2023-09-10 12:31:51
WLorsqu’il voit le visage de Godehard Giese émerger de l’obscurité à côté de lui, par une nuit sombre et orageuse, il comprend que quelque chose ne va fondamentalement pas dans sa vie. Personne n’est capable de donner à la froideur glaciale humaine un visage aussi enchanteur, cynique et en même temps incroyablement attrayant.
Godehard Giese est certainement le plus grand de tous les acteurs allemands à qui l’on a envie de décerner des prix d’acteur et qui en reçoivent bien trop rarement.
Il suffit de regarder la scène dans laquelle son visage surgit de l’obscurité d’une nuit dans le Wetterau, dans la nouvelle « scène de crime » de Francfort. On ne sait pas qui il est, cela reste longtemps un mystère. Sa voiture s’arrête à côté d’une voiture de police.
Il n’est – il s’appelle Radomski, apprend-on plus tard, et il est également policier – pas seul dans la voiture. « Vous êtes dehors », demande-t-il au policier, dont nous connaissons le nom Laby, qui a une petite amie enceinte et qui se trouve maintenant, pour une raison quelconque, au milieu d’un champ au milieu de nulle part en Hesse.
Laby dit que ce n’est plus possible. Ensuite, on ne dit pas grand-chose (en tout cas, dans ce cas-ci, on ne dit pas grand-chose). Ce n’est pas obligatoire. Les lèvres de Godehard Giese se courbent. Son sourcil se contracte un peu. Rarement une condamnation à mort n’a été prononcée sur une « scène de crime » avec des moyens aussi minimes. On est horrifié par Giese et par l’Allemagne que représente Radomski.
Avant de continuer avec l’éloge funèbre de Godehard Giese, quelques instructions d’utilisation et d’éventuels avertissements déclencheurs pour cette enquête nocturne menée par les détectives de Francfort Janecke et Brix.
Quiconque a développé une aversion pour les séries télévisées policières dans lesquelles les réseaux de droite sont exposés (comme dans le cas de l’entrée de Corinna Harfouch en tant que nouvelle compagne d’interview de Mark Waschke dans “Tatort” de Berlin) devrait peut-être regarder un épisode de “Bergdoktor”. Quiconque se souvient vaguement qu’il y avait autrefois une chanson très drôle des Rodgau Monotones, dégoulinante d’auto-ironie hessoise intitulée « Les Hessiens arrivent » et qui hante également cet épisode, devrait se rappeler le titre de « Tatort » « Dommage ». Ne vous laissez pas induire en erreur.
Il n’y a rien d’ironique ici. Et rien n’est drôle. Mais c’est lent, très lent et – il faut prendre des précautions pour cela – sombre, noir comme la nuit. Il n’y a pratiquement pas de lumière. C’est une nuit sans étoiles à Wetterau. C’est l’Allemagne sombre. Un conte de fées d’hiver en été.
« Où sont les collègues avec des lampes ? » demande quelqu’un. Celui qui est assis dans le salon veut crier et exiger plus de lumière. Alors : assombrir le salon, augmenter le contraste et la luminosité du téléviseur. Cela n’aidera pas beaucoup, et cela ne devrait pas non plus être le cas.
Il y aura des exécutions
“Miséricorde. Trop tard » veut effrayer le futur proche du présent allemand comme un voyage en train fantôme à travers l’abîme. Et le fait aussi. « L’année prochaine à cette époque, il y aura des exécutions », déclare une personne sur place. Et il le pense vraiment.
“Miséricorde. Too Late » raconte l’histoire d’une conspiration contre l’Allemagne aux abords d’une basse chaîne de montagnes de Hesse. Basé sur les enquêtes contre le réseau de discussion nazi au sein de la police d’Offenbach et celles contre les activités racistes de l’autoproclamée « NSU 2.0 », qui avait également son épicentre dans la police de Hesse.
Bastian Günther, qui a écrit et réalisé le scénario, a décrit sa pièce nocturne comme un western. Parce qu’il s’agit d’hommes, parce qu’il s’agit de la nature et de la manière dont un policier solitaire (Paul Brix) tente de résister à la domination d’un système pervers.
L’affaire est la suivante : Simon Laby a disparu, il a probablement été victime d’un fémicide d’extrême droite. Il y a déjà des exécutions cette année. Il y a un témoin, il s’appelle Schilling, c’est un agent infiltré de l’Office fédéral pour la protection de la Constitution. Il était le deuxième homme à bord de la voiture de Radomski. Un témoin peu fiable. Ils roulent de nuit, champ par champ. Tout les hommes. Brix à l’arrière. Parce qu’il n’a plus de permis de conduire. Aucun des champs ne semble être le bon en cet été de navet. Schilling trouve toujours quelque chose qui le dérange.
C’est une pièce de chambre moribonde, dans la cathédrale sans lumière, dans les voitures. Dans le monde, Janecke trouve la maison forestière où Laby rencontrait toujours ses amis. Un temple de préparation. Avec des armes, de la nourriture, avec de la propagande nazie.
Des conversations ont lieu qui vous font ressentir de la haine face aux circonstances et à l’impuissance. Elle reste diffuse, intangible. C’est lent et presque personne ne l’appréciera. C’est super.
Et se termine par une sorte de danse macabre. Puis le jour devint clair sur les champs du Wetterau. Un jeune qui n’est pas du tout clairvoyant fait éclater les bouchons comme s’il n’y avait pas de lendemain. Comme s’ils ne se souciaient pas de demain. Le Cheshire Cat de Godehard Giese a gagné. Je pense à l’Allemagne la nuit.
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