Dans un reportage fascinant intitulé “Des plateaux en marbre, un fauteuil à 15.000 euros”, un ouvrier désabusé révèle les secrets du chantier colossal du nouveau Parlement wallon. Alors que les coûts continuent d’augmenter et que les délais se prolongent, cet ouvrier met en évidence les pratiques douteuses des entrepreneurs et les choix extravagants de ceux qui dirigent le projet. L’article explore les coulisses de cette construction controversée et les implications politiques et économiques qui en découlent.
La Maison des Parlementaires à Namur fait de nouveau l’objet de discussions. C’est un ouvrier du chantier qui a contacté les médias, étonné par le mobilier de luxe qu’il a remarqué sur place. Le bâtiment, qui ouvrira en septembre, a été exclusivement visité par le nouveau président du Parlement wallon, accompagné des médias pour vérifier les objets de décoration choisis.
Le chantier a duré trois ans, et Pascal y a travaillé pendant plusieurs semaines. Il a déclaré qu’il y avait un excès de luxe dans les pièces, avec des plateaux en marbre, des fauteuils à 15 000 euros, des lampes avec des socles en marbre qui coûteraient 4 000 ou 5 000 euros. Il s’étonne que tant d’argent ait été gaspillé.
André Frédéric (PS), le président du Parlement wallon, s’est défendu et a souligné qu’il s’agissait d’un mobilier d’équipement collectif et professionnel, que ce n’était pas du matériel qu’il aurait acheté pour sa propre maison et que cela avait été validé par l’ancien bureau du Parlement wallon. Le site spécialisé où certains des objets de luxe ont été commandés, comme des machines à café à près de 2 400 euros pièce ou des canapés pour le bureau du président à plus de 18 000 euros, sont des preuves indéniables.
Le bâtiment nouvellement construit accueillera 150 fonctionnaires, 75 députés et leurs collaborateurs dans 91 bureaux ultra-sécurisés, grâce à des lecteurs biométriques achetés pour environ 4 000 euros pièce. La facture finale de l’extension de la Maison des Parlementaires, initialement estimée à 17 millions d’euros, s’élève désormais à 46 millions d’euros, suscitant des interrogations sur le respect des devis et l’augmentation des coûts lors du chantier.
Le greffier du Parlement wallon, Frédéric Janssens, a été suspendu alors qu’il faisait l’objet d’une enquête pour l’attribution des marchés publics, notamment pour la Maison des Parlementaires de Namur. De plus, une vingtaine de perquisitions ont été menées il y a environ un mois, où pas moins de 150 enquêteurs de la PJF de Namur ont examiné les bureaux du greffe du Parlement wallon et ont saisi plusieurs documents et des fichiers. Cette saisie vise le greffier écarté de ses fonctions.
Il est à noter que les portes de la Maison des Parlementaires seront ouvertes pour la première fois au public pendant les journées européennes du patrimoine, les 9 et 10 septembre prochains.
