2024-01-20 03:59:52
PAKISTAN
Au Pakistan, les élections sont prévues le 8 février mais risquent d’être reportées en raison des incertitudes politiques et de l’ingérence de l’armée dans les élections.
L’ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan, actuellement en prison pour diverses accusations après avoir été évincé du pouvoir en avril 2022, a déclaré que les prochaines élections pourraient être une « farce ». Khan, largement considéré comme le dirigeant le plus populaire du pays, a accusé l’armée d’avoir truqué les élections en lui interdisant de se présenter.
Même si le Pakistan élit ses gouvernements civils, l’armée a toujours exercé son pouvoir et son influence sur le processus électoral et les gouvernements élus. L’armée et Khan étaient en bons termes avant les élections générales de 2018 qui l’ont porté au pouvoir, mais les relations se sont rapidement détériorées.
Après l’éviction de Khan suite à ses retombées avec l’armée, le Pakistan s’est retrouvé plongé dans une incertitude politique et un chaos encore aggravés par une crise économique paralysante.
Le vent a changé en 2024 et selon les observateurs, l’armée est déterminée à empêcher Khan et son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), de former le gouvernement. L’exclusion de Khan des élections pourrait accroître la sympathie de ceux qui le considèrent injustement traité et aggraver le mécontentement populaire contre la puissante armée du pays.
Plus inquiétant encore, les graves problèmes politiques du Pakistan en 2024 surviennent dans un contexte d’attaques militantes contre l’armée et la police pakistanaises, qui ont considérablement augmenté l’année précédente. Le Centre de recherche et d’études sur la sécurité (CRSS), basé à Islamabad, a rapporté que 2023 a été « l’année la plus meurtrière » ou « la police et les forces militaires du pays depuis une décennie », avec plus de 500 membres du personnel de sécurité tués.
Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), également connu sous le nom de Taliban pakistanais, est le principal coupable, responsable de plusieurs attaques faisant de nombreuses victimes. Le TPP est un allié proche, mais distinct des talibans afghans, qui sont revenus au pouvoir en Afghanistan en août 2021.
Les responsables pakistanais ont reproché au gouvernement taliban afghan de ne pas en faire assez pour mettre fin aux attaques transfrontalières du TTP. Pourtant, les attaques devraient se poursuivre et peut-être s’accélérer alors que le TTP et d’autres groupes militants tentent de profiter des élections chaotiques au Pakistan.
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