Catastrophe humanitaire à Gaza : l’offensive israélienne se intensifie

La préparation de l’offensive terrestre de l’armée israélienne s’intensifie alors qu’elle entre dans la bande de Gaza la nuit dernière. Aucun endroit de l’enclave palestinienne n’est sûr pour les Gazaouis qui subissent de nombreuses frappes d’Israël en représailles à l’attaque du Hamas. Cela provoque des pénuries d’eau, d’électricité, de carburant et de nourriture, créant ainsi une véritable catastrophe humanitaire.

Donatella Rovera, enquêtrice senior pour Amnesty International, témoigne que la population civile vit actuellement un cauchemar sans précédent. “Aujourd’hui, c’est différent. Le nombre de morts et de blessés est énorme. C’est une situation jamais vue. La population civile est totalement impuissante face à ces bombardements qui ne cessent de s’intensifier”, déclare-t-elle. Elle ajoute : “Une crise de santé publique est en train de se développer à Gaza. Les gens n’ont pas accès à de l’eau potable. La situation est extrêmement difficile”.

En raison de la situation sur place, il n’y a aucun journaliste disponible pour vérifier et enquêter sur les événements. Toutefois, Amnesty International a réussi à mener une enquête et à publier un rapport sur le conflit en cours. “Nous avons des collaborateurs à Gaza qui visitent les lieux bombardés, prennent des photos, des vidéos, et réalisent des interviews avec les survivants, les témoins et les membres des familles des personnes décédées. Ensuite, nous vérifions les informations disponibles au grand public”, explique Donatella Rovera.

Depuis le 7 octobre dernier, Israël et le Hamas s’accusent mutuellement de violer le droit international. Les termes “génocide”, “crimes de guerre” et même “crimes contre l’humanité” reviennent régulièrement. Qu’en est-il exactement ? Selon Donatella Rovera, il est clair que des crimes de guerre ont été commis à la fois par les groupes armés palestiniens en ciblant des civils le 7 octobre dernier, et par l’armée israélienne qui tue des milliers de civils, y compris des enfants. Ces attaques vont à l’encontre du droit international humanitaire et constituent un crime de guerre.

Le ministère de la santé du Hamas annonce que 7 326 personnes, dont plus de 3 000 enfants, ont été tuées dans la bande de Gaza. Peut-on faire confiance à ces chiffres ? “C’est une question qui se pose dans tous les conflits. Nous nous fions aux chiffres fournis par les ministères de la santé. Il est impossible de les compter tous. Dans les cas que nous avons enquêtés, des familles entières ont été tuées par dizaines. Il est évident que des milliers de civils ont été tués à Gaza, il n’y a aucun doute là-dessus. Nous avons vu les corps et nous les avons trouvés dans des fosses communes car ils ne peuvent pas être enterrés individuellement”, conclut l’enquêtrice d’Amnesty International.