Ce n’est certainement pas Indianapolis 2005, où Michelin avait été contraint de se retirer en raison du manque de résistance de ses pneus dans le banking du célèbre ovale d’Indy, mais c’est quand même un problème. Mario Isola, le directeur de la compétition chez Pirelli, a d’ailleurs organisé une conférence de presse en début de journée pour expliquer le problème.
« Après la seule séance d’essais libres vendredi, nous avons découvert de micro-fissures dans l’épaulement de nos pneus », explique-t-il. « Nous avons rapidement informé la FIA de la situation et décidé de ce que nous pouvions faire. » Pour y parvenir, le fabricant italien a identifié la cause de ce problème : il s’agit des nouveaux vibreurs installés sur le circuit. De méchants triangles agressifs hauts de 50 mm qui fragilisent la structure du pneu. « Ce n’est pas visible à l’œil nu, ajoute Isola. Nous ne l’avons détecté qu’au microscope. »
En raison des vitesses élevées auxquelles les voitures passent sur ces vibreurs, et du temps passé par les pilotes à les franchir, la carcasse du pneu souffrait donc de ces impacts longs et répétés. Afin d’éviter tout accident, il a été décidé de modifier les limites de piste aux virages 12 et 13, les plus violents pour les pneus, en interdisant aux pilotes de les franchir.
Dix minutes de roulage permettront, avant la qualification de la course sprint, aux pilotes de se familiariser avec la nouvelle trajectoire. À la fin de la course sprint de samedi soir, qui comporte 19 tours, Pirelli récupérera un train de pneus de chaque écurie. Cette course n’est pas en danger car les microfissures ne se sont manifestées que sur des trains ayant 20 tours d’existence… et de souffrance. Si le phénomène était encore visible à la fin de la course de samedi soir, le fabricant, en accord avec la FIA, déciderait de limiter dimanche à 20 tours chaque train de pneus, imposant ainsi un Grand Prix à trois arrêts obligatoires afin d’éviter que toutes les voitures ne rentrent en même temps.
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