Une déclaration commune a été faite à la fin de deux jours de discussions à Addis-Abeba entre deux délégations soudanaises représentant les Forces de soutien rapide (FSR) et les forces civiles démocratiques soudanaises (Takadum). La déclaration a été signée le mardi 2 janvier par Abdallah Hamdok, l’ancien Premier ministre et par le général Mohamad Hamdane Daglo, également connu sous le nom de « Hemedti », commandant des paramilitaires. Ces rencontres marquent la première interaction entre les paramilitaires et les civils depuis le début de la guerre au Soudan le 15 avril dernier. Elles ont pour objectif principal de mettre en place des mécanismes pour acheminer l’aide humanitaire.
La déclaration est une feuille de route pour parvenir à un cessez-le-feu humanitaire afin de fournir de l’aide à des millions de Soudanais dans le besoin absolu et qui souffrent des conséquences de la guerre. Le document de 4 pages signé par Abdallah Hamdok et Mohammed Hamdane Daglo stipule, en 9 points, la nécessité d’établir un cadre pour résoudre la crise humanitaire, et insiste sur le principe de donner le pouvoir aux civils pour établir un État soudanais démocratique, unifié et fédéral, entièrement débarrassé des caciques de l’ancien régime.
Parmi les points importants, les deux parties se sont accordées sur la formation d’un comité national chargé d’enquêter sur les exactions commises contre les civils, ainsi que sur la détermination de la partie qui a lancé les hostilités. Le document prévoit également le retour des civils dans les régions contrôlées par les FSR, avec la libération de 451 détenus en signe de bonne volonté. Cependant, les paramilitaires sont accusés par les ONG internationales de commettre des exactions graves contre les civils.
Takadum affirme avoir lancé un appel pour rencontrer les deux parties de la lutte. Ce programme commun annoncé à Addis-Abeba semble difficile à appliquer tant que l’armée n’y adhère pas.
Cet événement marque le premier acte politique des forces civiles après un long processus de rencontres, de séminaires et de discussions. Il est significatif car les forces civiles ont réussi à rencontrer l’un des principaux protagonistes du conflit sans se diviser immédiatement. Cependant, des conséquences immédiates et tangibles sont peu probables, car les déclarations des dirigeants de l’armée et de l’ancien régime, ainsi que de Hemedti, sont devenues plus agressives. Il semble que Hemedti veuille donner l’impression qu’il est en train de gagner la guerre, rendant le cessez-le-feu contre-productif.
