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Deux fonctionnaires fédéraux défendent leur réputation lors d’une comparution parlementaire

Deux fonctionnaires fédéraux défendent leur réputation lors d’une comparution parlementaire

Deux employés fédéraux suspendus il y a un mois en raison des révélations sur l’explosion des coûts de l’application ArriveCAN ont souhaité défendre leur réputation jeudi lors de leur audition devant un comité parlementaire.

Cameron MacDonald, sous-ministre adjoint à Santé Canada, et Antonio Utano, directeur général de l’informatique à l’Agence du revenu du Canada, ont tous deux dénoncé une chasse aux sorcières menée notamment par l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).

Les deux hommes travaillaient pour l’ASFC au moment du développement de l’application mobile, qui avait été lancée au début de la pandémie de COVID-19 pour exercer un contrôle accru aux frontières. Mais ils assurent qu’ils n’avaient pas l’autorité de signer les contrats ou d’approuver les budgets.

“C’est une tentative de faire de nous des boucs émissaires,” a affirmé M. Utano lors de sa comparution devant le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires.

Je suis quelqu’un qui veut chicaner pour mes droits et j’essaie très fort pour donner l’évidence.

Soupçonnés d’avoir mal géré le développement d’ArriveCAN, les deux hommes ont été suspendus sans salaire alors qu’une enquête est toujours en cours au sujet des coûts exorbitants de l’application.

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Selon le dernier rapport de la vérificatrice générale du Canada, la facture de l’application ArriveCAN s’élèverait à plus de 59,5 millions de dollars.

C’est l’entreprise GC Strategies qui a reçu la part du lion des contrats conclus avec l’ASFC, soit une somme estimée à 19,1 millions de dollars. “Aucune justification solide pour la sélection de GC Strategies n’a été fournie,” a constaté la vérificatrice générale Karen Hogan.
Aucun budget alloué

Selon M. MacDonald, le coût initial estimé de l’application était de 400 000 $ et non de 80 000 $, comme l’affirment les conservateurs. “C’est le prototype qui a coûté 80 000 $” a-t-il précisé.

“Mais il y a eu des changements de façon continue et chacun avait ses propres exigences,” a rappelé M. MacDonald. “Non seulement nous avions affaire à l’Agence de santé publique, mais il y avait aussi les autres départements informatiques, ainsi que les voyageurs et le secteur commercial.”

“De mon point de vue, aucun budget n’a été alloué pour le développement de l’application ArriveCAN,” a-t-il ajouté.
Du sommeil, M. Utano a estimé que “l’application elle-même a coûté entre 12 et 13 millions de dollars” en excluant les frais connexes liés au stockage des données, à la mise en place d’un centre d’appel de Service Canada, etc.

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“J’aimerais vraiment que les Canadiens comprennent ce qu’il en coûte pour numériser des documents en papier dans les délais dont nous disposions,” a renchéri M. MacDonald.
Une tentative de « politiser » l’affaire

Dans son mot d’ouverture, Antonio Utano, qui a déjà travaillé pour la Gendarmerie royale du Canada, a accusé l’ASFC de le punir pour avoir exposé les mensonges de hauts dirigeants de l’agence dans cette affaire.

“L’ASFC a agi injustement et continue d’agir de mauvaise foi. […] N’est-il pas ironique que ceux qui sont en train de pointer du doigt soient ceux qui ont les mains les plus sales?”

M. Utano a également dénoncé les propos du premier ministre Justin Trudeau, qui a récemment affirmé qu’il était évident que les règles n’avaient pas été respectées lors du développement de l’application ArriveCAN.

“Il y a une tentative de dissimulation,” a dit M. Utano, accuse l’ASFC de retenir certaines informations.

M. MacDonald a pour sa part dénoncé une tentative de politiser cette affaire. “J’ai été choqué d’entendre le premier ministre dire qu’il y aura des conséquences alors qu’il y a une enquête en cours et que nous n’avons même pas été contactés par la GRC qui mène l’investigation,” a-t-il ajouté. “Cela ne fait aucun sens pour moi.”

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“Puisque notre enquête interne est en cours et pour protéger l’intégrité de celle-ci, nous n’avons aucun commentaire à faire à ce sujet,” a répliqué l’ASFC dans un message envoyé à Radio-Canada.

Dans son rapport, la vérificatrice générale du Canada a accusé plusieurs agences fédérales, dont l’ASFC de non-respect flagrant des pratiques élémentaires de gestion entourant l’application ArriveCAN, de sa conception à sa mise en œuvre.

L’un des faits les plus marquants qui se dégagent de son rapport de 33 pages est qu’il lui est impossible de déterminer le coût réel de l’application en raison de plusieurs documents manquants.

La vérificatrice générale n’a cependant pas pu dire si ces documents ont été effacés ou bien s’ils n’ont jamais existé.

En janvier, un rapport du bureau de l’ombudsman de l’approvisionnement avait révélé que “dans environ 76 % des contrats, les ressources proposées dans la soumission retenue n’ont effectué aucun travail.”

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