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“C’est une catastrophe”: à Draguignan, le centre de l’Assurance maladie menacé de fermeture

“Nous avons 120 passages par jour, 100 entretiens par semaine avec des assurés éloignés du numérique. Comment vont-ils faire si le centre ferme?”.

Tel est le constat posé par l’un des quinze agents du centre de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de Draguignan, pendant le week-end de Pentecôte.

Fermeture en 2024 ou 2025

Et pour cause, la direction départementale a bel et bien dans ses projets la fermeture de l’antenne dracénoise à horizon 2024. 2025 au plus tard. Actuellement, quinze agents officient du lundi au vendredi dans les locaux situés au 24 avenue Lazare-Carnot à Draguignan.

“C’est un bâtiment de 600m² propriété de l’Assurance maladie qui a été entièrement rénové en 2011 pour pouvoir accueillir les personnes à mobilité réduite”poursuit ce même agent, totalement désabusé après l’annonce de cette fermeture programmée.

“Repenser notre implantation territoriale”


Chaque jour, 120 personnes passent les portes de ce centre de l’Assurance maladie. Photo Florian Escoffier.

Dans un mail diffusé en interne en date du jeudi 25 mai 2023, que Var-matin a pu se procurer, la direction justifie cette fermeture.

“Le bâtiment de Draguignan n’étant plus adapté à nos besoins, il a semblé nécessaire d’accélérer la réflexion sur l’évolution du site, et repenser ainsi notre implantation territoriale, tout en recherchant à optimiser nos coûts et notre empreinte écologique”explique Marie-Cécile Saulais, directrice départementale de la structure.

“Ce qui compte, c’est bien d’avancer pas à pas pour partager l’état d’avance du projet et concrètement sur le moment de l’atterrissage programmé à horizon 2024 ou 2025”poursuit-elle.

“Nous avons 120 passages par jour, 100 entretiens par semaine avec des assurés éloignés du numérique. Comment vont-ils faire si le centre ferme?”.

Tel est le constat posé par l’un des quinze agents du centre de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de Draguignan, pendant le week-end de Pentecôte.

Un déplacement vers Fréjus

La messe est dite. “La direction prône l’empreinte écologique de l’agence, mais qu’en sera-t-il de l’empreinte écologique des agents, lesquels vont devoir effectuer des trajets maison-travail beaucoup plus longs”dénonce Habiba Essassi, représentante syndicale de la section syndicale de la Confédération Autonome du Travail (CAT).

“Car l’ensemble des quinze agents installés à Draguignan vont devoir travailler une fois le centre fermé!”regrette la syndicaliste.

“Nous résidons quasiment tous en Dracénie. Aller travailler va nous coûter plus cher et nos vies de famille en seront impactées”déplore l’un des agents du centre. “Mais le pire reste pour .”

Une catastrophe pour les assurés


Selon les agents dracénois, la présence d’une antenne physique permet de débloquer de nombreuses situations. Photo Florian Escoffier.

Ces derniers étant très précaires, le besoin d’un accueil physique pour répondre à leurs questions est plus que prégnant.

“À Draguignan, nous avons beaucoup de personnes âgées, de membres des communautés Kurdes ou Turques et de nombreux étrangers; sans compter les sans domicile fixes du territoire qui ont aussi besoin de nous”détaille l’agent qui souhaitait garder son anonymat par peur de représailles de sa direction.

“Ce sont des assurés éloignés du numérique et quand ils appellent le 36 46, c’est une catastrophe, car les téléconseillers doivent boucler leurs appels en moins de trois minutes sous peine d’une mauvaise note. Nos assurés reçoivent donc uniquement des réponses génériques. Puis le 36 46 ne règle rien à la barrière de la langue”liste-t-elle des problèmes auxquels ils sont confrontés.

Un collectif d’agents à l’origine d’une proposition

Actuellement, le bâtiment de la CPAM de Draguignan situé avenue Lazare-Carnot accueille 15 agents de la CPAM, ainsi que six assistantes sociales de la Caisse d’assurance retraite en roulement et de santé au travail (Carsat) et leur responsable.

Pour sauver l’antenne dracénoise de la fermeture, les quinze agents de la CPAM se sont formés en collectif. Après concertation, celui-ci évoque l’hypothèse de faire de ce bâtiment une sorte de guichet unique.

“Nous souhaitons regrouper les agents de la Caisse d’allocations familiale sur notre site actuel, qui dispose des capacités nécessaires pour les accueillir confortablement”, proposent-ils à leur direction. “Cette initiative permettrait de mettre en place un accueil regroupé pour la CAF et la CPAM.”

Une telle proposition permettrait de “maintenir tous les agents de la CPAM de Draguignan sur leur territoire d’origine, préservant ainsi leur proximité avec les assurés et les allocataires”, estiment-ils.

Cela affecte-t-il le propriétaire?


Les syndicats craignent que cette fermeture soit la porte ouverte à d’autres comme celle de Fréjus ou de Brignoles dans les années à venir. Photo Florian Escoffier.

Pour Habiba Essassi, représentante syndicale de la section syndicale de la Confédération Autonome du Travail (CAT), sauver l’antenne de Draguignan est primordial. “Si Draguignan tombe, le maillage du territoire va en pâtir”déplore-t-elle et d’anticiper le pire. “Et puis après, ce sera quoi? La fermeture de Brignoles? Puis de Et on fait une hypercentralisation à Toulon?”

Une hypothèse catastrophique pour les assurés. “Nous allons avoir des milliers d’assurés qui ne pourront plus être couverts correctement”, prévoit-elle.

“Combien de fois, avons-nous pu permettre à des assurés de toucher leurs indemnités journalières quand ils sont venus nous voir? Nous débloquons beaucoup de choses”, conclut l’agent dracénois.

Contactée par mail lundi 29 mai 2023, la direction de l’Assurance maladie n’a pour l’heure pas donné suite.

2023-05-30 08:22:00
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