Nouvelles Du Monde

Des « cultures » au lieu des « races », quotidien Junge Welt, 4 mars 2024

Des « cultures » au lieu des « races », quotidien Junge Welt, 4 mars 2024

2024-03-04 02:00:00

Exigence : table mise lors d’un événement avec Marine Le Pen (Laon, 18 février 2018)

Contrairement à l’Italie voisine, l’extrême droite française n’a pas encore réussi à devenir un parti au pouvoir ni même à former un gouvernement. Mais cela pourrait changer à moyen terme : le Rassemblement national de Marine Le Pen, l’ancien Front National, se prépare depuis longtemps à prendre le pouvoir lors de la prochaine élection présidentielle. Cela rend encore plus intéressant le livre du politologue de Marburg Sebastian Chwala sur « La droite radicale en France », dans lequel il retrace les conditions et les étapes de la montée du parti de droite au cours des décennies d’après-guerre. Les explications sur le déclin des partis de gauche et le « virage à droite » de la classe ouvrière alors que les questions économiques sont remplacées par des politiques identitaires sont particulièrement intéressantes pour le lecteur allemand.

Dans un chapitre introductif détaillé « sur l’histoire de la droite », l’auteur revient sur la période précédant la Première Guerre mondiale. Malheureusement, dans l’abondance des explications, il n’y a aucune mention du rôle des socialistes de droite ou du fait que le révisionnisme dans le mouvement ouvrier a donné naissance à un courant encore vivant de l’idéologie bourgeoise qui contribue au maintien de la domination bourgeoise et a finalement également contribué au déclin de la gauche. L’« Union sacrée » des années de la guerre mondiale, par exemple, est mentionnée de manière plutôt fortuite dans une clause subordonnée.

Lire aussi  Macron se rend en Nouvelle-Calédonie alors que la France déploie davantage de troupes au milieu des troubles | Actualités politiques

Mais le véritable sujet du livre est l’évolution de l’extrême droite depuis 1945. L’auteur décrit en détail les acteurs et les adeptes, l’importance des bastions de droite et leur composition sociale. Il retrace la transformation de la politique économique et sociale du FN, initialement néolibéral, et aborde le rôle des « classes populaires » qui ont été exposées à des expériences de déclin et d’aliénation. Pour le passé et le présent, il cherche à répondre à la question « qui vote à droite ? Pour lui, la montée de l’extrême droite s’explique notamment par la menace que font peser sur un large « groupe de propriété » les tendances monopolisatrices du capitalisme « moderne ». En particulier, les « nouvelles classes moyennes » avec leurs maisons unifamiliales en banlieue craignaient le déclin et la concurrence de nouveaux arrivants sociaux.

Depuis son élection à la succession de son père Jean Marie Le Pen en 2011, qui n’a pas été écrasante, Marine Le Pen a poussé à un réalignement programmatique du Front National, qui a abouti à son changement de nom en Rassemblement National en 2018. L’objectif principal ici était d’attirer un public plus large. Elle a adopté une approche plus modérée de ce qu’elle appelle elle-même la « dé-diabolisation ». Au lieu de « races », nous parlons désormais de « cultures » ; Toute personne célébrant publiquement des références fascistes ou nazies au sein du parti sera exclue. Et Le Pen a occupé de nouveaux sujets, y compris ceux qui avaient été traités par la gauche dans le passé.

Lire aussi  Cellnex, a vendu 3 226 sites grâce à des accords avec l'Antitrust

Comme le souligne Chwala, des termes tels que « justice sociale », « grands entrepreneurs » et « capital financier » sont apparus de plus en plus dans ses discours. Et elle n’a pas eu peur d’évoquer positivement la république ou la laïcité. Parallèlement au virage à droite des partis bourgeois, il représentait une politique sociale auparavant davantage associée aux partis de gauche, qui a apporté au FN 25 pour cent des voix aux élections européennes de 2014. Lors de la campagne électorale de 2017, elle s’est à nouveau présentée comme une « représentante de la droite radicale traditionnelle » et a été clairement battue par Macron au second tour des élections.

Alors que Le Pen avait promis un référendum pour quitter l’UE en 2017, elle se contente aujourd’hui d’appeler à sa restructuration. Avec un Rassemblement National « plus doux », Le Pen, qui a renoncé à la direction du parti en 2022, veut devenir présidente. A cette époque, elle avait obtenu un peu moins de 42 pour cent au second tour des élections. La prochaine fois, cela pourrait suffire pour une majorité. Chwala montre clairement comment la politique de Macron renforce Le Pen.

Lire aussi  La fraude à la vignette pollution automobile en hausse en France : évitez de vous faire prendre



#Des #cultures #lieu #des #races #quotidien #Junge #Welt #mars
1709521079

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT