Diagnostic du cancer de l’utérus amélioré par l’intelligence artificielle

Les modifications de l’ADN dans une tumeur déterminent le comportement de la tumeur et l’évolution de la maladie

Utilisation d’images microscopiques d’une tumeur pour voir quels changements d’ADN sont présents dans la tumeur, et ainsi déterminer le type de cancer de l’utérus dont souffre la patiente. C’est impossible pour un œil humain. C’est pourquoi les pathologistes du Centre médical universitaire de Leiden (LUMC) ont fait appel à l’intelligence artificielle (IA). Et avec succès. Lisez ici comment les résultats, publiés dans The Lancet Digital Health, peuvent améliorer le diagnostic et le traitement du cancer de l’utérus.

Les modifications de l’ADN dans une tumeur déterminent le comportement de la tumeur et l’évolution de la maladie, ce qui est devenu clair ces dernières années, en partie grâce aux travaux au LUMC. Il existe quatre types de cancer de l’utérus, chacun avec une évolution différente de la maladie. Il est important que le patient et le médecin sachent de quel type de tumeur il s’agit, mais cela nécessite actuellement des tests ADN supplémentaires coûteux. Les pathologistes se sont demandé si ces types « moléculaires » de cancer de l’utérus pouvaient également être distingués au microscope.

L’intelligence artificielle prédit les modifications de l’ADN
Pour ce faire, ils ont utilisé des images de microscopie de cancer de l’utérus de plus de 2000 femmes ayant participé aux études cliniques PORTEC, coordonnées depuis le LUMC par le professeur Carien Creutzberg. Tous ces patients ont subi une intervention chirurgicale et ont donné l’autorisation d’utiliser le matériel résiduel pour la recherche scientifique. Avec cette collection unique d’images, les chercheurs du département de pathologie ont créé un modèle d’IA qui prédit les anomalies de l’ADN, et donc divers types de cancer de l’utérus. Il est important ici que le modèle montre aux chercheurs où les informations visuelles pour les prédictions sont cachées dans le tissu. Ce n’est donc pas une boîte noire, comme les autres modèles d’IA.

Améliorer le diagnostic du cancer de l’utérus
« L’application de l’IA aux images de microscopie en est encore à ses balbutiements. Grâce à cette étude, nous avons voulu en savoir plus sur la relation entre l’apparence de la tumeur et les modifications sous-jacentes de l’ADN. Grâce à ce travail, nous avons appris quelles zones des tumeurs contiennent les informations visuelles les plus importantes pour le diagnostic, et donc sur quoi les pathologistes doivent se concentrer », explique Sarah Fremond, doctorante en pathologie.

Le cancer de l’utérus est la tumeur la plus fréquente de l’appareil génital féminin. De nombreuses recherches sont menées au LUMC sur ce type de tumeur. Selon les chercheurs, cette étude contribue à l’amélioration du diagnostic et du traitement du cancer de l’utérus. “Dans une prochaine étape, notre équipe va maintenant développer un modèle d’IA capable de prédire le risque de métastase”, ajoute Tjalling Bosse, pathologiste.

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Ce travail a été financé par le Fonds Hanarth et a été réalisé en étroite collaboration avec l’Université de Zurich.