Traduit par
nicola mira
Publié
10 mars 2023
L’AFP a appris de source proche du dossier que le distributeur de vêtements et d’équipements de sport Intersport s’apprêtait à lancer une offre pour racheter son concurrent français en difficulté Go Sport, actuellement en redressement judiciaire. La nouvelle confirme une information du quotidien économique français Les Échos. Pendant ce temps, le PDG de Go Sport a été démis de ses fonctions.
L’offre publique d’achat, d’un montant non communiqué, doit être déposée d’ici ce vendredi, date limite de dépôt des offres auprès du tribunal de commerce de Grenoble, qui a placé Go Sport en redressement judiciaire en février.
En France, Intersport est l’un des plus grands détaillants de vêtements et d’équipements de sport. En 2021, le groupe a enregistré une croissance significative, avec un chiffre d’affaires en hausse de 23,6 % pour atteindre 2,76 milliards d’euros (dont 120 millions d’euros provenant des ventes en ligne). En 2022, Intersport a conservé le titre de premier distributeur de vêtements en France en volume, devant les différents spécialistes du prêt-à-porter, selon les données de Kantar.
Avec 9,1 millions de clients inscrits, Intersport exploite en France 431 magasins en zones urbaines et périurbaines, 259 magasins en stations de montagne, 68 magasins métropolitains pour l’enseigne Blackstore et 10 magasins outlet. Tandis que Go Sport compte actuellement 215 adresses, entre magasins en propre et franchisés, avec les enseignes Go Sport et Endurance Shop.
Selon le quotidien français L’Obsun autre distributeur de sport envisage de faire une offre sur Go Sport : le groupe de distribution britannique Frasers, propriétaire de Sports Direct, qui exploite une dizaine de magasins en France.
L’Obs a également signalé que l’actuel propriétaire de Go Sport, le groupe Hermione People & Brands (HPB), réfléchit à un plan de continuation dans le cadre de la procédure de redressement judiciaire.
Patrick Puy licencié
Dans un autre développement, le PDG de Go Sport, Patrick Puy, a été limogé par HPB deux mois après sa prise de fonction, comme HPB l’a déclaré à l’agence AFP jeudi. HPB n’a pas souhaité commenter les raisons du limogeage de Puy, initialement rapportées par Le Monde et magazine de l’industrie LSA.
Puy est un spécialiste de la restructuration d’entreprises et a récemment été impliqué dans le groupe Vivarte. Il a été nommé PDG de Go Sport le 4 janvier. À l’époque, HPB le décrivait comme « versé dans les négociations entre syndicats et direction » et le chargeait de « poursuivre la nécessaire transformation de l’entreprise ». Puy a été le deuxième PDG de Go Sport en moins d’un an, succédant à Benoît Verdier, nommé fin février 2022.
Go Sport fait également l’objet d’une enquête pour abus de biens sociaux, après que “ses commissaires aux comptes ont transmis des informations concernant plusieurs faits délictueux”, selon le parquet de Grenoble. L’affaire a finalement été transmise à Junalco, l’agence nationale du crime organisé à Paris, à laquelle elle a été réaffectée en raison de soupçons de “fraude en bande organisée”.
Le groupe Go Sport a été créé en 1978 et est basé à Sassenage, en périphérie de Grenoble. Après avoir affiché des pertes pendant de nombreuses années, il a été racheté fin 2021 par HPB pour la somme symbolique d’un euro à Rallye, la maison mère très endettée du groupe français de distribution alimentaire Casino. Go Sport compte un peu plus de 2 000 employés.
Le propriétaire ultime du groupe est FIB, la holding de l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon, actuellement pris dans une tempête parfaite de difficultés financières et d’allégations de fraude. Filiale de FIB, HPB contrôle plusieurs enseignes de distribution, notamment Camaïeu, liquidée en septembre 2022, Go Sport et Gap France, également en redressement judiciaire. HPB a été placé en redressement judiciaire en janvier.
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