Controverse autour des inscriptions en première secondaire

Le but principal de ce classement est de déterminer quelles écoles peuvent recevoir un budget supplémentaire pour offrir un encadrement différencié visant à garantir à chaque élève des chances égales d’émancipation sociale dans un environnement pédagogique de qualité. Mais ce n’est pas tout. Depuis cette année, l’Indice socioéconomique (ISE) des écoles est également pris en compte lors des inscriptions en première année secondaire. Les écoles les moins bien classées passent avant les mieux classées.

Quels sont les résultats de l’encadrement différencié? Pendant la dernière procédure, un groupe de parents du nord-ouest de Bruxelles (regroupés sous le nom de Collectif enfants non-admis) avait déjà dénoncé les abus de ce changement. Leurs enfants, scolarisés à l’époque en 6e primaire dans des écoles avec un ISE plutôt élevé, se sont retrouvés exclus des écoles secondaires complètes, même si celles-ci étaient très proches de chez eux, en raison de ce critère défavorable.

Annulation et suspension en urgence extrême En attendant les prochaines inscriptions (qui débuteront le 29 janvier), ceux qui y participeront prennent les devants. Profitant de la publication des nouveaux indices des établissements dans le Moniteur, une mère qui se sent lésée par la nouvelle règle a introduit un recours auprès du Conseil d’État pour demander l’annulation et la suspension en urgence extrême de l’arrêté correspondant. Une audience la confrontera bientôt au gouvernement francophone.

Inscriptions en première secondaire : des parents en colère Sandra Michiels est en colère. “Aujourd’hui, mon fils est en 6e primaire dans une école avec le plus haut indice socioéconomique : il est complètement lésé pour la suite de son parcours.” Elle remet également en question la pertinence de ces ISE. “Tout d’abord, ces calculs ne tiennent pas compte de nombreux paramètres”, explique-t-elle.

Deux problèmes : le calcul de l’indice et son utilisation Comment l’ISE d’un établissement est-il calculé? Il repose sur plusieurs variables caractérisant les ménages des élèves (revenu moyen par habitant, niveau de scolarité le plus élevé du ménage, taux de chômage, taux d’activité et taux d’obtention d’une aide sociale, part des ouvriers, des personnes ayant un emploi dans les ménages ou dans le secteur tertiaire). Les données sont collectées par famille sur plusieurs années, puis une moyenne est calculée, identique pour tous les élèves de l’école. Deux aspects posent problème à la mère : le calcul de l’indice et son utilisation.

“Le fait qu’il y ait un ou deux parents n’est pas pris en compte”, souligne par exemple Sandra. “De plus, seul le diplôme le plus élevé est pris en compte dans le calcul, excluant tout diplôme obtenu à l’étranger.” En résumé : “L’indice socioéconomique de l’école de mon fils ne reflète pas du tout notre situation”. Dans des zones économiquement tendues, où les places en école secondaire sont rares en première année, tous les élèves ne correspondant pas à l’indice de leur école se trouvent discriminés.

“Deuxième remarque : cet indice composite est discriminatoire car il se veut individuel, alors qu’il repose sur un classement général de l’établissement”, a l’intention d’argumenter Sandra devant le Conseil d’État.