L’alcoolisme et la dipsomanie sont deux termes souvent utilisés dans le contexte des comportements addictifs liés à la consommation d’alcool. Cependant, ces deux troubles ne sont pas tout à fait identiques, et comprendre leurs distinctions est essentiel pour une prise en charge adéquate. Voici tout ce que vous devez savoir sur la différence entre l’alcoolisme et la dipsomanie.
Avant de nous intéresser aux spécificités de la dipsomanie et de l’alcoolisme, il est important de comprendre l’ampleur du problème de la consommation d’alcool en France. Selon les chiffres de Santé publique France publiés en 2020, la France reste l’un des pays les plus consommateurs d’alcool au monde (6e place sur les 34 pays de l’OCDE). Les Français consommeraient en moyenne 11,7 litres par an et par personne de 15 ans et plus. En 2017, 23,6% des personnes de 18 à 75 ans dépassaient les repères de consommation (1). La consommation d’alcool en France demeure un enjeu de santé publique majeur, causant 49 000 décès par an en 2023 selon le ministère de la Santé. L’alcool est également responsable de 7% des maladies et décès prématurés en Europe (2).
C’est quoi la dipsomanie ? Définition, causes et symptômes
La dipsomanie est un trouble psychiatrique rare caractérisé par des épisodes de consommation massive d’alcool (on parle de dipsomanie épisodique). Les personnes atteintes de dipsomanie vivent des périodes d’abstinence suivies de crises au cours desquelles elles ressentent un besoin maladif, une envie irrépressible de boire de manière excessive, en grande quantité. Le terme de “binge drinking” est souvent employé pour désigner ces crises. Ce trouble peut entraîner une perte de contrôle totale sur la consommation d’alcool souvent accompagnée d’une lutte anxieuse sans pouvoir se restreindre. La dipsomanie peut conduire à long terme à des dommages importants sur la santé, y compris à des problèmes hépatiques tels que la cirrhose du foie.
À partir de quand une personne est considérée comme alcoolique ?
Contrairement à la dipsomanie, l’alcoolisme fait référence à une addiction chronique à l’alcool. Le diagnostic de l’alcoolisme repose en effet sur des manifestations liées à la dépendance tandis que la dipsomanie se caractérise spécifiquement par des périodes de crise. Le ministère de la Santé recommande un maximum de deux verres d’alcool par jour et pas tous les jours. Les spécialistes s’accordent donc à dire qu’au-delà de 21 verres par semaine pour un homme et plus de 14 verres par semaine pour une femme, le risque de dépendance à l’alcool est élevé. Il est possible de dire que l’on est alcoolique lorsque l’envie de boire se fait sentir tous les jours. Dans tous les cas, il est important de consulter un médecin pour se faire accompagner.
Traitement de la dipsomanie : comment la soigner?
Le traitement de la dipsomanie implique généralement les mêmes méthodes que celui de l’alcoolisme, à savoir un suivi psychiatrique et psychologique, et un sevrage alcoolique. L’accompagnement d’un médecin addictologue et d’un psychiatre est généralement nécessaire pour sortir de la dipsomanie. Il est également possible de participer à des groupes de soutien, comme les Alcooliques Anonymes, pour se donner les chances de s’en sortir.
Sources :
(1) Santé publique France, article “Consommation d’alcool en France : où en sont les Français ?“paru le 14 janvier 2020.
(2) Ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, article “L’addiction à l’alcool“, paru le 24 août 2023.
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2024-02-08 23:30:00
