Le maire de Derna, Abdoulmenam Al-Ghaithi, a annoncé que le nombre de victimes dans les inondations qui ont frappé la ville pourrait atteindre 20 000 personnes, soit environ 20% de la population avant la catastrophe. Les bilans officiels donnés jusqu’à présent étaient contradictoires, allant de plus de 3 840 morts selon le porte-parole du ministère de l’Intérieur, à 2 794 morts selon le ministre de l’Intérieur lui-même. Le ministre de la Santé avait même estimé à 10 000 le nombre de victimes potentielles. Les autorités ont prévenu que ces chiffres pourraient encore augmenter, alors que des milliers de personnes sont toujours portées disparues.
Le chef de l’Organisation météorologique mondiale, Petteri Taalas, a souligné que la plupart des victimes auraient pu être évitées et a pointé du doigt l’instabilité politique dans le pays. Les conséquences des inondations à Derna sont désastreuses, avec des bâtiments détruits, des quartiers submergés et des routes disparues. Les rues de la ville sont devenues des champs de ruines, jonchées de corps enveloppés dans des couvertures. Des cadavres ont également été rejetés par la mer Méditerranée. Les Nations unies ont annoncé une aide de 10 millions de dollars pour les survivants, tandis que d’autres pays, comme l’Union européenne, l’Égypte, la Turquie et l’Algérie, ont également apporté leur soutien.
La mobilisation internationale s’est intensifiée avec l’arrivée d’avions de transport militaire des pays du Moyen-Orient et d’Europe. Un avion français avec des sauveteurs et du matériel sanitaire a été envoyé. Mais les travailleurs humanitaires seront confrontés à de nombreux défis, notamment les routes endommagées et inondées, les pannes d’électricité et les perturbations des communications. De plus, la présence de munitions non explosées déplacées par les crues représente un danger supplémentaire pour les secouristes et les survivants.
La situation en Libye, déjà plongée dans le chaos depuis la mort de Mouammar Kadhafi en 2011, est compliquée par les deux autorités rivales qui se disputent le pouvoir. Cette catastrophe est la pire jamais enregistrée dans la région de Cyrénaïque depuis le tremblement de terre de 1963.
