Nouvelles Du Monde

Carlucci (Toyota) : « Nous ne croyons pas à la formule électrique ou rien »

Carlucci (Toyota) : « Nous ne croyons pas à la formule électrique ou rien »

2024-03-16 19:21:46

ROME – Les chiffres en disent long, le reste, ou presque, est raconté par Andrea Carlucci, vice-président de Toyota Europe en charge du marketing et du développement produit. Le groupe japonais est leader mondial avec plus de 10 millions de véhicules vendus et s’apprête à clôturer un exercice au 31 mars avec des résultats financiers records avec des bénéfices d’environ 30 milliards d’euros. Il a inventé l’hybride, il est en retard dans l’électrique : en 2023, le constructeur a vendu un peu plus de 104 000 véhicules zéro émission dans le monde, quelques-uns quoique approximativement quadruplés l’année précédente. L’objectif du nouveau PDG Koji Sato est de 1,5 million en 2026 : Tesla, numéro un du secteur électrique, en a déjà vendu 1,8 million l’an dernier, suivi de BYD avec 1,6 et de Volkswagen avec 736 000.

Une course difficile, car le marché automobile le plus vertueux ralentit partout et le Vieux Continent respire un peu fort après que la Commission européenne a décidé de mettre fin à la production de moteurs à combustion interne à partir de 2035.

De quelle Europe automobile sera-t-elle en 2024, notamment électrique ?

« Nous sommes à l’heure d’utiliser l’agilité comme mot d’ordre. C’est une année importante avec des élections qui mèneront à une évaluation plus réfléchie de l’évolution du marché. Face au ralentissement de l’électricité, quel que soit le vent politique, les citoyens doivent encore apporter une réponse à l’urgence environnementale. Je ne pense pas qu’il y aura un changement de direction clair à Bruxelles, mais plutôt une plus grande attention de la part du législateur sur certaines accélérations. Les nouveaux objectifs de réduction de CO2 sont de plus en plus exigeants et je constate une nette tendance à considérer davantage de technologies comme l’hybride rechargeable, par exemple, en s’éloignant de cette forme manichéenne de dire « électrique ou rien ». Ce sera une année de transition dans la transition. La réduction des émissions de CO2 a été décidée par le législateur et le consommateur la souhaite également. Mais à quelle vitesse, personne ne le sait. »

Lire aussi  Revue Crystal par Ellen Cranitch – un aperçu dévastateur de la dépendance aux drogues | Poésie

Dans quelle mesure les incitations publiques peuvent-elles aider le marché de l’électricité ?

«En Italie, ils risquent d’être une limite car ils n’apportent pas de stabilité. C’est une chose qu’ils s’inscrivent dans un plan à sept ou huit ans accompagné d’autres mesures structurelles sur le prix de l’énergie ou le réseau d’infrastructures, c’en est une autre de les prévoir à l’improviste. Une année ils sont là, une autre non, ça désoriente les consommateurs.”

Toyota va-t-il se lancer dans la course pour proposer des modèles électriques à moins de 25 000 euros ?

«Toyota a l’intention de participer aux choses qui existent, mais si elle n’est pas capable de le faire de manière rentable, elle ne le fera pas. Nous pensons que la bonne voie est de proposer une motorisation hybride avec un excellent rapport qualité-prix et nos modèles représentent déjà pour beaucoup une véritable porte d’entrée sur le marché. En restant prêt à faire ce que le consommateur nous demande, en suivant la demande et en essayant d’y rester.”

Lire aussi  J'étais danseur, la pauvreté m'a fait devenir chanteur - avoue Asake

Le succès de l’hybride retient-il Toyota de l’électrique ?

«Je me pose aussi cette question. Nous avons misé sur l’hybride et nous avons bien réussi surtout en Europe, aussi parce que quand on n’a qu’une chose à vendre, c’est plus facile. La stratégie multi-énergies est plus difficile : il faut expliquer au client ce qu’est l’hybride, ce qu’est le plug-in, ce que sont l’électrique et l’hydrogène, demain ce que sont les e-carburants. Ce sera plus compliqué pour tout le monde. Mais nous avons des clients très avancés, certains au début se sentaient même un peu pionniers en matière d’électrification, aujourd’hui ils ont envie de changer. Cela nous donne un avantage. »

Toyota est en retard sur l’électrique – en Europe, un seul modèle en vente et deux Lexus – mais le marché ralentit désormais. Toyota avait-il raison ou d’autres avaient-ils tort ?

«Je cite notre président Akio Toyoda : le profit n’est pas l’objectif, le profit est le résultat d’une stratégie. Toyota est solide dans ses fondamentaux et cela nous a donné la sérénité d’avancer sur un chemin sans rien laisser derrière nous, après avoir compris que le marché n’était pas prêt pour le seul message électrique à l’échelle mondiale. Je confirme que Toyota vendra six modèles zéro émission d’ici 2026. Mais je dis aussi que nous avons davantage parlé de Toyota à d’autres sur l’électrique que Toyota n’a parlé d’elle-même. »

Lire aussi  L'auteur-compositeur de Limerick partage une nouvelle chanson « poignante »

En Europe, on parle d’une invasion chinoise, n’est-ce pas ?

«En Europe, il n’y a ni invasion ni guerre de la part des constructeurs chinois. Nous sommes sur un marché où ils sont à craindre comme les autres concurrents, notamment pour l’accélération des logiciels. Augmenter les barrières douanières est inutile : ne freinez pas les goûts des consommateurs avec des droits de douane. Et donner une vision de guerre est antithétique au concept de marché, le récit de ceux qui font ce métier doit changer un peu.”



#Carlucci #Toyota #Nous #croyons #pas #formule #électrique #rien
1710784207

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT