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Carrefour urbain : Îlot Rosemont, Montréal, Québec

Carrefour urbain : Îlot Rosemont, Montréal, Québec

2024-04-01 08:14:36
Cette vue orientée sud depuis le boulevard Rosemont montre le bâtiment dans son contexte immédiat. À gauche, on aperçoit la bibliothèque Marc-Favreau, de couleur claire, et derrière elle, la coopérative d’habitation en briques rouges. Une petite place devant l’Îlot Rosemont permet d’accéder à la station de métro Rosemont.

PROJECT Îlot Rosemont, Centre de services de l’Office municipal d’habitation de Montréal + Résidence des Ateliers, Montreal, Quebec

ARCHITECT Lapointe Magne et associés

TEXT Odile Hénault

PHOTOSDavid Boyer

En sortant de la station de métro Rosemont à Montréal, ces jours-ci, on risque d’être un peu sous le choc. Là où il y avait autrefois un petit pavillon avec un accès direct au métro et une généreuse boucle de virage pour les autobus, on retrouve désormais une forte présence d’un complexe en forme de L, de huit étages le long du boulevard Rosemont et de dix étages le long du boulevard Saint-Denis. Rue. Cet ajout récent au tissu urbain très éclectique de Montréal incarne les progrès de la ville vers la promotion de l’usage mixte, de la densification urbaine et du transport en commun. Concrètement, cela signifie un complexe au sommet d’une station de métro offrant des logements abordables à 200 personnes âgées, ainsi que le siège social de l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM), un organisme sans but lucratif responsable de la gestion de quelque 880 immeubles et près de 21 000 logements sociaux répartis sur l’ensemble de la métropole.

Un contexte complexe

Le bâtiment se situe à la frontière entre le Plateau Mont-Royal et Rosemont-La Petite-Patrie, des arrondissements centraux qui s’étendent de chaque côté d’une longue ligne de marchandises incurvée du CFCP. Pendant des décennies, le site de 40 000 mètres carrés au nord de la voie ferrée a été occupé par des chantiers de travaux publics et des ateliers, qui ont été progressivement démolis. En 2006, un nouveau plan directeur a été adopté pour réaménager la zone appartenant à la ville, en mettant l’accent à la fois sur le logement marchand et le logement social, ainsi que sur les équipements publics essentiels pour soutenir un nouveau quartier. Au cours des années suivantes, le quartier a vu se développer notamment la Bibliothèque Marc-Favreau (architectes Dan Hanganu, 2013), le Quartier 54, un complexe de condominiums de huit étages judicieusement conçu (architectes Cardinal Hardy Beinaker, 2012) et la Coopérative du Coteau vert, un complexe de trois étages. Ensemble de logements sociaux à étages construit autour d’un jardin central (L’Oeuf, 2010).

Le dernier site de ce lot important était destiné à des logements abordables et sociaux. En 2013, Lapointe Magne & associés a été mandaté pour concevoir le projet, qui s’est alors agrandi pour inclure le siège social de l’OMHM. L’un des principaux défis des architectes, outre la conception même du bâtiment, était de sécuriser et d’harmoniser les mouvements labyrinthiques des piétons, des vélos, des bus, des voitures et des véhicules d’urgence gravitant sur et autour du site. Pour couronner le tout, en bordure de la parcelle se trouvent un passage souterrain en direction du sud et un passage supérieur en direction de l’est. Il fallait un geste urbain fort.

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L’accès à la Résidence des Ateliers se situe le long de la rue St-Denis. Les balcons individuels et les loggias des sept niveaux supérieurs offrent aux résidents un lien fort avec le quartier environnant. La boucle de bus est visible à droite de l’entrée.

Shaping Îlot Rosemont

Le mandat des architectes de rénover l’accès au métro existant et d’intégrer un terminus d’autobus et une boucle tournante devait avoir un impact majeur sur la structure et la forme générale du complexe, ainsi que sur son identité visuelle. En approchant du site, on est frappé par la présence inattendue de supports géants en forme de V, zigzaguant le long du périmètre du bâtiment. Ils font partie de la solution structurelle complexe trouvée par les ingénieurs et les architectes alors qu’ils cherchaient à s’adapter aux grandes portées requises par le programme de transport en commun, sans compromettre le nombre d’unités abordables ci-dessus.

De grands supports en forme de V soulèvent le bâtiment du rez-de-chaussée pour permettre la boucle et le terminal de bus. Des panneaux d’aluminium perforés de couleur ocre ont été introduits sur le soffite et autour de la boucle.

La Résidence des Ateliers, composée de 193 logements, occupe les cinq niveaux supérieurs de l’aile est du complexe et les sept niveaux supérieurs de son aile ouest. Le volume extérieur de l’ensemble est adouci par l’introduction de balcons et de loggias, qui révèlent la présence de ses occupants. La plupart des logements sont des appartements d’une chambre, conçus avec soin malgré les strictes contraintes budgétaires liées aux logements sociaux : la Résidence des Ateliers est la 11e initiative d’un programme parrainé par la ville, Enharmonie, qui cible les seniors à faible revenu. Il se trouve que Lapointe Magne a été la première firme d’architectes embauchée au lancement du programme en concevant la Résidence Jean-Placide-Desrosiers (inaugurée en 2006; voir CA, février 2007), puis en commande avec la Résidence Alfredo-Gagliardi. (2008), situé au-dessus de la très fréquentée station de métro Jean-Talon.

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Compte tenu de la forme particulière du site de l’Îlot Rosemont, les architectes ont su éviter les appartements conventionnels et identiques et ont imaginé près de 34 types d’unités différents, tous universellement accessibles. Le manque de budgets somptueux a été compensé par une grande attention portée au traitement des espaces au sein des unités et dans les couloirs spacieux avec des graphiques d’orientation fantaisistes et surdimensionnés. Un accent particulier a été mis sur les espaces communs et les restaurants lumineux. Ceux-ci ont été placés au point de jonction des ailes afin de profiter pleinement des angles obtus générés par ce site irrégulier.

La salle à manger principale de la Résidence des Ateliers offre une vue généreuse sur les environs immédiats. Les touches de design à petit budget et à fort impact incluent des inserts de sol colorés et des lumières de style lustre.

Ces espaces de rassemblement se retrouvent également aux étages des bureaux, où la lumière abonde grâce à un plan ouvert et de hauts plafonds avec des éléments mécaniques et structurels apparents, particulièrement impressionnants au troisième niveau. Les salles communes, comme la cafétéria orientée sud au troisième étage, offrent de généreuses vues sur les environs immédiats et sur le mont Royal au loin. L’espace de réception à double hauteur de l’OMHM est directement accessible depuis la rue Saint-Denis, à un endroit que certains voisins auraient préféré voir consacré à une fonction plus glamour. Le choix de l’OMHM a été d’offrir à sa clientèle méritante un espace digne, défiant toute possibilité de sentiment de NIMBY.

L’escalier ouvert reliant les derniers étages du siège social de l’OMHM est situé à la jonction des ailes est et ouest du bâtiment, face au boulevard Rosemont. La présence d’un mur angulaire reflète la configuration inhabituelle du site et anime l’espace.

Une forte présence urbaine

L’Îlot Rosemont est un objet robuste et inattendu dans le paysage. Et il faut un certain temps pour s’y habituer, malgré la présence imminente de l’autre côté de la route d’une structure beaucoup plus volumineuse construite en 1972 pour une industrie textile alors en pleine expansion. La réponse de Lapointe Magne à cette condition a été d’intégrer le bâtiment brutaliste en l’inscrivant comme une porte d’entrée symbolique vers un quartier de la ville encore en pleine mutation. Dans le but d’adoucir la transition vers le volume massif en béton, une brique sombre, entrecoupée de subtils inserts aubergine et de finitions ocre, a été choisie pour l’aile ouest de l’îlot Rosemont. Pour l’aile est, une brique blanche contrastante a été adoptée en hommage à la bibliothèque Marc-Favreau, beaucoup plus douce. Au niveau du sol, le soffite et la boucle de bus qui passent sous le bâtiment surélevé sont revêtus de panneaux d’aluminium perforés de couleur ocre.

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Au carrefour du boulevard Rosemont et de la rue Saint-Denis, un auvent marque l’entrée du siège social de l’OMHM, accueillant dignement la clientèle de l’agence d’habitation.

La nature éclectique des paysages de rue de Montréal est essentielle pour comprendre cette dernière intervention urbaine. Une certaine apparence d’unité est donnée par les quartiers résidentiels avec leur quadrillage régulier et orthogonal et leurs maisons en rangée de deux ou trois étages, connues localement sous le nom de duplex et triplex. Les tentatives visant à construire quelque chose qui rompe avec la tradition se heurtent souvent au scepticisme. Néanmoins, la nécessité de densifier la ville autour des stations de métro – et sur l’un des innombrables terrains vacants de Montréal – crée de précieuses opportunités pour les urbanistes et les architectes de proposer de nouvelles formules.

Ce qui a été construit à Rosemont-La-Petite Patrie depuis 2006 peut certainement être qualifié de réussite. En moins de vingt ans, un nouvel environnement urbain a vu le jour ici, ancré dans quelque 800 logements, dont plus de la moitié sont des logements abordables ou coopératifs. C’est une vitrine exemplaire de la densification urbaine si souvent réclamée pour répondre à l’étalement urbain. Les dirigeants municipaux doivent être félicités pour avoir ouvert la voie, en démontrant comment leurs propres propriétés peuvent être développées de manière à englober des programmes et des sites complexes, ainsi qu’en promouvant le logement abordable. De plus, l’îlot Rosemont et ses voisins immédiats constituent une illustration unique de ce que des architectes engagés et talentueux peuvent apporter à leur ville, si et quand il y a une volonté politique.

Odile Hénault est rédactrice en chef de Canadian Architect.

Élévation

CLIENT Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) | ARCHITECT TEAM Lapointe Magne & Associés: Frédéric Dubé, Katarina Cernacek,  Pascale-Lise Collin , Alain Khoury,  Olivier Boucher,  Isabelle Messier-Moreau,  Esther Gélinas, Alizée Royer,  Frédérick Boily, Yves Proulx | STRUCTURAL  Tetratech | MECHANICAL/ELECTRICAL Norda Stelo | LANDSCAPE VLAN Paysages | INTERIORS Lapointe Magne et associés | CIVIL AECOM | CONTRACTOR Pomerleau | SIGNAGE/WAYFINDING Pastille Rose | AREA 24,560 m2  | BUDGET $91.2 M | COMPLETION November 2022

INTENSITÉ D’UTILISATION ÉNERGÉTIQUE (PROJETÉE) 151,2 kWh/m2/an | INTENSITÉ D’UTILISATION DE L’EAU (PROJETÉE) 0,55 m3/m2/an

#Carrefour #urbain #Îlot #Rosemont #Montréal #Québec
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