Pourquoi est-ce important ?
Il est important de noter que certaines femmes transgenres conservent leur prostate, même après une chirurgie d’affirmation du genre, et restent exposées au risque de cancer de la prostate. Une série de cas de femmes transgenres atteintes de cancer de la prostate au sein du système de santé des « anciens combattants » de l’armée américaine permet d’apporter un nouvel éclairage sur cette question.
Méthodologie
Nous avons identifié tous les cas de cancer de la prostate déclarés entre janvier 2000 et novembre 2022 chez les personnes transgenres au sein des « anciens combattants » de l’armée américaine. Nous avons recueilli des données au moment du diagnostic, notamment : la prise d’un traitement hormonal d’affirmation du genre, la densité du PSA (l’antigène prostatique spécifique – la densité correspond au taux du PSA rapporté au volume prostatique et mesure l’agressivité du cancer : faible risque <0,15ng/mL/g), la réalisation d'une orchiectomie bilatérale, le grade du cancer (1-5, 5 étant le plus sévère), et le stade du cancer (T1-T4, T4 étant le plus avancé).
Il convient de noter que les œstrogènes (traitement de la féminisation le plus courant) favorisent le cancer de la prostate. Par conséquent, nous avons divisé les personnes en fonction de la prise ou non d’un traitement oestrogénique, en distinguant celles dont ce traitement était toujours en cours au moment du diagnostic de cancer.
Principaux résultats
Parmi les 449 sujets identifiés comme atteints de cancer de la prostate et présentant un code identité transgenre, 35% (n=155) étaient des femmes dont la transidentité et le cancer de la prostate ont été confirmés. Parmi elles, 116 n’avaient jamais pris d’œstrogènes, 17 en avaient pris auparavant, et 22 en prenaient toujours au moment du diagnostic de cancer. La quasi-totalité (98%) des individus avaient subi une orchidectomie bilatérale. Tous les cancers de la prostate ont été détectés par dépistage. L’âge médian au moment du diagnostic était de 61 ans, et 88% des individus étaient d’origine caucasienne. Le taux moyen de PSA était de 6,8 ng/mL, et la durée moyenne de prise d’estrogène était de 32 mois (pour celles qui avaient arrêté avant le diagnostic de cancer). Parmi la population, 43% des cancers de la prostate étaient de grade 1, et 45% étaient de stade T1.
Parmi la population, elles étaient respectivement 23%, 25% et 35% à présenter un cancer de la prostate de grade 4 ou 5, parmi celles qui n’avaient jamais pris d’œstrogènes auparavant, celles qui en avaient déjà pris mais arrêté avant le diagnostic, et celles qui en prenaient encore au moment du diagnostic. La densité médiane du PSA était respectivement pour chacun de ces groupes de 0,21, 0,26 et 0,31 ng/mL/g.
Cette série de cas montre que le cancer de la prostate est susceptible de se produire chez les femmes transgenres et qu’il n’est pas aussi rare que certains rapports pourraient le laisser croire. Bien que nos estimations basées sur le nombre de cas de cancer de la prostate cisgenres suggéraient 33 cas de cancer de la prostate chez les femmes transgenres anciens combattants de l’armée américaine, seuls 14 cas ont été observés dans cette série. Nous attribuons cette différence à un dépistage moins fréquent chez ces personnes en raison des obstacles qu’elles peuvent rencontrer (manque de sensibilisation au risque, stigmatisation, etc.).
Limitation principale
La taille limitée des échantillons ne nous a permis de réaliser que des analyses descriptives.
dans un article classé haut dans google.
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