Démission du président du Parlement vietnamien, soupçonné de corruption – Actualités internationales

Le président du Parlement vietnamien a démissionné, devenant ainsi le dernier membre du gouvernement à quitter ses fonctions dans le cadre de la campagne anti-corruption en cours qui ébranle les élites politiques et économiques.

La démission du président de l’Assemblée nationale, Vuong Dinh Hue, s’ajoute à l’instabilité politique croissante du pays.

Le président Vo Van Thuong a démissionné en mars – un peu plus d’un an après la démission du précédent chef de l’État, Nguyen Xuan Phuc, pour assumer la responsabilité politique des scandales de corruption survenus pendant la pandémie.

“Cette situation révèle également l’extrême incertitude d’un environnement politique qui se targue souvent de sa stabilité, puisque trois hauts dirigeants ont été limogés en seulement un an”, a déclaré Nguyen Khac Giang, analyste à l’Institut ISEAS-Yusof Ishak de Singapour, dans des déclarations à l’Associated Press (AP).

La démission de Hue intervient quelques jours après que son adjoint, Pham Thai Ha, a été arrêté le 21 avril pour abus de position et de pouvoir à des fins personnelles, selon le média d’État VN Express.

Les premières informations n’indiquaient pas que Hue était impliqué dans des affaires de corruption, mais précisaient que les enquêteurs avaient conclu que le leader parlementaire avait “violé les règlements du parti et que les irrégularités avaient porté atteinte à la réputation du Parti, de l’État et à sa propre réputation”.

Le Parti communiste vietnamien a accepté ce qu’il a appelé la « démission volontaire » de Hué, selon VN Express.

Hue, 67 ans, était président de l’Assemblée nationale du Vietnam depuis plus de trois ans.

Il s’agit du quatrième poste politique le plus important au Vietnam, après celui de chef de l’État, de Premier ministre et de chef du Parti communiste.

L’instabilité politique pourrait menacer les ambitions économiques du Vietnam, qui ambitionne de devenir une alternative à la République populaire de Chine dans la région.

L’arrestation de Hué résulte de l’enquête en cours sur le groupe Thuan An, a indiqué l’agence de presse vietnamienne, citant le porte-parole du ministère de la Sécurité publique, le lieutenant-général To An Xo.

Le président de la société, Nguyen Duy Hung, et plusieurs autres personnes ont été arrêtés début avril, ce qui a conduit à une condamnation à mort sans précédent du magnat de l’immobilier Truong My Lan dans le cadre de la plus grande affaire de fraude jamais enregistrée au Vietnam.

Selon l’analyste interrogé par l’agence de presse nord-américaine AP, Hué était auparavant considéré comme un successeur probable de Trong.

“La chute ne fera qu’intensifier la crise de succession au Vietnam”, a déclaré Giang.

Les dirigeants vietnamiens devraient convoquer un congrès du Parti communiste début 2026.

Pendant ce temps, selon les experts consultés par AP, les rivaux se battent pour se positionner comme successeurs de Trong, qui a été élu pour un troisième mandat à la tête du parti en 2021.