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“Dans les yeux d’Émilie” : l’hymne inattendu de la Coupe du monde de rugby 2023

“Dans les yeux d’Émilie” : l’hymne inattendu de la Coupe du monde de rugby 2023

De l’harmonica d’un sans-abri à la troisième mi-temps des matchs de rugby, la chanson “Dans les yeux d’Emilie” des années 1970 connaît une seconde jeunesse à l’occasion de la Coupe du monde 2023, et pas forcément auprès des supporters les plus âgés.

“Moi, j’avais le soleil… Jour et nuit… Dans les yeux d’Émilie…” Il n’y a plus de troisième mi-temps sans cet air entraînant. Les plus âgés reconnaîtront les paroles de la chanson “Dans les yeux d’Émilie” de Joe Dassin mais ce sont maintenant les plus jeunes qui s’époumonent sur cette musique à la fin des matchs de rugby. Un morceau déjà repris dans les stades de rugby et les férias depuis une dizaine d’années.

Ce tube des années 1970, qui a connu un grand succès à l’époque, est en train de devenir l’hymne non-officiel de la Coupe du monde 2023. On dirait qu’à chaque compétition internationale, le même refrain se répète. La Coupe du monde de football 1998 avait “Je survivrai” de Gloria Gaynor, “Libéré du désir” de Gala a été (re)popularisée lors de l’Euro 2016.

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Une bande du Sud-Ouest reprend le refrain de cette chanson. La fanfare y ajoute des “Oh, oh, ooooohh”, selon un article de Libération. Le morceau est repris lors des férias puis par des supporters dans les tribunes… d’une salle de basket-ball. La commune de Pomarez, d’où vient la fanfare, accueille chaque année la Coupe des Landes. Nombreux sont ceux qui viennent assister à la célèbre épreuve de basket amateur dans cette agglomération située entre Pau et Dax, explique L’Équipe. C’est lui qui va être à l’initiative pour choisir cette chanson comme hymne officiel de l’équipe de France de basket 2015, poursuit le journal sportif.

La fédération française invite même la fanfare de Pomarez dans les gradins pour animer un match du premier tour puis au stade Pierre-Mauroy, à Villeneuve-d’Ascq (Nord) pour les phases finales. Le morceau se retrouve ensuite un peu partout en France, du Carnaval de Dunkerque au mouvement des Gilets jaunes lors d’une opération au péage de l’autoroute de Pau, détaille Libération. La fanfare sort de son côté une reprise officielle, qui a été vue plus de 7 millions de fois sur YouTube.

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La chanson est aussi présente dans les stades du Top 14, le championnat de rugby français. Les férias de cet été et la Coupe du monde de rugby viennent donner un dernier coup d’accélérateur au tube. “Au début de l’été, on a été interpellé par les relevés de streaming qui montraient un emballement spectaculaire autour de cette chanson, notamment sur TikTok”, explique Christophe Langris, de Sony Music, au journal Sud-Ouest.

Sony Music décide alors de surfer sur ce tube et commande un remix avec une autre fanfare landaise, Lous Faïences. Le morceau sort le jour du match France-Nouvelle-Zélande, le 8 septembre. De leur côté, le collectif métissé sort lui aussi un clip sur YouTube reprenant le refrain “Dans les yeux d’Émilie”.

Le compositeur de l’original, Vivien Vallay, n’en revient toujours pas. Dans les colonnes du journal Le Parisien, il confie sa surprise et sa joie de voir ce tube repris par les plus jeunes : “Quand je vois les images dans les rues, dans les bars avec ces gens qui tapent sur le zinc… Susciter le bonheur, c’est assez indescriptible comme sentiment.” Vivien Valley raconte au quotidien que la mélodie lui a été inspirée par un mendiant sur le parking d’un centre commercial des Yvelines qui “soufflait dans son harmonica” : “Il avait les yeux fermés. Avec les yeux fermés, tout est possible. Je me suis dit qu’il se voyait peut-être en train de diriger un orchestre symphonique, peut-être à Varsovie.”

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Joe Dassin utilisera par la suite la mélodie pour chanter les paroles, écrites par Pierre Delanoë et Claude Lemesle. Le fils de Joe Dassin, Julien Dassin, se dit “fier et bluffé de voir que ce titre marque encore les gens tant d’années après” mais ne révèle pas qui est la fameuse Émilie. Son prénom risque de résonner encore longtemps, la chanson est devenue un incontournable des troisièmes mi-temps au même titre que la “Lolita maladroite” ou la “Peña Baiona”.
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