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Des spécialistes se réunissent à Ajaccio pour étudier les traitements du cancer chez les enfants

Par Caroline Marcelin [email protected]

Trente spécialistes, oncologues radiothérapeutes pédiatriques, accompagnés de chimiothérapeutes et de médecins nucléaires sont réunis depuis ce jeudi à Ajaccio dans un hôtel de au défilé. Ils tentent ensemble de répondre aux questions auxquelles ils ont été confrontés dans leurs hôpitaux respectifs, (15 centres agréés par l’Institut national du cancer) à propos des traitements appliqués aux enfants touchés par le cancer.

Ces jeunes patients sont relativement peu nombreux (même si toujours trop). La Timone de Marseille, qui est le 5e centre en France, traite ainsi entre 70 et 80 enfants par an parmi les 1800 malades du cancer. Environ 20 % des enfants sont traités par radiothérapie. “C’est un crève-cœur d’utiliser le rayonnement chez les petits car il y a le risque de séquelles graves, commente le Dr Xavier Muracciole, oncologue spécialisé dans la radiothérapeute pédiatrique à la Timone, donc nous nous réunissons régulièrement pour échanger et trouver la meilleure méthode afin d’établir un protocole et, dans un second temps, publier dans une revue internationale pour faire avancer la recherche”. Comme en 2007 et 2016, Xavier Muracciole, aidé de l’association La Corse terre de rencontres, a organisé cet évènement, à Ajaccio.

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Un logiciel pour limiter le risque de séquelles

Le spécialiste est accompagné du mathématicien Dominique Barbolosi avec lequel il travaille depuis plusieurs années. Ensemble, ils plaident pour généraliser une approche différente de la médecine : utiliser les mathématiques pour mieux comprendre la maladie et obtenir une meilleure efficacité des médicaments en réduisant leur toxicité. Depuis quatre ans, les deux hommes étudient les tumeurs cérébrales de l’enfant dont les traitements donnent de bons résultats mais sont accompagnés de séquelles neurocognitives.

“Des chercheurs de tous domaines ont travaillé sur cette question qui reste pour l’instant sans véritable réponse, explique Dominique Barbolosi. Nous créons donc un outil numérique qui étudie la probabilité pour l’enfant de passer d’un état intellectuel à un autre, ces probabilités dépendent de covariables, du sexe et de l’âge de l’enfant, s’il a été irradié ou non, s’il a subi une chirurgie, etc. Nous analysons donc mathématiquement toutes les données en faisant des graphes probabilistes qui font ressortir des éléments qui ne se voient pas de façon intuitive”.

Pour ce faire, ils ont à leur disposition la base de données de l’équipe qui prend en charge, en France, le plus grand nombre d’enfants malades (une centaine par an), à l’institut Gustave Roussy, à Paris. “Nous avons accès au parcours neurocognitif de ces jeunes patients âgés entre 3 et 12 ans, explique le Dr Xavier Muracciole. Cette base est une vraie richesse, nous l’utilisons pour créer un outil numérique qui permet de comprendre, par les variations qui sont dues à différents facteurs, pourquoi tel enfant va évoluer dans tel sens dans son parcours scolaire et comment améliorer ses performances cognitives. Nous disposons de beaucoup d’outils thérapeutiques mais le vrai challenge pour le médecin est de savoir quelle est la meilleure combinaison pour le patient. Or seule une approche rationnelle, méthodique, et mathématique peut nous permettre de mieux combiner les différents outils. La modélisation nous aide à proposer beaucoup plus rapidement des schémas thérapeutiques plus adaptés et nous aiguille dans nos décisions.” Dominique Barbolosi compare ce logiciel à un GPS : “C’est un simulateur qui permettra, en plus de la réunion collégiale des médecins, de renforcer la décision thérapeutique, de donner une direction”.

Argument pour la création d’un CHU en Corse

La recherche sur la modélisation mathématique appliquée à la médecine – qui est déjà l’objet d’études à l’université de Corse – est l’un des leviers qui, selon Dominique Barbolosi, plaident en faveur de l’ouverture d’un CHU en Corse. Tout comme Xavier Muracciole, il a été, en septembre dernier, signataire d’une tribune réclamant un CHU sur l’île. “Les CHRU existent dans toutes les régions de France, il faut trouver une spécificité qui soit propre à l’écosystème médical de la Corse, ajoute le Dr Muracciole. Il ne faut pas transposer ici ce qui se fait ailleurs mais organiser cette recherche. Plusieurs médecins corses travaillent sur le continent et sont prêts à venir donner leurs compétences, on peut démultiplier l’accès à des soins pertinents en faisant des vraies collaborations avec différents CHU pour un assistanat partagé entre les CHU de Paris, Nice et Marseille sur des postes en Corse.” Et cela, précise encore le médecin, en évitant l’écueil de l’implantation géographique du CHU, à Ajaccio ou à Bastia, la structure pouvant, selon lui, être constituée par les deux centres hospitaliers et l’université à Corte.

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2023-10-06 19:30:09

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