose pour Bayonne ?”

Il a ainsi croqué de façon minutieuse des dizaines de communes françaises. “Ca a été salutaire, ça m’a amené plein de commandes, je gagnais ma vie ainsi, explique Dominique Duplantier. J’ai monté un atelier à Bayonne pour illustrer les guides Gallimard. On nous a aussi demandé de dessiner des façades de bâtiments, de fermes, notamment pour le guide du Pays basque… Je suis donc parti au Pays basque, j’ai photographié tous les bleds, et j’ai fait le bouquin !” D’autres ont suivi, comme les guides de Bayonne ou de Sare, illustrés de ses croquis de maisons typiquement basques.