Dîner d’Etat de Versailles en l’honneur de Charles III: Une formulation critiquée mais traditionnelle

Une phrase présente sur le menu du faste dîner de Versailles du 20 septembre, tenu en l’honneur de la visite du roi Charles III, a suscité l’indignation de nombreux commentateurs. Cependant, cette formulation protocolaire ne provient pas d’Emmanuel Macron. Les mots qui ont provoqué le mécontentement des internautes étaient les suivants : « dîner d’Etat offert par monsieur le président de la République et madame Brigitte Macron en l’honneur de leurs majestés le roi Charles III et la reine Camilla ». Certains internautes dénoncent même la “mégalomanie” du couple présidentiel. La formule utilisée peut effectivement surprendre, puisque cette réception festive a été financée par les deniers publics. Cependant, il est important de noter que cette formulation n’est pas de la responsabilité de l’actuel locataire de l’Élysée. En effet, lors de la visite de la reine Elizabeth II d’Angleterre à l’Élysée le 5 avril 2004, la carte du dîner précisait également qu’il s’agissait d’un dîner offert en l’honneur de sa majesté la reine Elisabeth II et son altesse royale le prince Philip duc d’Edimbourg par monsieur le président de la République et Madame Jacques Chirac. On peut remarquer que cette formulation est équivalente à celle utilisée aujourd’hui, avec pour seule différence le fait que Bernadette Chirac était désignée comme “madame Jacques Chirac”, tandis que Brigitte Macron a gagné un prénom vingt ans plus tard. De même, lors de la venue de la mère de Charles III à l’Élysée le 6 juin 2014, le menu indiquait qu’il était offert en l’honneur de sa majesté la reine Elisabeth II et son altesse royale le prince Philip, duc d’Edimbourg par monsieur François Hollande, président de la République. Il est également intéressant de relever que l’ajout du nom de l’épouse est récurrent pendant les quinquennats, comme par exemple lors d’un dîner offert par Nicolas Sarkozy en l’honneur de Dmitri Medvedev avec la mention de madame Carla Sarkozy. Cette coutume de mentionner également l’épouse est présente dans les menus des dîners servis sous François Mitterrand ou Valéry Giscard d’Estaing. Cependant, avec le général de Gaulle et Georges Pompidou, on trouve parfois uniquement la formulation “dîner en l’honneur de”. Mais il convient de préciser qu’il ne s’agit pas d’une règle générale. En fin de compte, il est courant que le chef de l’État français, éventuellement accompagné de son épouse, invite un chef d’État étranger, également éventuellement accompagné de son épouse.