Le pétrole est vraiment un ingrédient “miracle”… sauf pour la planète. Il est utilisé comme carburant dans les moteurs thermiques, ce qui contribue au réchauffement climatique. L’industrie en fait également du plastique, une source de pollution, mais aussi… des médicaments !
Présence omniprésente du pétrole
En effet, le pétrole est un hydrocarbure, c’est-à-dire une longue chaîne d’atomes de carbone reliés entre eux et portant chacun un certain nombre d’atomes d’hydrogène. En réarrangeant la structure de l’hydrocarbure à l’aide de réactions chimiques, il est possible de recréer à peu près n’importe quelle molécule existante – ou non – dans la nature.
Ainsi, la plupart des médicaments que nous prenons sont synthétisés à partir de pétrole brut, y compris ceux inspirés par des substances initialement observées dans des plantes, par exemple.
Sans parler d’un autre aspect de l’industrie pharmaceutique lié à la contamination des milieux naturels par les usines en Chine ou en Inde, on comprend pourquoi ce secteur a un impact important sur l’environnement.
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La térébenthine, un sous-produit de l’industrie du papier
Cependant, une équipe de chercheurs de l’université de Bath en Angleterre a réussi à synthétiser des analgésiques à partir d’un sous-produit de l’industrie du papier, rapporte Ingénierie intéressante (10 juillet 2023).
Ces scientifiques ont créé une gamme de “précurseurs pharmaceutiques” – des molécules de base pour la synthèse de médicaments – à partir de “béta-pinène bio-renouvelable”. Il s’agit d’un composant de la térébenthine, une essence végétale issue du pin et qui constitue un sous-produit de l’industrie du papier. Chaque année, cette industrie en rejette plus de 350 000 tonnes.
Ces précurseurs pharmaceutiques ont été utilisés avec succès par les chercheurs britanniques pour produire deux analgésiques courants, le paracétamol et l’ibuprofène, ont révélé ces derniers dans une étude publiée par la revue ChemSusChem (18 juin 2023).
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Du laboratoire de recherche à l’industrie
Reste à savoir si cette prouesse réalisée en laboratoire de recherche pourrait être transposée à grande échelle dans l’industrie. Les auteurs de l’étude se montrent enthousiastes : “Ces deux analgésiques figurent sur la liste des médicaments essentiels de l’Organisation mondiale de la santé et des processus hautement optimisés sont utilisés pour en fabriquer plusieurs tonnes chaque année.”
“Par conséquent, la disponibilité de voies potentiellement modulables pour fabriquer des versions durables de ces analgésiques […] serait potentiellement attrayante, tant d’un point de vue environnemental qu’économique” concluent-ils.
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