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Décès du peintre Brice Marden : une grande figure de l’abstraction disparaît

Décès du peintre Brice Marden : une grande figure de l’abstraction disparaît

Le peintre Brice Marden, grande figure de l’abstraction, est mort à New York le 9 août, vaincu par le cancer contre lequel il luttait depuis 2017. Il était âgé de 84 ans. Il est né le 15 octobre 1938 à Bronxville (État de New York) d’un père employé dans une compagnie d’assurances et d’une mère femme au foyer. Il obtient en 1961 un Bachelor in Fine Arts à l’université de Boston. Un atelier d’été à l’université de Yale, où il a pour condisciples le peintre Richard Mangold et le sculpteur Richard Serra, achève de l’initier à l’actualité de la peinture. Apparaissent les premières toiles de format rectangulaire aux tonalités sourdes.

Peindre ainsi, c’est se détacher de l’expressionnisme abstrait jusqu’alors dominant, comme le font au même moment ses contemporains Frank Stella (né en 1936), Robert Mangold (né en 1937) ou son aîné Kenneth Noland (1924-2010). Ils restreignent leur langage à des formes géométriques et des couleurs uniformes posées avec une régularité parfaite. Cette réaction s’est engagée une décennie plus tôt dans les ateliers de Robert Rauschenberg, qui expérimente la monochromie en noir et en blanc dès 1951, et de Jasper Johns qui, à partir de 1954, peint à la cire des cibles et les bandes alternées du drapeau des États-Unis. Or Marden, qui s’installe à New York en 1963, est en 1966 l’assistant de Rauschenberg et emprunte à Johns, dont l’exposition au Jewish Museum en 1964 le marque profondément, sa technique de la cire et sa matité.

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Ces caractéristiques se retrouvent dans les compositions abstraites qu’il exécute alors et qu’il expose en 1964 au Swarthmore College, puis à la Bykert Gallery en 1966. En appliquant la couleur avec de petites spatules, il obtient des surfaces planes, mais où demeurent quelques irrégularités de touche. Les sensations suscitées sont visuelles, mais aussi de l’ordre du tactile en raison de la douceur presque soyeuse des surfaces. L’œuvre peut ainsi être ressentie par chacun d’une façon individuelle. “Pour moi, disait-il en 2006l’abstraction est la vraie voie du XXe siècle parce que vous ne dirigez pas trop le regardeur.”

Changement profond

Qu’il comprenne la peinture comme une expérience sensible et non comme l’exécution d’une méthode se voit de plus en plus ensuite. Refusant le minimalisme et le conceptualisme, qu’il juge impersonnels, et préférant se référer à Zurbaran ou à Cézanne, il pense les toiles comme des harmonies nées de sensations vivantes. Ainsi en est-il des séries Hydre (1972), Groupe bosquet (1973-1976) et Arrosez-le (1979-1980). Ces compositions de grands monochromes d’un vert, d’un rouge ou d’un bleu éteints, sont issues de ses séjours dans l’île grecque d’Hydra et de l’observation des oliviers, de la mer, du ciel et des temples.

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