L’embrouille à 1 heure du matin aux Chardonnerettes a donné lieu à une course-poursuite à toute allure dans Sarcelles. Les victimes ont essuyé plusieurs tamponnages et ont trouvé refuge près du commissariat… Le conducteur qui s‘était lancé à leurs trousses a ainsi été interpellé. Il a été condamné en comparution immédiate ce mardi 2 mai à six mois de prison par le tribunal, qui a également révoqué le sursis de six mois d’une précédente peine. Une peine aménageable, notamment avec un bracelet électronique.
Merwan, 30 ans, sorti de prison l’an dernier, ne devait plus se trouver à Sarcelles, interdit de séjour par décision de justice. Dans la nuit de vendredi à samedi, il traîne pourtant avec un copain dans une Twingo stationnée aux « Chardos ». Il voit arriver un homme et une femme en Audi A3. L’homme descend, vient à sa rencontre. Il est à la recherche de sa copine. Selon lui, les deux occupants de la Twingo lui demandent du feu puis deviennent insistants pour savoir ce qu’il vient faire dans la cité. La question revient plusieurs fois, le ton monte. Un autre jeune intervient : « Casse-toi, ils sont armés », indique-t-il au conducteur de l’Audi.
Jusqu’à 150 km/h en pleine ville
Celui-ci, qui est éducateur et assure ne pas être venu pour acheter des stupéfiants, se décide à filer. Il reprend le volant, aussitôt suivi par la Twingo qui le prend en chasse en lui faisant signe de s’arrêter. Le conducteur prend peur et accélère, suivi comme son ombre par la Twingo, passant devant la sous-préfecture, le stade, à toute vitesse… Selon la victime, qui estime avoir roulé jusqu’à 150 km/h, la Twingo le percute à trois reprises par l’arrière, une quatrième fois en se portant sur sa droite et en donnant un coup de volant. La passagère de l’Audi A3 alerte la police par téléphone et le conducteur a l’idée de s’arrêter avenue du 8-Mai-1945, près du commissariat.
Presque simultanément, les fonctionnaires arrivent pour interpeller Merwan et son passager qui commencent à s’en prendre aux victimes. « Ils me semblaient dans un état second, Ils étaient vraiment agressifs. J’ignore pourquoi ils s’en sont pris à moi », a indiqué l’éducateur. L’examen de l’A3 a révélé des chocs cependant peu importants. Les policiers ont constaté l’ébriété du mis en cause qui a refusé le contrôle d’alcoolémie. Son passager n’a pas été poursuivi.
Dix-sept condamnations à son casier judiciaire
« C’est lui qui est venu vers moi et qui s’est énervé, assure à l’audience Merwan. Il croyait que je savais où était sa compagne. Il a pissé sur ma voiture et ça, je n’ai pas aimé ! Il m’a insulté et dans l’énervement, c’est vrai… » Il ne termine pas sa phrase mais reconnaît ne pas avoir eu un comportement normal: « Je voulais m’expliquer avec lui. »
Il compte dix-sept condamnations à son casier judiciaire, dont une dernière pour trafic de stupéfiants en récidive qui lui a valu une condamnation à trois ans dont un an et huit mois avec sursis et une interdiction de séjour à Sarcelles, où il vit malgré tout chez sa mère. « Je ne suis plus dans les stups », affirme-t-il, ajoutant : « Si je l’avais vraiment percutée, la voiture se serait retournée ! » La procureure a noté « un comportement parfaitement irresponsable ». « Vous êtes sur le fil du rasoir. Si une journée de plus de prison est prononcée par une juridiction, vous repartirez en détention », avertit le président Billiet en prononçant la décision du tribunal. Il lui précise qu’il lui reste encore dix mois de prison dont le sursis peut être révoqué en cas de nouvelle infraction.
2023-05-03 07:50:00
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