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C’est arrivé | Santé internationale

C’est arrivé |  Santé internationale

2023-06-26 05:51:57

Gavino Maciocco

C’est arrivé et ce fut un succès. La manifestation nationale de la CGIL en défense du Service National de Santé. Avec des dizaines de milliers de personnes de toute l’Italie et avec l’adhésion de plus de 100 associations laïques et catholiques. C’est (enfin) arrivé, après une trop longue période de silence et d’indifférence face à une crise du service public de santé voulue et programmée depuis 2011. Le nouveau rendez-vous pour le 30 septembre prochain.

Après un long, trop long moment, la CGIL a organisé une manifestation nationale à Rome pour la défense du Service National de Santé. Le samedi 24 juin à 10h30, un cortège de dizaines de milliers de personnes de toute l’Italie s’est déplacé de la Piazza della Repubblica pour arriver sur la Piazza del Popolo où la scène a été installée, sur laquelle ils se sont relayés – pour faire entendre leurs voix , leurs plaintes , leurs propositions, leurs témoignages – représentants de diverses associations et agents de santé de première ligne dans l’aide aux personnes.

La première intervention a été celle d’Elena Granaglia du Forum Inégalité et Diversité. Le Service national de santé ne peut vivre sans financement de la fiscalité générale : il a fallu attendre 1997 pour que les cotisations santé soient taxées avec la mise en place de l’IRAP, voulu par le ministre Visco. La délégation fiscale du gouvernement Meloni prévoit la suppression de l’IRAP, ainsi que l’augmentation des concessions pour les mutuelles et les assurances privées. Trois propositions émanent du Forum Inégalités et Diversité : 1) Soutenir le projet de mise en place d’un Infrastructure européenne de la drogue, financée par des fonds publics, pour produire des recherches à but non lucratif sur les médicaments et les vaccins ; une recherche ouverte et utilisable par tous pour contrer le régime d’exploitation privée des brevets. 2) Lever le blocage sur l’emploi public, en sélectionnant la compétence et le dévouement aux affaires publiques, pour réévaluer la valeur du travail public ; 3) Construire des maisons communautaires, comme lieu d’organisation des différentes interventions sanitaires et sociales aujourd’hui hyper fragmentées dans une logique unitaire ; redonner une centralité à la santé – y compris la santé mentale – contre la réduction de la santé à la simple consommation de services.

Dans les autres discours, les arguments qui, disposés côte à côte, composent la mosaïque tragique de la crise du NHS ont retenti sur la chaleureuse place romaine.

  • L’appauvrissement progressif du service public de santé, notamment en personnel, mais aussi en structures et en technologies. Un vide, délibéré et planifié, qui a été comblé par l’expansion rapide du secteur privé tant dans l’offre et la production de services que dans le secteur des assurances.
  • Une crise qui sévit obligeant les plus démunis à attendre de longs mois une visite chez un spécialiste ou à renoncer ou à s’endetter pour payer une visite privée. Et avec des patients âgés atteints de pathologies chroniques qui, en cas d’insuffisance cardiaque, se retrouvent dans des files d’attente interminables aux urgences, faute de personnel et de compétences.
  • La frustration et la colère des travailleurs de la santé publique et des services sociaux qui ne fournissent pas de soins adéquats aux patients et leur exposition à des épisodes de violence.
  • Les bas salaires, la montée de la précarité, les fausses coopératives, et aussi le choix de fuir à l’étranger.
  • Le nombre inacceptable de décès au travail et le manque coupable de services de prévention et de contrôle.
  • L’attaque de la loi 180 et la naissance de nouveaux asiles, publics et privés.
  • La comparaison statistique décevante avec d’autres pays, avec l’Italie toujours en bas du classement : en dépenses publiques de santé, en nombre de lits, en nombre d’infirmiers.
  • Les clivages croissants entre le sud et le nord du pays en matière de santé et de soins, les migrations sanitaires, le transfert de milliards d’euros publics des régions du sud vers des structures privées en Lombardie. Le risque que ce déséquilibre soit aggravé par l’imminence de l’autonomie différenciée exigée par la Ligue.
  • Et enfin la pandémie, l’élément commun à toutes les interventions : l’incrédulité de voir la promesse solennelle qu’après la pandémie plus rien ne serait comme avant si sensationnellement démantelé : plus de coupures, plus de ressources pour la santé publique et des services notamment territoriaux et des soins primaires dûment renouvelés .
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Dans le discours final, le secrétaire général de la CGIL, Maurizio Landinia repris quelques sujets en discussion : la pandémie, la précarité (“mal absolu”), les bas salaires.

Contre l’autonomie différenciée: « Nous avons déjà 20 Régions et 20 systèmes de santé différents. La modification du Titre V, faite il y a vingt ans par un gouvernement de gauche, a été une erreur sensationnelle : de même que nous n’étions pas d’accord alors, nous ne sommes pas encore plus d’accord aujourd’hui avec un système qui accroît encore plus les inégalités dans le pays ».

Contre les baisses d’impôts et les inégalités: « Il est temps d’en dire assez, nous en avons marre : assez de coupes et de nos impôts utilisés pour promouvoir la santé privée. Les coupes touchent les plus faibles : les personnes âgées, les non autonomes, la santé mentale, les consultants, la sécurité au travail”.

La saison des coupes – rappelle Landini – a commencé avec la crise économique de 2010, avec la lettre de la Banque centrale européenne (Août 2011, les signatures de Trichet et Draghi) dans lequel le gouvernement italien a été sommé de réduire les dépenses publiques et d’encourager la privatisation. Depuis, “tous les gouvernements de droite, de gauche et de couleur” se sont pliés à la logique européenne des coupes.

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C’est vrai : les gouvernements se sont pliés à la logique d’austérité européenne qui a affaibli, pas seulement en Italie, les systèmes nationaux de santé financés par la fiscalité générale. Mais il était immédiatement clair qu’il s’agissait d’un assaut contre l’universalisme, avec de graves conséquences pour le NHS et pour la santé des citoyens (lire ici, ici et ici), alors que la politique restait sourde et muetteau contraire, entend tirer des avantages collatéraux de la faiblesse du service public, au profit du secteur privé lucratif et à faible profit (“tiers secteur”) et du marché de l’assurance qui connaissait une forte expansion, surtout dans le domaine des assurance complémentaire d’entreprise (avec le soutien du syndicat).

Bien sûr les coupures, mais aussi un engouement néolibéral généralisé a contribué à faire tomber le NHS. La preuve en est venue avec la pandémie : après la phase aiguë – au cours de laquelle les dépenses de santé ont augmenté pour faire face aux urgences cliniques – nous sommes revenus à la politique des coupes budgétaires, faute de volonté politique pour supprimer les plafonds des dépenses de personnel, qui paralysent la fonction publique et pavent la voie aux appels d’offres et aux privatisations.

Le retour sur le terrain de la CGIL en faveur de la santé publique est une bonne nouvelle. Landini a promis de frapper le fer non seulement avec le gouvernement central mais aussi avec les régions et les municipalités. La prochaine réunion est le 30 septembre.

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