À la veille du premier débat des candidats à l’investiture républicaine en vue de la présidentielle américaine de 2024, Donald Trump, qui est en tête de la course, a annoncé qu’il ne participerait pas à l’événement qui se déroulera à Milwaukee, dans le Wisconsin. Il estime être suffisamment connu de l’électorat et en avance dans les sondages pour ne pas avoir à se soumettre à ce genre d’exercice.
Cette décision suscite des réactions. Certains conservateurs américains estiment que l’ancien président, qui fait face à 91 accusations criminelles dans quatre poursuites lancées contre lui aux États-Unis, devrait se retirer complètement de la course. Selon eux, le fait que Trump obtienne la nomination républicaine sans débat d’idées avec les autres candidats risque de nuire une fois de plus au Parti républicain lors des élections générales. Par exemple, le sénateur républicain de la Louisiane, Bill Cassidy, a déclaré dimanche sur CNN que Donald Trump devrait abandonner, soulignant que d’après les sondages actuels, il perdrait face à Joe Biden. Cassidy a également déclaré : “Je suis républicain. Je pense que n’importe quel républicain sur la scène à Milwaukee fera un meilleur travail que Joe Biden.”
Le Wall Street Journal, un quotidien conservateur appartenant à Rupert Murdoch, magnat des médias qui a soutenu la candidature de Trump en 2016, a également critiqué la décision de Trump de ne pas participer au débat. Le journal a écrit que Trump “croit que les républicains vont le choisir pour la troisième fois [comme candidat à la présidentielle] sans véritable compétition” et a affirmé que Trump apporterait “plus de problèmes aux élections générales que la famille royale britannique” en raison des accusations pénales qui pèsent sur lui.
Plusieurs personnalités politiques ont également critiqué Trump. L’ancien gouverneur de l’Arkansas et candidat à l’investiture républicaine, Asa Hutchinson, a remis en question la capacité de Trump à se présenter à nouveau et a déclaré qu’il n’était même pas sûr que Trump soit qualifié pour être président selon les termes de la Constitution, faisant référence au 14e amendement.
“Vous ne pouvez donc pas nous demander de soutenir quelqu’un qui n’est peut-être même pas qualifié selon les termes de notre Constitution.”
>Selon cet amendement, Donald Trump pourrait être exclu de la course en raison de sa participation à l’insurrection du 6 janvier alors qu’il était en poste à la Maison-Blanche et de son soutien aux assaillants qui ont attaqué le gouvernement. Cette question constitutionnelle fait l’objet d’un vif débat parmi les juristes depuis que l’ex-président a été inculpé pour son rôle dans l’insurrection.
Attirer l’attention
Malgré son absence, Donald Trump devrait chercher à attirer l’attention mercredi en accordant une interview préenregistrée à l’ex-animateur de Fox News et fervent partisan de Trump, Tucker Carlson. Cette interview sera diffusée mercredi soir sur le réseau social X (anciennement Twitter), en même temps que le débat télévisé.
L’équipe de campagne de Trump a également envoyé plusieurs personnes pour le représenter devant les médias présents à Milwaukee avant et après le débat. Parmi eux se trouvent son fils Donald Trump Jr. et la conservatrice Marjorie Taylor Greene.
Le lendemain du débat, Donald Trump risque également de faire beaucoup parler de lui car il se rendra devant la justice de Géorgie pour faire face à plusieurs accusations liées à sa tentative de renverser le résultat du vote présidentiel dans cet État.
Malgré les problèmes judiciaires auxquels il fait face, Donald Trump est toujours en tête de la course à l’investiture républicaine selon les sondages. Un récent sondage lui accorde le soutien de 62% des électeurs républicains, contre 16% pour le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, son rival le plus proche. Cependant, dans un autre sondage, Joe Biden a une avance de 2 points sur Trump dans l’éventualité d’une nouvelle élection les opposant.
