David Saint-Jacques et Objectif Terre : Une représentation spatiale pleine d’émotion

Ce n’est ni à cause d’un manque d’effort de Culture-Shawinigan, ni par manque d’intérêt de la part de la vedette si le moment a tardé. Cela est dû à des considérations terre-à-terre mais néanmoins complexes de conciliation entre l’agenda chargé de l’astronaute et celui de son ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne. Et afin de faire les choses dans les règles de l’art, nous avons également ajouté à la délégation la présidente de l’Agence spatiale du Canada, Lisa Campbell.

Avant la représentation, David Saint-Jacques, vêtu de sa combinaison bleue, a avoué ressentir une certaine fébrilité et une grande curiosité à l’égard de cette pièce dont il ne connaissait que le texte. “J’ai hâte de voir où en est rendu le spectacle aujourd’hui, quatre ans après avoir commencé à travailler dessus en compagnie de Bryan Perro. J’ai beaucoup aimé le texte, mais je suis vraiment curieux de voir ce que cela donne sur scène.”

“Mon expérience dans l’espace a été si extraordinaire que je tiens absolument à la partager, et je trouve merveilleux de le faire à travers un médium comme le théâtre.”

Au micro officiel, davantage préoccupé à offrir un message inspirant aux jeunes, l’astronaute les a encouragés à rêver. “Je préfère m’adresser aux jeunes, car ils sont notre avenir. Nous avons besoin d’eux. L’espace est une source de rêve pour tout le monde. Nous sommes tous sensibles à un beau lever de soleil. Il ne faut pas oublier que, en tant que Terriens, nous flottons dans l’espace sur notre propre vaisseau, magnifique mais fragile, et je pense que la génération montante en est consciente.”

David Saint-Jacques a pris plaisir à partager quelques moments avec le public présent, notamment avec les jeunes, comme Éloi Caron et son ami Keelan Mongrain, tous deux âgés de huit ans.

“L’espace est un endroit où l’on peut encore rêver d’un monde meilleur. Ce qui s’y passe fait partie de notre vie quotidienne grâce à ce que nous offrent les satellites, par exemple. En ces temps un peu tendus que nous connaissons sur la planète, l’espace reste un endroit où l’on continue de collaborer entre les peuples et où l’on peut espérer agir pour améliorer les choses.”

“Je suis très honoré d’être ici et je vous remercie beaucoup de votre accueil, mais je dois préciser que nous n’allons nulle part seuls. Je ne suis pas allé dans l’espace avec mes diplômes, mais parce que j’en ai rêvé étant jeune et que de nombreux adultes m’ont soutenu. Ensuite, arrivé à l’Agence spatiale canadienne, ce sont des milliers d’ingénieurs qui m’ont soutenu. On ne voit souvent que l’astronaute en première ligne, mais derrière lui, une énorme équipe travaille depuis des décennies pour accomplir des miracles. Nous pouvons tous être très fiers du secteur spatial canadien.”

En ce qui concerne l’objectif spécifique de sa visite, la pièce écrite par Bryan Perro et interprétée par Rémi-Pierre Paquin et Anne Trudel, l’homme de tous les défis a avoué une certaine appréhension avant d’assister à la représentation. “C’est intimidant”, a-t-il laissé entendre, avec un brin d’humour. “Ce fut une expérience extraordinaire de travailler dessus avec M. Perro. Le texte est un équilibre délicat entre l’histoire professionnelle et personnelle. J’avoue que je suis un peu anxieux.”

Le ton souvent humoristique choisi par Bryan Perro n’a pas déplu à l’homme de science. “Je ne me prends pas trop au sérieux, donc ça me convient.”

En ce qui concerne l’interprète Rémi-Pierre Paquin, avec qui il a partagé un repas avant le spectacle, il a jugé le choix judicieux. “Au dîner, je lui ai demandé de me choisir une bière que j’allais aimer, pour voir s’il me connaissait bien, et je peux affirmer que c’est le cas.”

Finalement, à la fin de la pièce, l’astronaute était visiblement conquis. “Je trouve ça très juste. C’est bien sûr romancé, car c’est du théâtre, mais ce qui est important, ce sont les émotions, les ambitions, les leçons, et tout cela est très juste. J’ai beaucoup aimé le rythme qui alterne entre des moments plus intenses et des moments plus légers avec de soudaines ruptures de ton. J’ai adoré ça.”

“Je suis content d’avoir rencontré en Rémi-Pierre Paquin le personnage qui évoque mon aventure dans l’esprit du public : il me ressemble. Sur le plan émotionnel, philosophique, je me suis reconnu. Tout ce qui fait référence à ma famille, à ma vie personnelle, mais aussi à la complicité entre les membres de l’équipage dans la station spatiale, cela m’a vraiment touché. Ce sont des choses dont j’ai brièvement parlé au fil des années, mais voir plusieurs de ces éléments réunis dans la pièce est très émouvant.”

“Tout cela a été fait avec justesse, respect et je suis content que cela ait été fait avec humour : cela fait du bien un peu de légèreté dans la vie. Et c’est vraiment très drôle par moments. Franchement, je suis fier de cette pièce.”

Bryan Perro semble avoir réussi à accomplir plusieurs choses en même temps, car la présidente de l’Agence spatiale canadienne, Lisa Campbell, a également été charmée par “Objectif Terre”. “C’était magnifique. Ce qui me plaît beaucoup, c’est que nous partageons ainsi l’histoire du programme spatial canadien. Ce sont des décennies d’efforts, d’investissements et d’expertise acquise. À ce stade de l’histoire, alors que nous retournons vers la Lune, nous sommes parmi les leaders mondiaux de l’exploration spatiale, avec d’énormes retombées positives ici, sur Terre.”

“La pièce touche le public, elle montre l’humanité derrière les exploits technologiques. Cela démontre qu’il faut quelqu’un de courageux pour se lancer dans cette aventure, mais soutenu par toute une équipe. Il est de notre rôle à l’agence de faire connaître tout cela, et quand on voit que cela peut être fait aussi bien avec une pièce de théâtre qui touche toute la famille, c’est vraiment extraordinaire.”

Après sa représentation estivale à Shawinigan le samedi 12 août, la pièce fera une pause avant de partir en tournée à travers le Québec pour une cinquantaine de représentations à partir de l’automne.
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