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Des chiens entraînés détectent une possible sépulture autochtone près de l’Université McGill

Des chiens entraînés détectent une possible sépulture autochtone près de l’Université McGill

Des chiens spécialisés dans la détection de restes humains ont indiqué le site d’une possible sépulture autochtone près de l’Université McGill. Le 9 juin dernier, une équipe canine a réussi à localiser un endroit où des corps en décomposition pourraient être présents, ravivant ainsi l’espoir des Mères mohawks de faire toute la lumière sur l’histoire de leurs ancêtres.

Trois chiens, agissant indépendamment, ont repéré un site situé à proximité du pavillon Hersey de l’hôpital Royal Victoria, une zone pourtant préalablement déclarée exempte de cadavre par des archéologues qui l’avaient inspectée.

La surprise créée par cette anomalie a conduit les femmes autochtones, l’Université McGill, la Société québécoise des infrastructures (SQI) et six autres organismes gouvernementaux à se réunir afin de discuter de la reprise des fouilles.

Toutes ces institutions avaient signé un accord en avril dernier pour permettre la poursuite des excavations, dans le but de rétablir la confiance entre les peuples autochtones et les gouvernements. À l’époque, l’Université McGill avait exprimé sa fierté en soulignant le sentiment de coopération qui animait les différentes parties impliquées. “Cela représente une occasion de collaboration sans précédent entre ce groupe autochtone, la SQI et l’Université McGill, qui permettra de vérifier les allégations concernant la présence possible de sépultures anonymes à certains endroits sur le site de l’ancien hôpital”, peut-on lire dans une communication écrite.

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À la recherche de la vérité

Cependant, jeudi matin, l’ambiance était moins joyeuse du côté des six mères mohawks, qui se sont présentées à la Cour supérieure de Montréal avec de nombreuses questions. Elles ont exprimé des doutes quant à “la bonne foi des parties défenderesses”, explique Philippe Blouin, le traducteur représentant ces femmes autochtones.

“La SQI et l’Université McGill partagent très peu d’informations”, précise l’anthropologue.

L’accord d’avril garantit un accès facile aux archives de McGill, mais les Mères mohawks et les experts n’ont toujours pas accès aux différents documents qui pourraient les aider dans leur quête de vérité.

Depuis les découvertes de l’équipe de chiens, la SQI a demandé un permis au ministère de la Culture pour réaliser les excavations nécessaires aux recherches archéologiques. Cependant, elle refuse de transmettre le contenu de la demande aux Mères mohawks, qui se sentent ainsi exclues du processus.

Le fait que McGill puisse être tenue responsable de ces décès d’Autochtones tout en étant chargée de gérer le processus de restitution des sépultures la place également dans un potentiel “conflit d’intérêts”, selon Philippe Blouin. “La SQI et McGill […] sont responsables de la sécurité, de l’accès au site, et elles attribuent elles-mêmes les contrats aux fournisseurs de services chargés des recherches. Elles soumettent directement les demandes de permis sans les partager avec les Mères mohawks”, déplore-t-il.

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Un processus compliqué

En octobre 2022, le juge Gregory Moore avait suspendu les travaux du “Nouveau Vic” afin que des fouilles confirment d’abord la présence de sépultures d’enfants maltraités, en réponse aux demandes des Mères mohawks.

En avril dernier, les parties en conflit avaient convenu de reprendre les travaux, à condition que la collaboration permette d’effectuer ces recherches archéologiques malgré les travaux en cours.

Les dépouilles dateraient des années 1950, à l’époque où le docteur Donald Ewen Cameron menait de violentes expériences sur des patients vulnérables. Ces expérimentations, allant des électrochocs à l’ingestion de substances psychédéliques, auraient été financées par le gouvernement canadien et la CIA.

Selon Philippe Blouin, il y a trois possibilités pour la suite des événements : “Soit élargir le mandat du panel d’experts pour qu’il puisse formuler des recommandations concernant notamment la sécurité et le protocole autochtone à suivre en présence de sépultures. Soit retourner en procès, ce que nous essayons d’éviter. Soit retourner en médiation, comme nous l’avions fait pour l’accord d’avril.”

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