Covid-19 : La rentrée scolaire marque une hausse des contaminations et l’apparition de nouveaux variants

Les années passent et il persiste. Il revient même à notre attention plus vivement. Après un été relativement calme en ce qui concerne le Covid-19, les infections sont en hausse à la rentrée scolaire. Derrière cette vague estivale se trouve un responsable : EG.5.1. Parfois surnommé Eris, ce variant est un descendant de XBB (de la grande famille Omicron) et ne présente pas un nombre élevé de mutations. Les réponses floues, les omissions et les contre-vérités… le silence intriguant du ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, sur la gestion du Covid.

“Nous ne voyons aucun signe de gravité particulière avec EG.5.1, rassure Antoine Flahault, épidémiologiste, médecin et directeur de l’Institut de Santé globale à Genève. Et comme c’est le cas à chaque nouvelle vague de Covid et avec chaque nouveau variant, il est très difficile de prévoir l’ampleur et la gravité. Cependant, nous pouvons observer les expériences des autres pays, notamment ceux qui ont conservé un minimum d’outils de surveillance sanitaire. C’est le cas des Britanniques et des Nord-Américains, chez qui il semble y avoir une stabilisation à la fin août, ressemblant au pic épidémique d’une vague estivale de modérée ampleur et sans gravité particulière”.

“Il y a une probabilité non négligeable que ce variant provoque une forte vague dans les prochains mois”, ajoute-t-il. “Ce qui reste à confirmer dans les semaines à venir est si la Belgique, qui voit ses indicateurs augmenter depuis trois semaines, suivra la même tendance et verra bientôt son pic. Il est en effet difficile de quantifier l’évolution de la maladie, étant donné qu’il y a très peu de tests et qu’il n’y a pas de baromètre officiel de surveillance. Actuellement, nous savons que la concentration augmente dans les eaux usées de Louvain et les premiers résultats de séquençage montrent la présence des variants XBB”.

Un nouveau variant hautement muté et étroitement surveillé

Si nous ne constatons aucun signe de gravité particulière avec EG.5.1, un sous-variant peut souvent en cacher un autre dans la grande famille Omicron. “BA.2.286”: Qu’est-ce que ce nouveau variant du Covid détecté dans quatre pays et qui est étroitement surveillé par l’OMS et les États-Unis ?

En effet, BA.2.286 a été identifié chez quelques patients au Danemark, en Israël, aux États-Unis et au Royaume-Uni, ainsi que dans les eaux usées de plusieurs pays, dont la Suisse, mais pas encore en Belgique. L’OMS et les autorités sanitaires américaines ont annoncé qu’elles le surveillaient de près.

“Nous supposons qu’il est déjà présent même s’il n’a pas encore été observé ici”, indique le virologue Steven Van Gucht. “Chez nous, le nombre de cas continue d’augmenter selon l’analyse des eaux usées, et nous observons une soupe de variants avec plusieurs souches, ce qui rend difficile de s’y retrouver. Même si une stabilisation semble se produire, nous pouvons imaginer que cela soit temporaire car la rentrée scolaire provoquera certainement une nouvelle dynamique”.

Ce variant BA.2.286 a été rapidement classé comme un “variant d’intérêt” par l’OMS en raison de son grand nombre de mutations (plus de trente) sur son génome, codant pour la protéine Spike, une région stratégique du virus qui lui permet de contaminer nos cellules. “Le fait qu’il soit hautement muté ne signifie pas qu’il soit plus transmissible, mais il faut suivre la réaction du système immunitaire, notamment avec les vaccins actuels. Pour le moment, il reste sporadique, mais nous devons le surveiller”, ajoute-t-il.

Il faudra envisager de porter un masque en salle d’attente avec une hygiène respiratoire stricte

Ce variant BA.2.286 a été rapidement classé comme un “variant d’intérêt” par l’OMS en raison de son grand nombre de mutations (plus de trente) sur son génome, codant pour la protéine Spike, une région stratégique du virus qui lui permet de contaminer nos cellules.

Covid : comment expliquer les différences immunitaires ? Pour le moment, nous ne connaissons pas sa transmissibilité ni sa virulence. Nous ne savons même pas s’il se propagera comme son ascendant BA.2 l’a fait ou comme d’autres sous-variants au cours des derniers mois.

“Il s’agit donc d’une souche sous haute surveillance, mais à un stade très précoce de son émergence. Le premier cas d’infection par BA.2.286 a été signalé en Israël le 13 août dernier seulement. Cependant, il existe une probabilité non négligeable que ce variant provoque une forte vague dans le monde ces prochains mois”, explique Antoine Flahault. “Le monde a voulu tourner rapidement la page de cette pandémie qui a mobilisé de nombreuses énergies et politiques publiques pendant près de trois ans. En capitalisant sur une forte couverture vaccinale et une bonne immunité de la population contre les formes graves, les hospitalisations et les décès, l’Europe a baissé la garde en matière de surveillance sanitaire, effectuant beaucoup moins de tests et dans certains pays, comme la Belgique”.

“Si nous avons réussi à vacciner contre le Covid, nous pouvons le faire contre la grippe” : les pharmaciens répondent aux préoccupations des médecins et souhaitent rassurer

Une campagne de vaccination dès fin septembre

Chez nous, la surveillance des eaux usées reste le dernier outil de surveillance et de suivi de la circulation du Covid-19.

En baissant la garde, les conséquences sont nombreuses. Tout d’abord, il est difficile d’évaluer la situation sanitaire actuelle, de comparer les vagues et de piloter la politique sanitaire des autorités, par exemple en ce qui concerne l’obligation de porter des masques ou les rappels vaccinaux.

Sans informations fiables et précises, il est en effet difficile de mettre en place de telles mesures et de les justifier auprès de l’opinion publique. Il convient cependant de rappeler qu’en Belgique, la pression sur les soins de santé reste stable, tant pour les hospitalisations que pour les soins intensifs, et qu’un nombre limité d’hospitalisations sont actuellement enregistrées en gériatrie et en pédiatrie. La plupart des patients sont des jeunes adultes présentant des symptômes du virus en ambulatoire.

Au cours des prochains mois, le Groupe de gestion des risques (RMG) prévoit de nouvelles vagues d’infections au Covid-19. Pour y faire face, de nouvelles campagnes de vaccination sont prévues par les régions dès le début de l’automne. Le vaccin adapté à la variante Omicron XBB.1.5 devrait être disponible à partir de mi-septembre, après approbation par l’Agence européenne des médicaments.

Une triple épidémie à venir ?

“Selon les dernières prédictions des modèles fournis par les universités de Hasselt et d’Anvers, nous pouvons nous attendre à une vague plus importante en novembre, une augmentation qui devrait cependant rester gérable”, déclare Steven Van Gucht. “C’est pourquoi nous prévoyons de lancer la campagne de vaccination dès la fin du mois de septembre, notamment
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2023-09-03 19:03:00