Conférence à Auschwitz sur la commémoration numérique de l’Holocauste

Comment les mémoriaux de l’Holocauste peuvent-ils fonctionner avec les techniques de visualisation numérique ? Une conférence au Musée national d’Auschwitz-Birkenau aborde des problèmes éthiques et pratiques.

Pinchas Gutter est un survivant de l’Holocauste. Il sourit prudemment et penche la tête. Il vous invite à lui poser une question. « Comment était-ce à l’époque à Theresienstadt ? », explique Pinchas. « Pourquoi faites-vous un reportage sur votre vie ? » Pinchas veut éclairer et promouvoir la tolérance. « Et si vous n’êtes plus en vie ? » Pinchas dit : « Je ne peux pas répondre à cette question, posez-m’en une autre. » Pinchas est patient, mais son répertoire de réponses est limité. Car ce n’est pas le vrai Pinchas Gutter qui répond ici, mais un avatar numérique du nonagénaire. La Fondation USC Shoah forme ses algorithmes afin que, dans un avenir proche, les Pinchas virtuels soient en mesure de répondre automatiquement à toutes les questions des générations futures et, en tant qu’hologramme tridimensionnel, comblent également spatialement le vide laissé par les témoins contemporains de l’Holocauste.

Pendant longtemps, les témoins contemporains ont été les médiateurs les plus efficaces dans les mémoriaux des camps de concentration. Depuis la disparition de la plupart d’entre eux, les institutions recherchent de nouvelles approches et les trouvent de plus en plus dans les technologies numériques. Ils sont soutenus par des institutions comme l’USC Shoah Foundation créée par Steven Spielberg, qui réalise depuis 1994 des entretiens vidéo avec les derniers témoins contemporains comme Pinchas Gutter. Plus de 50 000 d’entre eux sont disponibles sur une plateforme au nom aux consonances Big Tech “iWitness”.