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Critique du film “Bâtiment 5” de Ladj Ly, réalisateur des “Misérables”

Critique du film “Bâtiment 5” de Ladj Ly, réalisateur des “Misérables”

L’AVIS DU « MONDE » – POURQUOI PAS

En 2019, Les Misérables sélectionné en compétition officielle, avait secoué le Festival de Cannes, d’où il était reparti avec le Prix du jury. Sorti dans les salles en novembre de la même année, le premier long-métrage de Ladj Ly totalisera deux millions d’entrées et affichera en 2020 quatre Césars, dont celui du meilleur film. Après un tel accueil, on attendait forcément le retour du réalisateur au cinéma.

La critique : Article réservé à nos abonnés Avec « Les Misérables », Ladj Ly guette l’étincelle dans la banlieue

Quatre ans plus tard, Bâtiment 5, deuxième volet d’une trilogie annoncée, s’inscrit dans la continuité et prolonge, avec moins de puissance, la démarche lancée précédemment : cartographier les cités populaires de banlieue, ces territoires oubliés de la République que connaît bien le réalisateur pour avoir grandi dans l’une d’elles. A Montfermeil (Seine-Saint-Denis), précisément, qu’il s’est appliqué à observer, dès l’adolescence, à travers l’objectif d’une caméra toujours à portée de main.

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La matière, compacte, dense, complexe, qu’il a accumulée avait nourri Les Misérables film brûlant, explosif, mené sous tension dans le quartier des Bosquets.

Ladj Ly choisit cette fois d’élargir le cadre en situant Bâtiment 5 à Montvilliers, ville imaginaire susceptible de représenter toutes celles, bien réelles, qui, en France et ailleurs, demeurent confrontées, par abandon, aux mêmes problèmes : chômage, habitat insalubre, défaillance des services sociaux, insécurité, débrouilles et trafics, désespérance et colère des habitants. Cette approche en hauteur, globalisante, livre une vue panoramique qui a pour limite et défaut de survoler les nombreux éléments qui la composent. A commencer par les personnages, qui se voient réduits à la fonction et au profil qui leur sont assignés au départ.

Vague de poussière

Le maire, Pierre Forges (Alexis Manenti), pédiatre parachuté à la tête de la ville, qui se sent rapidement dépassé par une réalité qui lui est étrangère ; le premier adjoint à la mairie, Roger Roche (Steve Tientcheu), qui, malgré sa bonne volonté, sa connaissance des lieux et de la population, ne résiste pas toujours aux sirènes de la corruption ; la jeune militante Haby (Anta Diaw), qui, très impliquée dans la vie associative, décidera d’entrer en politique ; Blaz, le copain goguenard et désabusé (Aristote Luyindula) ; le sage de la cité, Bakari (Bass Dhem)…

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Chacun tient son rôle, dans un scénario qui s’achemine, en une succession d’épisodes plus ou moins étirés et parfois attendus, vers son inéluctable déflagration. Le film, qui se tient sur les rails d’un tracé connu, révèle un paysage hélas familier. Autant que le point de vue mal affirmé, qui, à trop vouloir donner la parole à tous, montrer à parité chacune des forces en présence, finit par les neutraliser.

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