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Critique: Beau et tentaculaire “C’est comme ça que vous gérez les adultes” à Kulturhuset

Critique: Beau et tentaculaire “C’est comme ça que vous gérez les adultes” à Kulturhuset

Un tapis de gym épais forme une base instable pour la chaise et la table où une mère s’assoit et dort. Nous sommes dans une salle investie par les enfants, où griffonnages, dessins et empreintes de mains recouvrent les meubles et les murs jusqu’aux sièges du public. Ici, les adultes et leur comportement sont à la fois à s’émerveiller et à essayer de rationaliser. Parce que comment s’occuper de quelqu’un qui dort pendant la journée, qu’on ne peut pas joindre, qui boit trop d’alcool ou qui t’ignore au profit du temps privé ?

Renverser les perspectives et affirmer que ce sont en fait les adultes qui composent les personnes chantées qui vivent dans un pays étranger, est un point de départ reconnaissant pour la créativité. Le Kulturhuset Stadsteatern Skärholmen a demandé à plusieurs auteurs, de Sara Gordan à Benjamin Zahari, d’interpréter le thème “Comment traitez-vous les adultes” et dix des contributions constituent la base de la performance. Il va sans dire qu’il sera éparpillé et que certains textes passeront par-dessus la tête du public.


Photo: José Figueroa

La réalisatrice Maja Salomonsson fait toujours raison de laisser le style anarchiste et le mélange des genres caractériser la mise en scène. Elle laisse libre cours à l’ensemble interplay de prendre possession de la pièce et de foncer entre les paroles. André Nilsson, Othman Othman, Maria Sundbom et Yasmine Seifi assument la tâche avec un enjouement sauvage et sautent dans et hors des rôles, épaulant les personnages adultes désespérés avec une douce ironie et des expressions pointues. Ici, la solidarité avec l’enfant est un point de départ constant.

Mais même si cela fait peur en soi avec des adultes coincés en eux-mêmes et dans leur angoisse, cela ne devient sérieux et réel que dans la mise en scène de l’apport textuel de Christina Ouzounidi. Dans des images poétiques d’une nature en feu mêlées d’exhortations pédagogiques détachées, elle donne des mots à l’urgence d’être enfant et de prendre conscience de ce que les adultes refusent de voir. Au Kulturhuset Stadsteatern Skärholmen, le texte atteint une dimension presque sacrée où la voix enchanteresse de Maria Sundbom s’accompagne d’une mise en scène mise en mouvement. C’est aussi beau que terrifiant.

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