Croissance exponentielle des investissements au Moyen-Orient au cours des 10 prochaines années
Les économies se sont lentement redressées malgré l’impact des pandémies, mais les confinements stricts en Chine suite au retour du COVID-19, la persistance d’une inflation élevée et le conflit en Ukraine ont eu une influence négative sur les PIB mondiaux plus que prévu, l’Organisation de coopération et de développement économiques publiant prévisions de croissance annuelle mondiale de 2,2 %.
Certains PIB, comme celui du Royaume-Uni, devraient au mieux s’aplatir. L’Allemagne et la Russie, sans surprise, sont négatives. Cependant, le Moyen-Orient, l’Inde, la Chine et l’Indonésie affichent une croissance raisonnable. Selon l’OCDE, l’Arabie saoudite devrait augmenter son PIB de 6 %.
Anthony Scaramucci, ancien de Goldman Sachs et brièvement directeur des communications sous l’administration Trump, partage cette vision positive de la reprise à l’Est. Dans une interview avec “Frankly Speaking” d’Arab News, il voit cela comme une période positive pour le Moyen-Orient. Son évaluation est que même si la situation macro-économique s’est ralentie, l’enthousiasme pour l’investissement, en particulier de la part des investisseurs américains au Moyen-Orient, est de courte durée et au cours des 10 à 15 prochaines années, il continuera d’y avoir une croissance exponentielle de l’investissement mondial dans la région. En parlant des Émirats arabes unis, il a déclaré que c’était “un important carrefour de capitaux et un épicentre de l’innovation”.
Scaramucci a souligné la hausse rapide des taux de la Réserve fédérale américaine de 500 points de base sur 21 mois, qui, selon le président de la Fed, se terminera à 5,1 % d’ici décembre, pour tomber à 3,1 % d’ici 2025. En plus de cela, l’incertitude a rendu les investisseurs prudents. Cependant, ils sont prêts à investir car ils voient des rendements sûrs, donc un rendement de 3,5 à 4,5 % sans risque est favorable à un risque d’effondrement de l’investissement. Mais cela s’est traduit par des investissements plus petits et proches de chez soi. Cependant, avec le prix plus élevé du pétrole pendant le conflit actuel et avec les innovations proactives que le CCG prend alors que le reste du monde se redresse financièrement, le Moyen-Orient est susceptible de sortir de cette situation en position de force et d’être mûr pour l’investissement.
En devenant à la fois un centre d’affaires et un pôle touristique moderne et avancé, situé au centre entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique, le Moyen-Orient pourrait bien supporter ce ralentissement économique.
Dr. Bashayer Al Majed
Scaramucci connaît évidemment bien le Moyen-Orient et les stratégies de chaque pays pour construire et réformer leurs économies. En plus de parler des réformes juridiques positives, tant sociales qu’environnementales, il a parlé avec beaucoup d’intérêt et d’affirmation du nouvel accent mis sur le tourisme et de la mise en valeur de la merveilleuse histoire culturelle de l’Arabie saoudite et du Moyen-Orient. L’Arabie saoudite investit beaucoup dans la restauration de son art, de sa culture et de son histoire – en 2019, le Royaume a engagé 25 millions de dollars à l’UNESCO pour obtenir le statut de site du patrimoine mondial et contribuer aux objectifs de durabilité de l’ONU. Cela fait partie d’une initiative générale de l’ONU au sein du G20 pour encourager « des sociétés et des économies plus durables » à rétablir le tourisme après la pandémie. Scaramucci voit comment le Moyen-Orient s’ouvre au monde et voit également la valeur de programmes tels que Shareek, qui a été activé au début de ce mois, par lequel le gouvernement soutient activement le secteur privé pour aider l’innovation et l’investissement comme un coup de pouce à l’économie et encourager la diversification économique.
L’idée de Scaramucci était que les meilleurs gouvernements mettent en œuvre un modèle simple : une faible fiscalité, une stratégie efficace pour permettre l’entreprise privée, encourager l’investissement et l’innovation, et respecter et faire respecter la loi. Cela offre un environnement sûr aux investisseurs étrangers dans lequel leurs investissements sont à la fois encouragés et protégés.
En ce qui concerne les tensions entre les États-Unis et le CCG, il a rappelé à l’auditoire que les gouvernements doivent mettre de côté ce sens récemment acquis du « tribalisme » et de la pensée polarisée. Nos pays ont en effet beaucoup à partager et à gagner les uns des autres. Au cours des plus de 80 dernières années, nous avons travaillé ensemble, assurant la liaison dans les domaines du renseignement, de l’économie et de la défense. À long terme, nous prospérons mieux dans un “esprit de coopération (et sommes) plus prospères ensemble”.
Le Moyen-Orient a de fortes chances de se construire et de se développer grâce aux investissements internationaux. En devenant à la fois un pôle d’affaires et un pôle touristique moderne et avancé, situé au centre entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique, il pourrait bien supporter ce ralentissement économique.
• Le Dr Bashayer Al-Majed est professeur de droit à l’Université du Koweït et chercheur invité à Oxford.
Twitter: @BashayerAlMajed
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