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«De dyslexique à porte-parole: Steve Bégin se bat pour sensibiliser à la réalité des troubles du langage»

«De dyslexique à porte-parole: Steve Bégin se bat pour sensibiliser à la réalité des troubles du langage»

Plus jeune, Steve Bégin n’était pas un élève modèle. Avec des difficultés d’apprentissage et un déficit d’attention, il se qualifiait lui-même de “petit monstre”. Ce n’est que lorsqu’il est devenu adulte et père de famille qu’il a réalisé qu’il était dyslexique.

“L’enseignant me disait souvent : ‘tu es juste moins intelligent’. J’étais le crayon le moins aiguisé de la boîte”, déclare l’ancien joueur du Canadien dans une interview au Journal alors qu’il se rendait sur la Côte-Nord pour donner une conférence dans une communauté autochtone. “À cette époque, ce n’était pas connu. Les enseignants pensaient simplement que tu ne voulais pas travailler, t’améliorer, que tu étais paresseux. Si on avait su ce que j’avais dans les années 1980, et si on avait pu utiliser des outils comme Lexibar que nous avons aujourd’hui, j’aurais eu de meilleures chances de réussir”, affirme Bégin.

Sachant que sa fille de 16 ans, Maylia, éprouvait les mêmes problèmes, il n’est pas surprenant qu’il ait accepté d’être le porte-parole de la campagne de sensibilisation “J’aime mon dys”, aux côtés de l’actrice et créatrice de contenu Olivia Leclerc. Cette initiative est lancée par la compagnie québécoise Haylem Technologies, créatrice du logiciel Lexibar, qui aide notamment les jeunes ayant des problèmes d’écriture et de lecture dans 87% des écoles de la province.

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“La différence est incroyable, pas seulement sur le plan académique, mais aussi en termes de confiance. C’était difficile pour ma fille d’aller à l’école, elle trouvait ça dur. On devait se battre le matin, c’était difficile”, souligne Bégin, se remémorant à quel point il avait peur, jeune, d’aller au tableau, à l’avant de la classe. “Je me sentais mal. Je voulais mourir”, avoue-t-il.

C’est lors de rencontres avec des spécialistes quand Maylia était à l’école primaire – elle est actuellement en cinquième secondaire – que l’ancien attaquant du CH de 2003 à 2009 a eu deux révélations : sa fille était dyslexique et lui aussi. “J’écoutais et je me disais : ‘c’est moi ça, c’est moi!’ Ma femme me disait que nous n’étions pas là pour moi ! Mais j’avais découvert quelque chose d’important. Pour moi, lire était tellement difficile et je ne comprenais pas pourquoi. Après avoir lu un paragraphe, je ne me souvenais de rien”, explique l’homme de 45 ans, qui prend des médicaments pour un trouble du déficit de l’attention.

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Bégin a toujours été un travailleur acharné et persévérant, ce qui l’a rendu populaire à Val-d’Or, Saint John, Calgary, Montréal, Hamilton, Dallas, Boston, Milwaukee ou Nashville. Un trait de caractère forgé par son père. “J’ai dit à ma fille que si nous voulons réussir, nous devons travailler deux, trois, voire dix fois plus fort que les autres. Chaque fois que ma fille réussit avec une note de 75, 80, voire même 90%, elle est tellement fière”, souligne Bégin.

Ce genre de trouble du développement du langage ne disparaît pas une fois les bancs d’école quittés. Mais cela n’a pas empêché Bégin de connaître une belle carrière de hockeyeur. “Cela m’a causé de nombreux problèmes pour apprendre l’anglais. Si je devais remplir un questionnaire, je ne comprenais pas le sens des phrases. Je suis meilleur aujourd’hui que lorsque j’étais en immersion anglaise tous les jours. Je ne pouvais pas retenir les mots qu’on m’apprenait. Ce n’était pas facile”, indique Bégin, qui pense que Cole Caufield marquera entre 35 et 40 buts et que le CH participera aux séries dans deux saisons seulement.

C’est en tant que porte-parole de “J’aime mon dys” en cette Journée internationale du trouble de développement du langage (TDL) et en ce début de la Semaine québécoise du TDL que Steve Bégin espère faire connaître la réalité des personnes atteintes de dyslexie ou d’autres troubles du langage. “Certains parents demandent pourquoi un enfant a le droit d’utiliser un ordinateur et pourquoi il bénéficie de plus de temps que les autres. Je leur réponds que nous allons enlever les lunettes de leur enfant pour l’examen ! Ils me disent : ‘eh bien non, il ne verra rien’. C’est la même chose. Pourquoi votre enfant aurait-il le droit d’utiliser un outil et pas le mien ?”

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Les différents “dys” :

– Dyslexie : difficulté à comprendre les messages écrits et à exprimer sa pensée à l’écrit.
– Dyspraxie : difficulté à planifier et à reproduire un mouvement.
– Dyscalculie : trouble d’apprentissage des mathématiques.
– Dysgraphie : difficulté dans l’apprentissage de l’écriture.
– Dysorthographie : difficulté à reconnaître les mots dans leur ensemble et à lire les mots irréguliers comme monsieur, fils, femme, etc.

Source : campagne de sensibilisation “J’aime mon dys”
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