Nouvelles Du Monde

Des lieux ambigus mais une politique compacte sur Israël. Fassino parle

Des lieux ambigus mais une politique compacte sur Israël.  Fassino parle

2023-10-26 19:09:24

La politique italienne s’unit pour condamner le Hamas et faire preuve de solidarité avec l’État juif. Israël, qui a le droit de se défendre, ne doit cependant pas avoir une réaction animée par un esprit vindicatif et il faut surtout protéger les civils (également avec l’action de l’ONU). La proposition de Macron ? Cela ne fonctionnera qu’avec l’adhésion des pays arabes, comme cela a été le cas pour la lutte contre l’EI. Conversation avec Piero Fassino, vice-président de la commission Défense à la Chambre

Le sommet au Liban entre le Hezbollah, le Jihad et le Hamas dirigé par Téhéran est inquiétant. Sur l’autre front, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou annonce à la télévision qu’ils sont prêts pour l’invasion terrestre de Gaza. Les États-Unis tentent de ralentir l’escalade, alors que les propos du secrétaire général des Nations Unies sont encore en discussion : Antonio Guterres.

Dans les manifestations de rue, le Hamas est loué, mais « heureusement, l’Italie a exprimé une position de condamnation claire de l’attaque terroriste et de proximité avec le peuple d’Israël, en partant d’une hypothèse très claire : dans ce conflit, il y a un agresseur et un agresseur. Et on ne peut pas les mettre au même niveau. » Pour le dire à Formiche.net Et Piero Fassinodéputé du Parti démocrate, vice-président de la commission Défense à la Chambre et observateur attentif des dynamiques étrangères.

Faut-il écarter la polémique suscitée suite aux déclarations de Guterres ?

C’est Guterres lui-même qui a précisé que son discours partait de la ferme condamnation de l’attaque terroriste du Hamas. Il suffisait de lire le texte intégral de son discours pour dissiper tout malentendu. La demande de démission reçue de l’appareil diplomatique israélien était liée à une seule phrase extrapolée du discours et remise aux agences de presse, omettant le reste.

Lire aussi  Gêne et explosion historique de l'Atlético. Ça pourrait être pire, pense Simeone

Le cadre dans lequel opère l’ONU, au regard des différentes sensibilités exprimées par les pays membres du Conseil de sécurité, est tout sauf banal…

Le fait que la Russie, la Chine et les États-Unis au Conseil de sécurité aient des évaluations très différentes, voire parfois opposées, sur des dossiers critiques, comme l’Ukraine et le Moyen-Orient, rend incontestablement la tâche de l’ONU très complexe. N’oublions jamais que l’ONU est une « société de nations » (comme son nom original l’indique) et que si ses membres entrent en conflit, la société est paralysée. Mais dans cette phase, les Nations Unies tentent de développer une action humanitaire visant à éviter que les effets du conflit ne se répercutent sur la population civile.

C’est là aussi une tâche difficile, compte tenu de la sensibilité de la situation et de la densité de population de Gaza.

Oui, et c’est pour cela qu’il est très complexe de mener des opérations « chirurgicales ». Entre autres choses, le Hamas a dispersé des structures militaires partout, même à proximité des écoles, des hôpitaux et des mosquées.

Comment évaluez-vous l’attitude du gouvernement israélien ?

Lire aussi  Film « La théorie du tout » : « En tant que cinéaste, vous devez aller dans le fossé entre les mondes »

On ne peut refuser à Israël son droit légitime à la défense en sachant, je le répète, que c’est Israël lui-même qui est attaqué. Cela dit, j’ai l’impression d’être d’accord avec la ligne exprimée par le président Biden. Il faut frapper le Hamas, mais en évitant de frapper sans discernement la population palestinienne, également pour ne pas la pousser dans les bras du Hamas.

Venons en Italie. Sur les places, on entend des chants faisant l’éloge du Hamas, dans les écoles il y a de la propagande anti-israélienne (qui se traduit par de l’antisémitisme) et l’opinion publique est divisée. Comment tenter d’endiguer le phénomène ?

Des manifestations ambiguës viennent souvent des places. En paroles, le Hamas est condamné, mais en réalité, Israël est accusé. Et c’est inacceptable. Il est vrai que les gouvernements dirigés par Netanyahu ont entravé les processus de paix, à tel point que les critiques sont venues à plusieurs reprises de la part des États-Unis, de l’Europe et de la communauté internationale. Mais cela ne peut justifier le massacre du 7 octobre. C’est la même ambiguïté qui s’est manifestée dans les rues appelant à la paix en Ukraine, mettant Kiev et Moscou sur le même plan. Voici l’erreur. Ce sont l’Ukraine et Israël qui sont attaqués.

Ne pensez-vous pas qu’une législation ou une intervention visant à réglementer ce type d’événements pourrait être utile ?

L’Italie est un pays démocratique qui reconnaît la liberté d’expression de pensée et de manifestation. Durant les années de leadership, nous avons vaincu le terrorisme noir et rouge sans recourir à aucune forme de législation spéciale. Bien entendu, celui qui organise un événement doit assumer l’entière responsabilité des formes et des slogans. Et si la violence se produit, elle doit être contrée et combattue.

Lire aussi  Incendie de grange : une famille d'agriculteurs doit se battre pour de l'argent malgré l'assurance

La politique italienne, bien qu’avec des nuances différentes, s’est rangée du côté d’Israël.

L’unité de la politique italienne face à la crise au Moyen-Orient est un facteur positif, car elle nous donne de la crédibilité et la capacité d’être incisifs. Le Parti démocrate a exprimé très clairement sa ligne qui part de la ferme condamnation du Hamas. Sans ambiguïté.

La visite de la Première ministre Giorgia Meloni au Premier ministre Netanyahou va-t-elle dans ce sens ?

De chef de gouvernement à chef de gouvernement, Meloni a exprimé et réitéré la proximité de l’Italie avec Israël et j’espère qu’elle aussi a réitéré que la réaction de l’État juif doit être conforme aux règles du droit international.

Selon vous, la voie indiquée par le président français Emmanuel Macron est-elle réalisable, sur la base de l’expérience de 2014 contre l’Etat islamique ?

C’est une bonne proposition, mais pour qu’elle fonctionne, elle nécessite également la participation des pays arabes, comme cela s’est produit contre l’EI. Mais jusqu’à présent, de nombreuses capitales arabes entretiennent une ambiguïté qui doit être surmontée.



#Des #lieux #ambigus #mais #une #politique #compacte #sur #Israël #Fassino #parle
1698337215

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT