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dans l’enfer des quartiers gangrénés par le trafic de drogue

dans l’enfer des quartiers gangrénés par le trafic de drogue

Les trafics de drogues empoisonnent le quotidien des habitants de Nîmes. Il y a une semaine, onze instituteurs ont décidé de se mettre en arrêt maladie après une fusillade près de leur école. Quatre morts, dix-sept blessés et l’équivalent de 3 millions d’euros d’armes et de stupéfiants ont été saisis par les autorités, tout ça rien que pour l’année 2023.

Il est 16h30, et devant le portail de l’école, quatre policiers surveillent la sortie des classes. Pas de quoi rassurer la dizaine de parents qui attendent leurs enfants. Mohamed, papa, repère une banderole fraîchement installée devant la grille : “SOS, quartier en détresse. On était tranquille. Mais là, à partir de 18h, il ne faut pas traîner dans le quartier. Les gamins maintenant, ils savent tout, ils savent que c’était des balles réelles”.

“Quand ça a tiré, j’ai eu très peur. J’étais dans l’école. Ça faisait ‘pan pan’. [Je pensais que c’était] des balles perdues“, confie une élève. Marion et Carole font partie des enseignants en arrêt maladie. Ras-le-bol des feux d’artifice, des cris, marre aussi de retrouver des cartouches dans la cour.

“Les quatre rues autour de l’école peuvent être traversées par des trafiquants et la police qui leur court après”, confie l’une d’elles. L’autre affirme : “Je vais partir de cette école, je refuse de me dire que des enfants de la République doivent être habitués à ça”.

Vivre ça, c’est limite pire qu’une guerre

Une habitante qui a déménagé

Pas question de s’habituer au bruit des balles, c’est aussi ce que pense Sarah, une maman qui a déménagé. Elle habitait à deux pas du point de deal. Elle a refusé de réaliser l’interview dehors “pas peur des représailles”. “Ça peut tirer, les balles peuvent rentrer, ils sont limites plus armés que la police. Le matin, acheter sa baguette, c’est plus possible. Par exemple l’année dernière, à 11h du matin, je sortais de la pharmacie, ça tirait de partout, il y en avait qui s’allongeaient par terre, d’autres qui rentraient dans la pharmacie… Vivre ça, c’est limite pire qu’une guerre“.

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Conséquence : des rues désertes, des commerçants qui tirent la langue en face de guetteurs qui se remplissent les poches... Samir, gérant d’un commerce de vente alimentaire : “Les gens ont la crainte de venir dans le quartier. Je vais envisager d’ici un trimestre d’investir pour organiser des livraisons à domicile. C’est le seul moyen pour que je puisse me redresser. Le chiffre d’affaires commence à être dégressif, je suis quasiment à -50%”.

Xavier de Bonneville, secrétaire adjoint d’Alliance police nationale dans le Gard, montre sur une carte les principaux quartiers concernés : “Le chemin des Bats d’Avignon, c’est au nord de Nîmes, et vous avez le quartier de Pissevin qui est à la ZUP sud. Vous avez une guerre de territoiresce sont parfois des trafiquants de Marseille qui envoient des gens d’autres horizons pour effectuer des règlements de compte et récupérer le marché”.

Il illustre : “La dernière interpellation, les individus étaient originaires de Marseille. Nîmes est a priori une plaque tournante à mi-chemin entre l’Espagne et l’Italie, avec une topographie qui se prête au jeu des trafiquants et des guetteurs : des allées assez étroites, des terrasses qui permettent des échappatoires plus faciles. Entre les fusillades et les personnes interpellées en possession d’arme de guerre, c’est toutes les semaines”.

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Comment sécuriser ces quartiers ?

Plusieurs pistes sont étudiées par les enquêteurs. Celle de cartels comme la DZ mafia, gang de dealers marseillais en quête de territoire, autre hypothèse, celle de tueurs à gages marseillais embauchés par des trafiquants de Nîmes pour rendre des comptes à des dealeurs locaux. Alors pour sécuriser les 9.000 habitants du Chemin-bas et de Pissevin, 20 policiers municipaux patrouillent jour et nuit dans les quartierscar il faut bien combler le manque de caméras.

Richard Schieven, adjoint à la sécurité publique, explique : “Sur ces quartiers-là, on a beaucoup de caméras qui ont été dégradées pendant les émeutes. Actuellement sur certains points, on est un petit peu aveugle, mais bon c’est la présence humaine, des policiers, qui nous donnent des indications. On va attendre qu’il y ait une reconstruction urbaine pour sécuriser les caméras qu’on veut mettre en place. On ne va pas installer des caméras où elles ont déjà été dégradées, parce que ça coûte relativement cher.”

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Il y a un peu plus d’un mois, les 60 policiers qui étaient venus en renfort dans le quartier Pissevin ont levé le camp. Pour l’instant, les autorités n’ont pas prévu de les redéployer à Nîmes.

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2024-03-05 13:12:00
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