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Développer une méthode pour marcher ensemble

Développer une méthode pour marcher ensemble

2023-06-20 18:41:37

L’Instrumentum Laboris, qui guidera les travaux de l’Assemblée d’octobre, a été présenté au Vatican (comprendre), le rapport entre dialogue interreligieux et persécutions, les modalités concrètes d’un exercice synodal de l’autorité dans l’Église. «Mais ce qui compte, c’est de développer une méthode pour marcher ensemble»

D’un terme « en soi abstrait ou théorique à une expérience concrète ». Rythmé par une méthode, où même discuter « des problèmes, des résistances, des difficultés et des tensions » devient un moment de communion. C’est le visage de la synodalité qui se dégage de laInstrument de travail pour la première session de la XVIe Assemblée générale du Synode des évêques, présentée aujourd’hui lors d’une conférence de presse au Vatican en vue de la nomination qui verra les évêques et (pour la première fois par volonté du pape François) se réunir à Rome pour trois semaines à partir du 4 octobre également 70 délégués laïcs, personnes consacrées et prêtres du monde entier.

L’Instrument de travail c’est la synthèse de ce processus d’écoute auquel le pontife a appelé toute l’Église depuis 2021 à réfléchir sur le thème « Pour une Église synodale : communion, participation et mission ». Chaque diocèse a été invité à donner la parole à chacun, avec une attention particulière aux pauvres et à ceux qui n’ont généralement pas de voix dans les communautés chrétiennes. Et ces réflexions recueillies ont ensuite abouti à des documents de synthèse élaborés d’abord au niveau national puis partagés lors d’assemblées spéciales tenues ces derniers mois au niveau continental (en Asie à Bangkok en février dernier).

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Le résultat final est le texte publié aujourd’hui qui guidera le rendez-vous d’octobre. Une piste où dominent les questions autour desquelles les délégués seront appelés à débattre. Mais partant de deux points forts, que la phase initiale menée depuis plus de deux ans dans le monde entier a mis en lumière avec force.

D’une part certains signes caractéristiques d’une Église synodale : une communauté qui écoute, qui sait demander pardon, qui n’a pas peur des différences internes et – surtout – qui a clairement le défi de tenir ensemble la vocation d’aimer tout le monde avec fidélité à la vérité. Par contre, une manière de procéder, celle de conversation dans l’Esprit: une méthode éprouvée dans les phases locales du cheminement synodal, où silence et prière s’entremêlent dans la confrontation. Dans cet esprit, après avoir donné la parole à chacun, la première étape n’est pas de clarifier sa pensée, mais de partir de ce que l’autre a dit. Et c’est un chemin qui aide à éviter les ruptures, à chercher de façon communautaire les pas auxquels l’Esprit Saint appelle l’Église.

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Ce n’est qu’après avoir clairement esquissé ce cadre dans sa première partie que leInstrument de travail dans la deuxième partie décrit trois questions prioritaires pour l’Église d’aujourd’hui, à partir des termes indiqués par le pape François lui-même dans le thème : une Communion appel à rayonner, la co-responsabilité de tous dans le mission et les voies d’un participation qui tient compte de la synodalité aussi dans l’exercice de l’autorité. Pour chacune de ces trois dimensions, laInstrument de travail développe cinq formulaires pleins de questions : en les parcourant, surgissent de nombreuses questions extrêmement concrètes que le chemin synodal a mises en lumière.

Par exemple, il y a tout le nœud du rapport entre la culture occidentale et les autres cultures dans l’Église ou la question des formes de discrimination au sein des communautés ecclésiales elles-mêmes. La question du rôle des femmes dans une Église synodale se pose avec force (et laInstrument de travail rapporte expressément que « la plupart des Assemblées continentales et les résumés de nombreuses Conférences épiscopales demandent de reconsidérer la question de l’accès des femmes au diaconat »). Parmi les questions sur le rapport aux autres religions, on se demande aussi “comment témoigner de l’Evangile dans les pays où l’Eglise est minoritaire, sans affaiblir le témoignage de la foi, mais aussi sans exposer légèrement les chrétiens aux menaces et aux persécutions”. Quant aux modalités d’exercice de l’autorité dans l’Église, il est également fait mention de la possibilité de “procédures de sélection plus participatives, notamment pour les évêques”.

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Autant de questions – donc – auxquelles, cependant, le Synode ne donnera pas nécessairement de réponses dans l’immédiat. « Son thème est la synodalité, pas des sujets individuels – ont souligné le secrétaire général du Synode, le cardinal Mario Grech et le rapporteur général, card. Jean-Claude Hollerich-. L’important est que l’Assemblée indique un chemin pour cheminer ensemble et écouter, même sur des questions sur lesquelles les opinions divergent, ce que l’Esprit Saint dit à l’Église ».

En attendant, dans l’Assemblée d’octobre, il y aura aussi quelque chose de nouveau sur le plan physique : en raison du nombre de participants, mais aussi de la manière de travailler, elle ne se tiendra pas dans la salle du Synode mais dans la salle Paul VI, le grand salle où le pontife tient les audiences générales. Et là aussi, dans certaines sessions, on adoptera la méthode des tables de discussion déjà adoptée dans les Assemblées continentales : de petits groupes d’évêques, de prêtres et de laïcs qui réfléchissent ensemble. Même au Vatican.



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