Christiane Boucher, 72 ans, démontre qu’il est possible de mener une vie heureuse en déconsommant.
« J’ai divorcé à 30 ans, j’étais marionnettiste, ce n’était pas suffisant pour en vivre, mais je me suis toujours débrouillée pour ne manquer de rien et faire confiance à la vie », se souvient la mère de 3 enfants, qui nous a raconté comment elle a réussi à trouver le bonheur en réduisant sa consommation.
Au départ, elle a adopté un mode de vie frugal par nécessité, mais c’est finalement devenu un choix.
Mme Boucher a également occupé différents emplois au fil des ans, tels que préposée aux bénéficiaires ou femme de ménage.
Parmi ses habitudes de déconsommation, Mme Boucher achète tous ses vêtements dans des friperies.
« Je ne vais pratiquement jamais dans les magasins », ajoute la dame qui réside aujourd’hui à Saint-Georges-de-Beauce avec son conjoint. « Je ne manque de rien, mais j’ai peu de besoins. »
Son principal poste de dépenses est la nourriture ; elle avait même des poules l’année dernière.
« Le recyclage est important pour moi, il y a des commerces qui vendent des objets recyclés ou usagés et on peut trouver de beaux meubles sur le bord du chemin », nous assure Mme Boucher, qui n’a jamais acheté de meubles neufs en magasin.
Taxi à 5$
Mme Boucher a abandonné sa voiture en 2013, car les factures de réparations devenaient trop lourdes. « Et j’aime le transport en commun », dit-elle, soulignant qu’elle utilise désormais le service municipal de taxi collectif TaxiBus, au coût de 5$ par course à Saint-Georges-de-Beauce.
« Cela me permet de rencontrer des gens sympathiques dans la région, c’est bon pour les relations harmonieuses », ajoute-t-elle.
Mme Boucher utilise également fréquemment le service de covoiturage Amigo Express, ce qui lui permet de voyager entre Saint-Georges-de-Beauce et Montréal (un aller) pour 30-35$. Un trajet en autobus de la Beauce à Montréal coûte 68$.
Économies de 9600 $ par an
Par un heureux hasard, Mme Boucher a découvert que certaines maisons peuvent être beaucoup moins chères en région. Elle et son conjoint louent actuellement une maison à 800$ par mois dans un rang. Ils ont trouvé cette opportunité grâce à une annonce sur Facebook d’une amie vivant dans la région.
« Cela fait deux ans que nous sommes ici et le propriétaire n’a même pas encore augmenté le loyer, nous sommes tombés amoureux de l’endroit », confie Mme Boucher. « Ce que nous avons actuellement vaudrait au moins 1500$-1600$ par mois. » Il en coûterait donc le double en hypothèque pour Mme Boucher et son conjoint.
Mme Boucher admet qu’elle n’a jamais calculé les économies réalisées grâce à ses habitudes. « Je sais que j’économise, mais je ne pense pas beaucoup à l’argent », dit-elle. « Pour moi, la richesse va au-delà du matériel. »
« Je pense que la pandémie et l’inflation ont incité les gens à revoir leur mode de consommation », affirme Mme Boucher. « Mais pour moi, on dirait que la vie m’a préparée à cela. »
Mme Boucher et son conjoint possèdent également une minifourgonnette avec laquelle ils voyagent. « Nous n’avons pas besoin de beaucoup de confort pour vivre. Nous aimons voyager, nous sommes un peu bohèmes », révèle-t-elle, assurant qu’ils se rendront au Mexique l’hiver prochain en vivant dans leur van.
Portrait de déconsommation
- Achète ses vêtements dans des friperies.
- Ne fréquente jamais les grands magasins.
- Utilise des meubles recyclés (et des objets aussi).
- A abandonné sa voiture.
- Utilise le taxi collectif à Saint-Georges-de-Beauce.
- Fait du covoiturage.
