“Champignons magiques”, une solution contre l’anorexie

La psilocybine, le principal ingrédient psychoactif des soi-disant « champignons magiques », pourrait représenter une nouvelle option thérapeutique prometteuse contre l’anorexie, selon les résultats de nouveaux essais cliniques, rapporte Live Science.
Dans un test à petite échelle sur un groupe de 10 femmes souffrant d’anorexie, chacun des sujets a reçu une dose unique de psilocybine sous surveillance médicale et les sujets ont toléré les effets à court terme de la substance psychoactive sans subir d’effets secondaires importants. La plupart des patients ont rapporté une expérience positive avec cette substance, affirmant que leur qualité de vie s’était améliorée et qu’ils se sentaient plus optimistes. Quatre des participants sont entrés en rémission des symptômes de l’anorexie trois mois après le traitement.
Les résultats de cette étude, publiés l’autre jour dans la revue Nature Medicine, devront être reproduits dans des études plus vastes pour confirmer que la psilocybine peut éliminer les principaux symptômes de l’anorexie, selon les auteurs de l’étude. Cependant, il n’existe actuellement aucun médicament approuvé contre l’anorexie sur le marché, et ces résultats préliminaires peuvent offrir un espoir pour traiter cette maladie potentiellement mortelle.
“Il y a un besoin urgent” de nouvelles options de traitement car l’anorexie mentale “a le taux de mortalité le plus élevé de toutes les maladies psychiatriques et est notoirement une maladie très coûteuse et très difficile à traiter et à guérir”, selon les déclarations faites pour Live Science par Rebecca. Park, professeur agrégé au Département de psychiatrie de l’Université d’Oxford, qui n’a pas participé à cette étude.
L’anorexie mentale est une maladie mentale grave dans laquelle les personnes deviennent obsédées par leur poids corporel et limitent leur consommation alimentaire, recourant parfois à des exercices intensifs pour perdre du poids. Cette maladie est très difficile à traiter, environ la moitié des patients hospitalisés pour cette raison retournant à l’hôpital dans l’année suivant leur sortie.
Bien que cette maladie touche jusqu’à 4 % des femmes et 0,3 % des hommes, il n’existe aucun médicament approuvé pour la traiter.
La psilocybine a déjà montré son potentiel dans le traitement d’autres troubles mentaux, tels que la dépression, l’alcoolisme et les troubles obsessionnels compulsifs. On pense que la psilocybine agit en activant les récepteurs du cerveau qui répondent normalement à l’hormone sérotonine – 5-HT2a – dont la fonction peut être réduite chez les patients souffrant d’anorexie.
Dans la première étude de ce type, les scientifiques ont cherché à savoir si la psilocybine pouvait constituer un traitement sûr et bien toléré contre l’anorexie. Ils ont administré à 10 femmes âgées de 18 à 40 ans une dose unique de 25 milligrammes de psilocybine synthétique sous surveillance médicale.
Suite au traitement, 9 femmes sur 10 ont déclaré avoir acquis une vision plus optimiste de la vie, 8 sur 10 ont déclaré que c’était « l’une des expériences les plus significatives de leur vie », et 7 sur 10 ont déclaré qu’elles estimaient que leur qualité globale de vie la vie s’est améliorée. Seuls quatre des participants sont entrés en rémission au bout de trois mois, les symptômes caractéristiques de l’anorexie étant éliminés, note Agerpres.