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Émeutes à Aulnay-sous-Bois : Tensions et frustrations dans une banlieue parisienne

Émeutes à Aulnay-sous-Bois : Tensions et frustrations dans une banlieue parisienne

Comme dans d’autres banlieues parisiennes, des émeutes ont rapidement éclaté à Aulnay-sous-Bois après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre, à une trentaine de kilomètres de là. Bineta Marenga, résidente du quartier depuis 27 ans, exprime sa surprise face à cette situation, malgré les importantes émeutes de 2005. Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos montrant des actes de violence circulent, ce qui favorise les rassemblements selon Awa N’Diaye, une autre résidente du quartier, qui estime que certains participants voient ces événements comme un défi. Elle déplore le fait que ces actions détruisent leur propre quartier et leur donne une étiquette supplémentaire.

Awa N’Diaye et d’autres femmes ont participé à une marche pour dénoncer les débordements et tenter de raisonner les émeutiers, mais Bineta Marenga, qui dirige l’association communautaire La Calebasse aulnaysienne, estime que la colère ne doit pas s’exprimer de cette manière. Malgré l’apaisement des tensions dans les rues d’Aulnay-sous-Bois, la conversation est loin d’être terminée.

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Foulé, un jeune du quartier, met en avant l’état socio-économique de sa ville pour expliquer la colère d’une partie de la population. Aulnay-sous-Bois compte un taux de chômage de 18 %, soit plus du double du taux national en France, et près d’un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté. Selon Foulé, les autorités ne s’occupent pas d’eux et l’état du quartier est frustrant.

Le sociologue Olivier Galland note le faible sentiment d’appartenance à la nation et l’importance de se sentir différent de la société globale dans ces banlieues, qui se caractérisent également par une forte concentration ethnique. Il souligne les difficultés persistantes, notamment la ségrégation en partie liée à l’habitat social, et considère que la politique de la ville est un échec.

Emmanuel Macron et son gouvernement ont appelé à la responsabilité des parents des jeunes émeutiers, dont beaucoup étaient mineurs. Toutefois, certains parents travaillent la nuit et ne peuvent pas assurer une surveillance constante. Christian, résident d’Aulnay-sous-Bois, souligne les difficultés pour les parents et reconnaît que tous les parents ne peuvent pas se permettre de surveiller leurs enfants. Il rappelle également que beaucoup de résidents aspirent à quitter le quartier.

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Malgré tout, Christian a choisi de rester à Aulnay-sous-Bois et s’implique auprès des jeunes en enseignant la musique et la danse au sein de l’association Les Voies de la Nouvelle Rue. Kimberley, une adolescente qui participe à ces activités, estime que la danse permet d’exprimer autrement les frustrations.

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