Par Marie Lemaistre
Publié le 16 Jan 24 à 11:04
mis à jour le 16 Jan 24 à 11:29
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Les photos d’animaux mignons, stars des réseaux sociaux. Très peu pour Frank Deschandol.
Le photographe du Havre (Seine-Maritime), spécialisé dans la photographie animalièrea remporté fin novembre, le Concours d’images et de vidéos sur la faune sauvage de Chine. « C’est la première fois que je participe », souligne le quinquagénaire.
Une photo prise près du Havre
Le thème imposé était la cohabitation. Deux espèces animales pouvaient ainsi être représentées sur la même photo.
C’est le parti qu’a pris Franck Deschandol. L’artiste a présenté une quinzaine de photos, c’est celle soumise dans la catégorie « animaux autres » qui a été primée.
Des animaux peu ragoûtants
Frank Deschandol photographie en général des animaux peu ragoûtants pour le grand public : insectes, reptiles, amphibiens, araignées et autres joyeusetés.
« Il y a des gens qui n’osent pas s’approcher des mes photos quand je fais des expositions, s’amuse-t-il. Les gens préfèrent aller vers les oiseaux, les mammifères, la faune africaine, etc, des choses très répandues en photos. »
Lui, au contraire, essaie d’aller vers des animaux peu connus, souvent spectaculaires. Le fruit de plusieurs jours de recherche.
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La plupart de mes sujets sont nocturnes, il m’arrive aussi régulièrement de croiser de nouvelles espèces, ce qui intéresse souvent les scientifiques.
Franck Deschandol
Deux guêpes, en vol
L’œuvre récompensée fige deux hyménoptères : deux guêpes, en vol.
« Elles ne sont pas de la même espèce. L’une est une guêpe coucou, un petit animal qui mesure quelques millimètres de long et qui parasite le nid d’autres espèces de guêpes. »
L’autre est une guêpe ammophile. « C’est la plus grosse, précise-t-il. Sur la photo, les deux sont prises en vol avec un matériel photographique spécial. La guêpe ammophile chasse la guêpe coucou. »
La photographie en question a été réalisée en Bain de senneprès du Havre, chose rare pour l’auteur dont les photos sont souvent réalisées dans des pays tropicaux.
Une photo déjà primée
L’œuvre, capturée en 2019avait déjà obtenu le 1er prix dans la catégorie invertébrés en 2020 à la compétition londonienne Photographe animalier de l’année de Londres, « le plus célèbre concours au monde dans ce domaine », d’après l’artiste.
« La concurrence est tellement rude, c’est assez compliqué d’avoir des photos retenues, observe l’auteur. Généralement, je passe une semaine à choisir mes photos et à les préparer. Dans ce concours, les jurés sont très regardant sur le comportement, ils vont être plus à même de primer une photo s’il se passe quelque chose dans l’image. Il faut vraiment qu’il y ait une histoire derrière le cliché. «
Un autre prix d’excellence
Dans son édition 2023, le concours chinois, lui a également remis un prix d’excellence pour une autre de ses photos classée dans la catégorie « plantes et champignons ».
Sur cette photo, on observe un coléoptère, plus précisément un petit charançon, parasité par un cordyceps. (©Frank Deschandol)
Sans figurer sur le podium, elle a tout de même été conservée au sein du concours. « Cela équivaut à la 4 ou 5e place », éclaire l’auteur.
« Sur cette photo, on observe un coléoptère, plus précisément un petit charançon, parasité par un cordyceps », poursuit-t-il. À terme, le champignon va prendre le contrôle du cerveau de son hôte.
« Sur l’image, le champignon a fructifié. Il a développé des espèces d’antennes, trois ont poussé sur le dos de l’insecte ».
L’insecte, lui, est déjà mort. « Une fois que le champignon se développe, il va forcer l’insecte à s’exposer le plus possible. Les spécialistes ne savent pas exactement les mécanismes en jeu. Mais bien souvent l’insecte va mourir sur une branche et cela va permettre au champignon de répandre ses spores le plus largement possible et, in fine, de parasiter d’autres insectes. C’est un peu son cycle de vie. »
La photographie a été prise au Péroudans 2013elle avait déjà obtenu un prix de reconnaissance précédemment à Londres.
En lice pour un prix du public
Frank Deschandol est aujourd’hui en lice pour obtenir le prix du public 2023 au Wildlife photographer of the year de Londres.
La photographie du Havrais a été prise près de Montpellier, en 2023. “C’est encore une histoire de guêpe de coucou, plaisante-t-il. On en voit une en vol avec une sorte de goutte d’eau en bec.”
Sur l’image, on peut observer une autre guêpe coucou, un peu plus petite, là un peu par hasard. “Il y a plus de 200 espèces de guêpes coucou rien qu’en France. Celle qui nous intéresse c’est celle qui est en vol. Elle se prépare à pondre dans le nid d’une guêpe maçonne, leur hôte.
Ces dernières sont assez grosses et construisent des nids en argile. Avec leur bouche, elles forment des petites boules d’argile, avec des espèces de cavité dans laquelle elles vont pondre des œufs et leur larves vont se développer.”
“La guêpe coucou parasite le nid, confirme le photographe. Pour se faire elle perce un trou dans le nid d’argile et sa technique c’est de ramollir l’argile avec la salive, c’est pour ça qu’on voit une goutte d’eau sur sa bouche. Elle va percer un trou et pondre ses œufs et quand ils vont éclore ses larves vont dévorer les réserves de nourriture et les autres larves de la guêpe maçonne.”
Vous pouvez électeur pour l’auteur au Wildlife Photographer of the Year jusqu’à la fin janvier. Les résultats seront donnés début février.
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2024-01-16 13:04:02
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