Par Alejandra Arredondo
Washington, 8 octobre (EFE).- Des milliers de personnes ont défilé samedi dans cette capitale et dans d’autres villes des États-Unis pour défendre le droit à l’avortement à un mois des élections de mi-mandat au Congrès.
En scandant des slogans tels que “L’avortement est un droit humain” et “Nous ne reculerons pas”, quelque 3 000 personnes ont traversé le centre de Washington jusqu’au Capitole.
L’organisation Women’s March a déclaré que plus de 450 événements étaient prévus dans tout le pays dans le cadre d’une journée d’action « Women’s Wave » en opposition à la décision de la Cour suprême de juin annulant Roe v. Wade, la décision de 1973 qui a légalisé l’avortement dans tout le pays.
Pour Jennifer Scales, la mère de deux enfants de 46 ans qui fréquente maintenant l’université, la question est profondément personnelle.
Sa voix se brisant, elle a dit à EFE que sa vie aurait été très différente si elle n’avait pas pu obtenir les deux avortements qu’elle a eus dans sa jeunesse.
“Cela m’a permis d’avoir une vie et d’offrir quelque chose à mes enfants”, a-t-elle déclaré. “Il est important qu’ils aient le même droit de choisir que moi.”
Jusqu’à présent, 13 des 50 États américains ont décidé de limiter, voire d’éliminer, l’accès aux droits reproductifs pour environ un tiers des femmes du pays.
Le président Joe Biden et les démocrates ont fait du droit à l’avortement un thème central de leur campagne pour conserver leurs majorités existantes dans les deux chambres du Congrès.
Traditionnellement, le parti du président perd des sièges lors des élections de mi-mandat.
“Le seul bien qui puisse sortir de cette décision de la Cour suprême est qu’elle motive plus de gens à voter”, a déclaré l’avocate Andrea Bridgman, 65 ans, à EFE.
Mais Sam Goldman, qui s’est rendu à Washington depuis Philadelphie avec 10 autres militants pro-choix pour participer à la manifestation de samedi, a déclaré que “les gens doivent faire face au fait que le simple fait de voter n’arrêtera pas cela”.
Elle et ses amis cherchaient des dons pour un fonds d’aide aux femmes qui se voient refuser l’accès à l’avortement.
“Aucun droit pour les opprimés dans ce pays n’a été gagné uniquement par le vote”, a déclaré Goldman.
L’avortement est désormais totalement interdit dans les États de l’Alabama, de l’Arkansas, de l’Idaho, du Kentucky, de la Louisiane, du Missouri, du Mississippi, de l’Oklahoma, du Dakota du Sud, du Tennessee, du Texas et de la Virginie-Occidentale, selon le Center for Reproductive Rights. EFE aaca/dr
