2023-12-30 14:31:36
La France n’acceptera plus de nouveaux imams « détachés », c’est-à-dire ceux envoyés par d’autres pays, à partir du 1er janvier, a déclaré vendredi (29) le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dans une lettre aux pays concernés par le sujet. . Après le 1er avril 2024, les imams détachés encore présents sur le territoire ne pourront plus rester dans le pays « en vertu de ce statut », ajoute le texte.
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Début 2020, le président français Emmanuel Macron a annoncé sa volonté de mettre fin à l’accueil d’environ 300 imams envoyés par différents pays (Algérie, Turquie, Maroc, etc.), et d’augmenter dans le même temps le nombre d’imams formés en France. . «Nous travaillons à mettre fin aux imams détachés en 2024», révélait alors le ministre de l’Intérieur de l’époque, Christophe Castaner.
Rappelant ce « préavis » de trois ans, pour laisser le temps aux mosquées et aux Etats de s’organiser, Gérald Darmanin a insisté sur le délai : la décision « sera effectivement applicable à partir du 1er janvier 2024 ». Cela signifie concrètement qu’à partir de cette date, la France « n’acceptera plus de nouveaux imams détachés ».
Quant à ceux déjà présents sur le territoire français, ils devront changer de statut : à partir du 1er avril, un « cadre spécifique » sera créé pour permettre aux associations qui gèrent des lieux de culte de recruter des imams et de prendre en charge leur paiement.
Le but de la mesure n’est pas d’empêcher les imams étrangers de prêcher en France, mais de garantir qu’aucun d’entre eux ne soit rémunéré par un État étranger dont ils sont fonctionnaires ou agents publics.
Ramadan
En revanche, la venue des « imams du Ramadan », un groupe d’environ 300 chanteurs et récitants qui se rendent en France pendant le mois sacré des musulmans, « n’est pas remise en cause », selon le communiqué.
Parallèlement, l’accent est mis sur la nécessité qu’une « proportion croissante » d’imams exerçant des fonctions sur le territoire soient, « au moins partiellement, formés en France ». Cela nécessite de développer la formation et l’État se veut « attentif » pour qu’une offre « respectueuse des lois et principes de la République française » soit rapidement élargie.
Outre la formation religieuse, la mesure consiste également à soutenir l’accès des imams à des formations universitaires, comme celles lancées en 2023 par l’Institut français d’islamologie par exemple.
Déterminé à lutter contre le « séparatisme islamique », Macron a annoncé en février 2020 une série de mesures contre les « influences étrangères » sur l’islam en France, allant du déploiement d’imams au financement de mosquées.
Union des Mosquées de France
Interrogé, Mohammed Moussaoui, président de l’Union des mosquées de France (UMF), affirme ne plus être concerné depuis 2021 par la mesure annoncée par Darmanin. Selon lui, les 27 imams marocains déployés ont été embauchés par les associations UMF et ne reçoivent plus de financement de Rabat.
Le nombre d’imams déployés par l’Algérie est estimé à 120. Pour mieux organiser le culte musulman, un Forum de l’islam en France (Forif) a également été lancé en février 2022, avec des participants qui devraient mieux représenter la deuxième religion du pays. Mais cette instance peine à s’imposer dans le paysage fragmenté de l’islam en France.
(Avec informations de l’AFP)
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