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Cienciaes.com : Eusaurosphargis, le reptile aquatique revenu sur terre.

2018-12-14 14:29:56

Il y a un peu plus d’un siècle, en 1893, le paléontologue franco-belge Louis Dollo présentait ses idées sur l’évolution à la Société belge de géologie, de paléontologie et d’hydrologie. Il y énonce pour la première fois ce que l’on appelle depuis la loi de Dollo, un principe empirique selon lequel un organisme ne peut revenir à un état antérieur de sa ligne évolutive. En bref, Dollo considérait l’évolution comme un processus irréversible. Cela ne signifie pas qu’un animal qui a évolué, par exemple, d’un mode de vie terrestre à un mode de vie aérien, comme les oiseaux, ne peut pas revenir s’adapter à une vie complètement terrestre ; il existe d’innombrables cas d’oiseaux qui ont perdu la capacité de voler, comme le dodo, dont nous avons déjà parlé ici.

Ce que signifie la loi de Dollo, c’est que dans un processus aussi complexe que l’évolution, il restera toujours des traces des étapes intermédiaires, comme les ailes atrophiées du dodo dans notre exemple. Selon les mots du biologiste britannique Richard Dawkins, la loi “est une déclaration sur l’improbabilité statistique de suivre exactement le même chemin évolutif deux fois dans n’importe quelle direction”. Si l’évolution est l’accumulation successive d’une infinité de petits changements, la probabilité d’inverser ces changements dans l’ordre inverse est infinitésimale.

Lorsqu’il y a un renversement évolutif apparent, comme celui du dodo, le chemin évolutif qui mène au résultat est complètement différent du chemin d’origine; c’est pourquoi le dodo est un dodo, et non un dinosaure, ce que deviendrait un oiseau volant s’il suivait son chemin évolutif en sens inverse.

Il existe de nombreux cas similaires au dodo. L’une des plus connues est celle des tétrapodes revenus à la mer, comme les dauphins, les baleines, les phoques, les tortues et, autrefois, les plésiosaures et les ichtyosaures. Aucun de ceux-ci ne s’est transformé en poisson; ils conservent des caractères qui indiquent clairement leur affiliation mammifère ou reptilienne. Ce qu’on n’avait jamais vu, jusqu’à l’année dernière, c’est qu’un de ces reptiles aquatiques redevenu un animal terrestre.

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Selon les recherches les plus récentes, les plésiosaures et les ichtyosaures font partie d’un grand groupe de reptiles aquatiques ayant un ancêtre commun. Dans ce groupe se trouvent également les thalatosaures, avec une longue queue et aplatie comme une rame, les saurosphárgidos blindés et les placodontes, comme Henodus, dont nous avons parlé ici il y a quelques années. Eh bien, de tous ces reptiles aquatiques, un seul, à notre connaissance, est revenu sur le continent : Eusaurosphargis.

En 2003, les paléontologues Stefania Nosotti et Olivier Rieppel ont décrit une nouvelle espèce de reptile du Trias moyen, découverte dans les schistes bitumineux de Besano dans le nord de l’Italie, près de la frontière suisse. Les restes fossiles, un squelette partiellement désarticulé, correspondent à un seul individu ayant vécu il y a environ 243 millions d’années. Cette nouvelle espèce a reçu le nom d’Eusaurosphargis dalsassoi. Le nom spécifique, dalsassoi, rend hommage au paléontologue Cristiano dal Sasso, du Muséum d’histoire naturelle de Milan. Le nom générique vient du grec eu, “bon” ou “vrai”, et de Saurosphargis, une autre espèce avec laquelle il présente de nombreuses similitudes. Le nom Saurosphargis est composé de sauros, « lézard », et de sphargis, ancien nom de la tortue luth, puisque l’espèce présente certaines caractéristiques qui semblent intermédiaires entre les tortues et les autres reptiles, bien que l’on sache maintenant qu’il ne s’agit pas d’un ancêtre des tortues. .

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Des restes plus désarticulés d’Eusaurosphargis sont apparus aux Pays-Bas en 2014, mais ce n’est qu’en 2017 qu’un spécimen complet et presque entièrement articulé a été trouvé dans les Alpes suisses près de Davos. C’était un jeune spécimen de moins de huit pouces de long, avec un corps allongé en forme de tonneau et une queue très courte. On estime que les adultes atteignent un demi-mètre de long. Grâce à cette découverte nous avons une description assez précise d’Eusaurosphargis : Le crâne est court et haut, avec des mâchoires très robustes ; la mâchoire supérieure est équipée d’une double rangée de dents en forme de feuille, tandis que la mâchoire inférieure n’a qu’une seule rangée de dents. Des épaules à la base de la queue, la peau est recouverte d’ostéodermes, des plaques osseuses de toutes sortes : le long des côtés du corps se trouvent des rangées de plaques ovales partiellement superposées ; au dos, le long de la colonne vertébrale, des plaques coniques à large base, plus ou moins triangulaires ; sur les côtés de celles-ci, depuis les épaules jusqu’à la dernière vertèbre dorsale, se trouvent deux rangées de grandes plaques coniques à large base ovoïde ; le bassin est recouvert de plaques rectangulaires ; et les épaules et les pattes antérieures d’ostéodermes triangulaires se chevauchant partiellement, formant un bord dentelé, avec quelques plaques arrondies plus en arrière.

Les pattes avant très développées et robustes d’Eusaurosphargis, ainsi que la forme de sa hanche, indiquent qu’il ne s’agit pas d’un animal aquatique, bien que son parent le plus proche, Helveticosaurus, le soit. Helveticosaurus, découvert sur le site suisse du mont San Giorgio, tout près de l’endroit où les premiers fossiles d’Eusaurosphargis ont été trouvés, est un reptile aquatique au corps allongé d’environ deux mètres de long, qui vivait dans la mer peu profonde qui couvrait une grande partie de l’Europe autour à la même époque, au Trias moyen. Il a une queue longue et flexible qui sert d’hélice à travers des ondulations latérales, mais aussi les pattes avant se transforment en fortes nageoires ; Cette combinaison de caractères, avec un double système de propulsion, par ondulation et battement, est très inhabituelle chez les reptiles aquatiques. Les dents acérées de l’Helveticosaurus suggèrent qu’il s’agit d’un prédateur, bien que sa tête carrée et robuste soit dépourvue du museau allongé que l’on retrouve chez de nombreux mammifères et reptiles aquatiques piscivores : dauphins, crocodiles, ichtyosaures… On ne sait pas de quoi se nourrissait l’Helveticosaurus . .

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L’évolution ne se répète jamais, mais elle ne se repose pas non plus. Depuis qu’un poisson ancestral a quitté l’eau il y a près de quatre cents millions d’années, plusieurs de ses descendants, des tétrapodes terrestres, sont revenus dans l’eau. Et parmi leurs descendants, nous savons maintenant qu’au moins un, Eusaurosphargis, est retourné sur le continent.

CONSTRUCTION DE ALLEMAND FERNÁNDEZ:

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Reticular Infiltrator est le premier roman de la trilogie La Saga des Boréliens. Vous voulez voir comment ça commence ? Ici vous pouvez lire les deux premiers chapitres.

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